Chuck Bartowski (Zachary Levi) et son pote Morgan Grimes (Joshua Gomez) sont des geeks, des nerds de base et bossent dans un grand magasin de la chaîne Buy More, au rayon informatique évidemment.
Chuck traîne une blessure morale. Élève surdoué et boursier, il a été viré de la prestigieuse université de Stanford pour avoir triché à ses examens.
Évidemment, ce n’était pas le cas et il n’a jamais su pourquoi son meilleur pote d’alors, Bryce Larkin (Matthew Bomer), s’est transformé en dénonciateur mensonger dans cette affaire.
Bref, la vie de Chuck en a été changée et loin de devenir le brillant ingénieur informaticien, futur Steve Jobs ou Biill Gates du troisième millénaire, il est juste le génial réparateur des bibelots électroniques que nous utilisons tous les jours. Il traîne sa petite misère en vivant chez sa sœur Ellie (la plantureuse et séduisante Sarah Lancaster) laissant squatter sa chambre (où trônent les posters et affiches de « Tron » ou « Dune ») par son pote de toujours Morgan Grimes (Joshua Gomez). Pas de copine à l’horizon non plus.
Sortis du boulot, les seuls soucis de Chuck et Morgan sont d’avoir la dernière version du videogame du moment et de s’y esquinter les yeux dessus jusqu’à l’aube.
Bref, Chuck est un petit, un sans grade que rien ne prédestine à une vie trépidante. Sauf que... Un soir il reçoit un étrange courriel dont l’ouverture provoque la projection intense de milliers d’images subliminales sur ses rétines. Quand il sort de cette séance de lavage de cerveau informatique, Chuck commence à avoir des visions étranges...
En effet, dès que son cerveau corrèle une information de la vie de tous les jours avec la base de données qu’il vient d’absorber, il “flashe” littéralement ! Car en fait, Chuck vient d’être gavé de toutes les infos de « l’intersec », soit l’ordinateur central de la CIA, de la NSA et d’autres agences gouvernementales aux secrets et infos innombrables.
Ce courriel avait été envoyé par Bryce qui était devenu le James Bond de la CIA et a été abattu au moment où il venait de faire sauter l’Intersect après l’avoir piraté...
Dans les jours qui suivent, Chuck voit débarquer dans son proche environnement professionnel deux drôles de zozos : Sarah Walker (Yvonne Strahovsky), une super blonde qui va devenir officiellement sa copine mais qui est en fait une espion de la CIA chargée de le protéger et John Casey (Adam Baldwin), tueur et exécuteur des basses œuvres de la NSA (dont le rôle est plus incertain). D’une part, c’est John qui a fini par abattre Bryce lors de sa tentative réussie de sabotage de l’Intersect, d’autre part, les chefs de John sont très partagés quant à la question Chuck. Faut-il le protéger en attendant la nouvelle version du super ordinateur Intersect ou tout simplement l’abattre pour éviter qu’un service étranger fasse main basse sur cette véritable encyclopédie de l’espionnage contemporain ?
Chuck, une série qui s’appuie principalement sur une distribution aux multiples talents !
La série « Chuck » s’établit sur des bases assez classiques. Soit l’histoire d’un jeune looser qui devient une pièce essentielle de l’échiquier contemporain, ce qui évidemment n’était pas prévu. Quoique...
À bien regarder les 13 épisodes de la première saison, on comprend que le puzzle est plus compliqué qu’il n’y paraît. Étudiant, Chuck était promis à un avenir brillant. Sa capacité à décrypter les images sur écran était hors norme et il explosait déjà tous les chiffres statistiques à Stanford. En outre, fondu d’informatique et d’électronique, il n’est pas juste le geek typique que serait plutôt son pote Morgan, mais un génie qui s’ignore.
Sur la forme, la série mélange allègrement et dans la bonne humeur quatre axes différents : la vie des vendeurs un peu déjantés d’un grand magasin (à la manière de ce que l’on voit dans la série « Reaper »), de nombreuses séquences de bastons mode Karaté-Kung Fu très bien chorégraphiées (et où apparaîssent de superbes mais vénéneuses plantes), des histoires d’amour à la tonalité très contemporaine (cœur à saisir dans la trépidation d’un monde où le temps manque pour conclure) et des récits d’espionnages à la James Bond.
Le tout est enrobé d’une imagerie et de nombreuses références SF : le « Dune » de David Lynch (posters omniprésents, vision d’un ver des sables), affiche du film « Tron », allusions à « Star Wars » et à « Star Trek », aux jeux vidéos, mise en avant d’Iphone, d’Ipod et de toutes les consoles de jeux de ces trente dernières années à foison, etc.
Côté réalisation, là aussi le classicisme est de mise. Pas de plans particulièrement innovants, ni d’éclairages spéciaux mais une bonne exploitation des espaces (le magasin) et des mouvements assez vifs via des alternances plans larges-plans serrés. L’univers des cascades est vraiment très sympas et les chorégraphies bien travaillées et très énergiques. Quand aux effets spéciaux ou décors particuliers, s’il doit y en avoir, ils sont crédibles et bien gérés. Les extérieurs sont assez localisés sur quelques points emblématiques de la West Coast ou carrément anonymes (un toit, une rue, etc) sans que l’on puisse vraiment être certain qu’il s’agisse bien d’extérieurs dans ces cas-là. Pour le reste, les prises de vues révèlent l’agileté habituelle des techniciens US, capables de trouver un nombre impressionnant de cadrages inédits dans un même lieu (le magasin Buy More, l’appart d’Ellie, la chambre de Chuck, le fast food de Sarah) sans jamais lasser l’œil du téléspectateur.
Le tout est une démonstration de l’art de faire beaucoup avec très peu de moyens sans faire cheap ou pauvre.
Le versant scénario, bien qu’un peu décevant du quatrième au huitième épisodes qui proposent toujours le même shéma (une affaire d’espionnage et les compétences de Chuck qui ne s’exercent pas obligatoirement là où on les attend), tend à se densifier sur la fin de la saison. On commence alors à aller vraiment au fond des choses et de l’intrigue. Les indices de complexité -le passé de Chuck, la trahison de Bryce, le passé de Sarah ou John (les espions), Morgan qui prend de l’importance- relèvent le niveau.
Le cliffhanger final est un peu absent mais une question d’importance reste posée et sera sans doute l’angle d’attaque de la seconde saison : Chuck doit-il être exécuté ou enfermer afin de protéger les secrets de l’Intersect ?
Respirations narratives des diverses intrigues, la vie des collègues du magasin Buy More, les histoires d’amour naissantes de Chuck et des autres personnages sont une des clefs de la série (et sans doute l’aspect volontairement travaillé pour humaniser les choses et attirer un public féminim et adolescent).
La distribution des personnages est bien étudiée, chaque acteur s’intégrant parfaitement dans les stéréotypes présentés et volontairement appuyés (d’où des ressorts comiques récurrents). À noter l’extrème sympathie que provoquera la distribution des personnages féminins (que des canons adeptes des Arts Martiaux et aux QI très developpées !) auprès d’un public masculin forcément attentif devant de tels charmes.
Série dotée d’un générique au graphisme plutôt original et agréable (ambiance seventies percutante), on note aussi quelques bonnes séquences musicales (trop rares) à base de petits groupes plutôt cool (ou de scies des années 80 que l’on n’ose plus écouter !).
La vraie réussite de Chuck est nénmoins dans sa distribution. Chuck Bartowski (Zachary Levi) et Morgan Grimes (Joshua Gomez) forment un duo de copains tordants, Sarah Walker (Yvonne Strahovsky) est un espionne de la CIA au cœur tendre et aux muscles d’aciers absolument charmante quant à John Casey (Adam Baldwin), il interprête au poil le rôle de la brute de la NSA.
Mais c’est aussi la galerie des seconds rôles qui vaut le détour. Les principaux collègues de boulot de Chuck au Buy More (une asiat délurée, un juif qui ne fait pas de l’informatique mais travaille sur Mac, un vieil obsédé solitaire et un peu alcoolique) sont tous très présents dans chaques épisodes. Mais avouons-le, c’est Big Mike (Mark Chrisopher Lawrence), le boss des lieux qui décroche la timbale. Loin du stéréotype du chef de secteur tyranique obsédé par les ventes et le boulot, il ne pense qu’à la pêche, aux femmes et ne veut pas d’emmerdements.
Il y a aussi Harry Tang (C.S. Lee), un collègue carrièriste et caractériel, mais les scénaristes ont justement circonscrit son rôle à quelques apparitions tonitruantes, lui règlant quasi définitivement son compte avant la fin de la saison.
Les méchants - car méchants il y a forcément - étaient plus compliqués à présenter. Il fallait qu’ils fassent le poids, mais pas trop. Les scénaristes s’en sortent plutôt bien en ne permettant leur défaite que quand il y a alliance totale entre la force de John Casey, la ruse de Sarah Walker et les connaissances de Chuck (plus et éventuellement l’aide de personnages extérieurs).
Évidemment, la série « Chuck » ne révolutionne en rien le genre, surfe sur des bases bien connues et n’innove pas spécialement. Elle joue la carte de l’intégration dans le paysage imaginaire télévisuel actuel sans se prendre la tête. La série est fun, le ton enjoué, les personnages certes archétypaux mais finalement crédibles dans le cadre narratif proposé, l’ambiance est globalement positive.
La première saison offre donc un spectacle agréable, distrayant, souvent enlevé et destiné principalement à un public à l’esprit adulescent intact dans lequel les fans de SF seront légions.
La saison deux prévue en 22 épisodes qui vient de débuter aux US introduit des paramètres plus durs (Chuck doit-il être supprimé par la CIA ? Va-t-il devenir un véritable agent de terrain ? La jeunesse troublée de Sarah, etc) tout en alternant les épisodes plus aventureux (à base de flashbacks narratifs) avec la reprise d’idées déjà explorées lors de la première saison.
Le fait est que, recettes déjà servies ou pas, le spectacle est un divertissement très amusant et délassant, sans grande prétention, mais d’une grande efficacité. Un petit bémol cependant, le doublage français accentue les aspects humoristiques et fait tellement frôler le ridicule à l’ensemble, que l’on conseillera aux amateurs une vision en VO-ST de préférence (cf. éditions DVD USA puis France à prévoir).
SITES INTERNET
http://chuck.tf1.fr/ (site officiel TF1 France, en français)
http://www.nbc.com/Chuck/ (site officiel NBC, USA, en Anglais)
Fiche IMDB (en Anglais)
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Robert Duncan McNeill, Jason Ensler, Allan Kroeker, Patrick R. Norris
Scénarios : Chris Fedak, Josh Schwartz, Allison Adler, Phil Klemmer, Matthew Miller, Scott Rosenbaum
Casting : Bonita Friedericy (Générale Diane Beckman), Zachary Levi (Chuck Bartowski), Yvonne Strahovski (Sarah Walker), Joshua Gomez (Morgan Grimes), Sarah Lancaster (Ellie Bartowski), Adam Baldwin (John Casey), Vik Sahay (Lester Patel), Scott Krinsky (Jeff), Ryan McPartlin (Captain Awesome), Julia Ling (Anna Wu), Mark Christopher Lawrence (Big Mike), Tony Todd (le directeur de la CIA, Graham), C.S. Lee (Harry Tang), Matthew Bomer (Bryce Larkin), etc.
Décors : William DeBiasio
Costumes : Robin Lewis-West
Musique originale : Tim Jones
Production : College Hill Pictures, Warner Bros. Television, Wonderland Sound and Vision (toutes USA)
Distribution-Diffusion : NBC Universal Television (USA), City TV (Canada), Virgin 1 (UK), Radiotelevisao Portuguesa (RTP Portugal)
Diffusion France : TF1 (novembre 2008)
LISTE DES ÉPISODES
1.01 : Chuck Versus The Intersect (Pilote)
24 septembre 2007 (date de la première diffusion aux USA)
1.02 : Chuck Versus The Helicopter
1er octobre 2007
1.03 : Chuck Versus The Tango
8 octobre 2007
1.04 : Chuck Versus The Wookie
15 octobre 2007
1.05 : Chuck Versus The Sizzling Shrimp
22 octobre 2007
1.06 : Chuck Versus The Sandworm
29 octobre 2007
1.07 : Chuck Versus The Alma Mater
5 novembre 2007
1.08 : Chuck Versus The Truth
12 novembre 2007
1.09 : Chuck Versus The Imported Hard Salami
19 novembre 2007
1.10 : Chuck Versus The Nemesis
26 novembre 2007
1.11 : Chuck Versus The Crown Vic
3 decembre 2007
1.12 : Chuck Versus The Undercover Lover
24 janvier 2008
1.13 : Chuck Versus The Marlin
24 janvier 2008
Saison 2
2.01 : Chuck Versus The First Date
29 septembre 2008
2.02 : Chuck Versus The Seduction
6 octobre 2008
2.03 : Chuck Versus The Break-Up
13 octobre 2008
2.04 : Chuck Versus The Cougars
20 octobre 2008
2.05 : Chuck Versus The Tom Sawyer
27 octobre 2008
2.06 : Chuck Versus The Ex
10 novembre 2008
2.07 : Chuck Versus The Fat Lady
17 novembre 2008
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