Encore un nouvel élu pour piloter Zearth. C’est au tour de Isao Kako d’être choisi et condamné. Mais ce garçon, bouc émissaire, lâche, incapable de se défendre, pense que sa mort imminente lui donne le droit de tout faire. Malheureusement, son premier choix, violer sa camarade Chizuru, sera un cruel échec.
Pendant ce temps, l’armée a retrouvé la trace des pilotes du robot géant. Les 12 survivants sont arrêtés par les militaires et interrogés sur le fonctionnement de leur machine. Les officiers tentent de leur remettre les idées en place afin qu’ils réalisent le nombre considérable de cadavres qui jalonnent leurs champs de bataille.
Mais alors que Truckifouette finit par accepter que quelques officiers puissent monter dans Zearth, un nouvel ennemi fait son apparition. Isao se retrouve incapable de guider convenablement la machine et il sera le premier à mourir de la main même d’une de ces partenaires d’infortune : Chizuru.
“Bokurano” continue d’étudier l’horreur du quotidien de ces 15 collégiens. Car il s’agit tout autant d’une analyse catastrophique des mœurs d’un Japon dans une déchéance totale, que de l’inéluctable mort annoncée des pilotes de Zearth. Mohiro Kitoh nous plonge une nouvelle fois dans le pire du sordide. Pas tellement par le personnage de Isao, le gamin opprimé qui ne trouve de solution que par la violence… qu’il n’arrive à exprimer qu’en rêve et se retrouve désarmé dans la réalité. Non, l’horreur vient bien de la jeune Chizuru.
Amoureuse d’un de ses professeurs, elle pense avoir trouvé l’homme de sa vie, son idéal. Et quand celui-ci s’offre à elle, elle n’y voit rien d’autre qu’une passion partagée. Elle ne peut imaginer qu’elle va rentrer, par lui, dans un réseau pédophile, sans possibilité d’échappatoire. Zearth devient alors le bras armé de sa vengeance.
Nous sommes loin d’Actarus et de Goldorak. Ceux qui viennent protéger la Terre ne sont-ils pas en réalité les envahisseurs ? Le personnage de Truckifouette laisse traîner une immonde ambiguïté et son plaisir à harceler les pauvres gamins est abjecte. Ces héros, qui s’apprêtent à sacrifier leur vie, sont tous des mômes perdus, détruits déjà par la vie. Le choix qui s’est porté sur eux est-il réellement le fruit du hasard. Quels secrets se cachent derrière les dix derniers sur la liste ?
“Bokurano” est un chef-d’œuvre hors norme du manga, et comme je vous le disais précédemment, ne vous fiez surtout pas aux apparences. Même s’il n’y a aucune scène scabreuse, tous les sous-entendus et les ellipses sont pires que des images trop crues.
Une série qu’il ne faut manquer sous aucun prétexte !
Bokurano (T3)
Auteur : Mohiro Kitoh
Traducteur : Jacques Lalloz
Éditeur français : Asuka
Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 224 pages par tome
Date de parution : 11 septembre 2008
Numéro ISBN : 2-84965-441-5
Prix : 7,95 €
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A lire sur la Yozone : Bokurano (T1 et 2)
