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Mangeur d’Histoires (Le)
Fabrice Lebeault
Dupuis

Fortuné d’Hypocondre a un problème... ou précisons plutôt qu’il n’a que des problèmes depuis le jour où lui est apparu « Le Corbeau »...
« Le Corbeau » est le héros de romans de gare éponymes, feuilletons à deux sous, aux intrigues aussi rebondissantes que convenues. Fortuné se faisait un plaisir d’étriller cette piètre littérature dans ses critiques. Mais voilà que « Le Corbeau » est devant lui et ne le quitte plus, lui rendant la vie infernale. Il a terriblement besoin de l’aide de Fortuné pour le conduire à son créateur et faire de sa vie un chef d’oeuvre inoubliable en l’immortalisant pour toujours en génie du Mal !



Lorsque vous tiendrez ce livre entre vos mains, vous constaterez comme moi son excellente présentation. Le touché est fort agréable et la qualité du papier est notable. Le format réduit et la couverture splendide, dans des tons pastel sombres, sont du plus bel effet.
Chose qui commence à se faire rare, cette ambiance, due en partie aux couleurs d’Albertine Ralenti, et la finesse du trait se poursuivent à l’intérieur.
On se trouve donc face à un bel ouvrage, mais le scénario est-il du même acabit ?

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Fabrice Lebeault, comme à son habitude (cf. “Horologiom”), se charge ici du visuel et de l’écrit.
Si sur le plan graphique il s’en sort plutôt bien, avec un trait fin, précis et un style léger des plus intéressants, sur le plan scénaristique, on peut dire qu’il excelle.

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Cette idée de personnage imaginaire qui harcèle son auteur ou son critique pour influer sur son histoire est d’une grande originalité. Tout au long d’un récit captivant et parfaitement rythmé, le doute entre réalité fantastique et dédoublement de la personnalité nous maintient dans une soif de poursuivre irrésistible.
F. Lebeault pose ainsi une intrigue qui pousse le lecteur à la réflexion sur la symbiose maladive entre l’auteur et sa création. Ici, il va même plus loin en mettant le doigt sur la possible jalousie du critique littéraire qui, convaincu de pouvoir faire mieux que l’auteur, se persuade que la création l’appelle à l’aide.
Ou alors nous dévoile-t-il, tout simplement, l’existence d’un monde parallèle où les créatures fictives vivent une vie bien réelle ?
Je vous laisse en juger par vous même, le débat est ouvert, ce qui prouve que F. Lebeault a atteint son but et de belle manière.

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Une BD à ne surtout pas rater et à dévorer avec délicatesse !!!

(En fin d’album, quinze pages reprennent la toute première version de l’histoire sous forme de nouvelle, complétée de treize illustrations à l’aquarelle).


Le Mangeur d’Histoires
- Scénario :Fabrice Lebeault
- Dessin :Fabrice Lebeault
- Couleur :Albertine Ralenti
- Éditeur :Dupuis
- Dépôt légal :Août 2008
- Format : 25 x 19 cm
- Pagination : 80 pages couleur
- ISBN :978-2-8001-4083-4
- Prix public :15€.


© Illustrations : Fabrice Lebeault – Dupuis.




Bison 13
1er novembre 2008




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Le Mangeur d’Histoires.



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Extrait.



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