« Je vois des choses, je pressens qu’arrive la fin du monde. J’en deviens l’instrument. La vie m’abandonne… »
Dans ce panorama de haine et de destruction se livre une guerre sans merci. Des hordes de cyclopes sanguinaires traquent les survivants. Guidés par le gouverneur Abbadon, les derniers hommes se réfugient dans la Grande Fosse, une immense faille rocheuse, d’où ils essayent d’organiser la résistance et de combattre les ténèbres.
C’est ici, dans cet univers dont les larmes des faibles sont le nectar des oppresseurs, que vit la jolie Païli. En fait, cette guerrière redoutable pour les Cyclopes, vit à l’abri dans la Grande Fosse avec sa mère et son jeune garçon, Naté. Ce refuge des humains qui résistent encore retient toute l’attention des seigneurs vampires. Au-delà des trahisons, des vices qui s’affichent et des envies de pouvoir, le refuge va exploser avec les rares certitudes que pouvait encore avoir la jeune femme.
« Certains disent qu’ils sont d’anciens humains qui furent choisis par les ténèbres pour représenter le mal sur terre ... »
La belle Païli semble avoir été élue pour renverser le rapport de forces et libérer l’humanité des abîmes éternels. Mais avant de comprendre l’étendue de sa mission, elle devra percer les secrets de sa propre existence et ceux de sa famille… Quel fut le rôle de son père, le Comte de Ronquis dans l’avènement de l’Apocalypse ? Et son fils, le petit Naté, est-il un héritier maudit ?
Mais dehors, sous l’égide de l’Enfer, « la Grande moisson » se prépare, orchestrée par les Sacrifiés, des démons vampires au service des messagers de l’obscurité. Ils incarnaient l’espoir d’une rédemption de l’homme, ils aimaient et respectaient la vie, ils sont morts pour renaître monstrueux…
Y-a-t-il des règles dans cet antre de la cruauté et de l’horreur ?
Qui sont ces Sacrifiés qu’on dit d’origine humaine et qui deviennent des démons vampires ?
Tant de questions pour Païli qui se précipitent dans une urgence mortelle, avec ce voile de sang qui recouvre les humeurs visqueuses des survivants sur lesquels vient se poser le léger flottement gracile du papillon rose. L’objet du rêve, de la liberté et de la légèreté est en fait le symbole tout puissant de la destruction et du mal absolu.
Une histoire de survie où basculer d’un côté ou de l’autre semble si incroyablement facile !
Païli, Naté, Alice...beaucoup n’ont pas encore livré leurs secrets, ils sont au commencement de grands bouleversements, pour sauver l’humanité, la détruire ou la retrouver. Dans un monde de ténèbres profondes, certaines frontières peuvent encore être franchies, dans un sens comme dans l’autre. Ce qui est une des grandes interrogations de l’album et un des ses très forts attraits.
« Pourquoi ? Où-allons nous ? Trouver Naté, à la frontière de l’obscur… Avant qu’il ne tombe… »
Pour répondre à ces interrogations, Païli pourra compter sur Monsieur Pio, son mentor, mais aussi sur Alice, chef des Sacrifiés. Redouté et haï par les autres démons, il a les faveurs des ténèbres et assure le règne de la terreur, sous l’œil vigilant des « messagers », ces petits papillons roses, en apparence inoffensifs, qui incarnent en réalité le mal déchaîné sur terre. Alice est beau et mystérieux. L’histoire d’amour impossible
et déchirante qui va naître entre lui et Païli fera tout basculer… surtout quand Abbadon montrera son vrai visage…
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Cet enfer à la Dante révèle un Malnati original sur un territoire inattendu, terriblement violent et morbide. Sur un mode hyper-réaliste, il affiche la volonté déterminée de donner le rythme d’un film à cette bande dessinée. Le lecteur-spectateur est propulsé dans son univers bleu nuit et rouge sang, précipité dans ce magma de violence et de sadisme, aspiré par le souffle qui sévit sur les restes d’un brasier de souffrance.
Certaines compositions sont bluffantes, lumières et couleurs sont intenses, sans parler d’un découpage qui bénéficie des nombreux angles originaux que prend une caméra inspirée par l’action mais aussi l’émotion.
D’un album d’une brutalité absolue, Malnati sort une aventure marquée du sceau du contraste. Aux instincts les plus vils qui s’affichent, à la violence la plus abjecte, il oppose sensualité, émotion et rêve de l’impossible amour. De cet univers post-apocalypse sans possible espoir, ne faît-il pas croire qu’une rédemption serait possible ?
A voir... il laisse en tout cas un lot incroyable de questions en suspend, virus terrifiants qui viennent travailler notre envie. Beaucoup de choses restent à connaître, et une des réussites indéniables d’Apocalypse c’est qu’il nous prend un véritable besoin d’en savoir plus après lecture de ce premier brûlot.
Malnati a réussi son pari : « J’aimerais parvenir à faire sentir l’espace dans lequel évoluent les personnages, je veux les voir vivre, qu’on les côtoie... Je rêve d’un « album-film », qui mette le lecteur à contribution, avec ses perceptions, ses émotions... » et nul doute que la série l’installera comme un auteur de renom dans la BD d’inspiration gothique.
Loïc Malnati est né en 1973.
En 1996, il fait son entrée dans la BD avec la série d’heroic-fantasy Anahire, sur un scénario d’Anne Ploy, aux éditions Delcourt.
En 1999, avec la même scénariste, il crée l’univers de la Transgénèse, saga SF des Humanoïdes Associés. Dans cette collection, il publie les
trois premiers tomes de L’Ancêtre programmé et participe au lancement des séries Fidès et Le Silence de la Terre.
En 2003, Malnati signe sa première série en solo, La Mémoire du Bambo, un diptyque d’heroic fantasy paru chez Soleil.
Auteur prolifique, Loïc Malnati a travaillé également pour le cinéma et la télévision. Durant ces dernières années il a ainsi réalisé des story-boards et assumé la direction artistique de films de fiction et de
publicité. Il a par ailleurs mis en images Homo Sapiens, l’adaptation en BD du documentaire de Jacques Malaterre sur la préhistoire, puis
scénarisé l’adaptation du « Sacre de l’homme », un deuxième album sur ce
sujet, tous deux édités par Bamboo.
L’auteur a également participé au studio de création de La Compagnie des Glaces, une série publiée chez Dargaud, avec Bonifay et Rossi au
scénario.
Inlassable explorateur du récit en images, et fort de ce parcours riche
et diversifié, Malnati crée Apocalypse pour les éditions Daniel Maghen, une série de fantasy, dont le premier tome « Les Plus Grands Naissent Posthumes » est publié en septembre 2008. Avec cet ouvrage, l’auteur propose une nouvelle approche de la bande dessinée, un dessin hyper réaliste et un récit d’avant-garde, qui lui vaut d’ores et déjà une place aux côtés des grands noms de la BD gothique.
Retrouvez toutes les informations sur cet album sur le blog des Éditions Maghen
A voir : la bande annonce d’Apocalypse
Apocalypse (T1) Les Plus Grands Naissent Posthumes
Loïc Malnati
Éditions Daniel Maghen
48 pages couleur, 14 €
ISBN : 978-2-35674-003-8
