Ce 4ème tome est presque exclusivement consacré à l’affrontement final entre Ken et le Clan des Crocs. Mais c’est aussi l’occasion de s’arrêter plus longuement sur Rei et Mamya.
Commençons par le maître du Nanto. Nous savions que ce dernier était obsédé par la recherche de sa sœur, enlevée le jour de son mariage. Grâce, entre d’énormes guillemets, au Clan des Crocs, il va enfin la retrouver. Mais la jeune femme a choisi de sacrifier sa vue plutôt que de lutter contre l’horreur de son esclavage. Le guerrier imperturbable va perdre tous ses moyens face à la souffrance d’Aïli. Très vite, nous savons que sa seule option sera d’affronter Ken, seule véritable possibilité laissée par le chef géant des Crocs. Mais Buronson va faire durer le plaisir, peut-être un peu trop pour certains, jouant sur la torture mentale exercée sur l’homme du Nanto.
Au milieu de ce combat, Mamya tente d’utiliser les atouts en sa possession. Son cœur semble pencher vers l’homme du Hokuto, la jeune femme allant jusqu’à se faire passer pour la petite amie de Ken pour approcher le chef du clan. Mais son stratagème tourne vite court et ne fera que retarder un peu plus l’échéance.
Buronson continue sa démonstration et son étude sur les mœurs de ses contemporains. Il commence à développer la supériorité de l’école du Hokuto sur celle du Nanto : Ken dont le cœur s’est totalement endurci face à Rei à l’émotivité à fleur de peau – assez contradictoire avec sa position de maître d’art martial. Il continue son analyse de la déchéance de l’humanité et son abandon de tout espoir dans le personnage d’Aïli.
Car ne vous méprenez plus, “Hokuto no Ken” est loin d’être un manga de baston basique. Buronson décortique les caractères humains et ne nous fait aucun cadeau sur nos défauts.
Les dessins de Hara sont totalement focalisés sur les protagonistes, avec même une disparition progressive des arrières plans, comme une scène de théâtre classique où les acteurs se déplacent sur un fond blanc. Et il s’agit bien d’une pièce tragique que nous jouent les protagonistes de ce tome.
Oui, il est grand temps de détruire l’image catastrophique laissée par le Club Dorothée et redonner ses lettres de noblesse à cette œuvre.
Buronson est un génie et “Hokuto no Ken” une épopée phénoménale, et nous attendons avec impatience le premier duel fratricide qui se déroulera dans le tome 5, le face à face entre Ken et Jagi, ce frère se faisant passer pour l’homme aux 7 cicatrices.
Hokuto no Ken, The Fist of the North Star (T4)
Scénario : Buronson
Dessin : Tetsuo Hara
Traducteur : Tristan Brunet
Éditeur français : Asuka
Format : 112 x 170, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 25 septembre 2008
Numéro IBSN : 2-84965-471-2
Prix : 6,95 €
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