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Le Clézio : Prix Nobel de Littérature
8 ans que la patrie des lettres était ignorée (à juste titre)
Le 9 octobre 2008

Le jury du Nobel a annoncé avoir voulu récompenser un écrivain « de la rupture », soit.

Les derniers lauréats français étaient l’écrivain d’origine chinoise Gao Xingjian en 2000 et Claude Simon, un des pères fondateurs du Nouveau roman, en 1985.



Tout le monde va applaudir des deux mains, le Petit Nico va sans doute faire une belle déclaration à la télé et tous les journaux du soir vont parler de littérature.

Après tout, cela faisait 8 ans qu’un Français n’avait pas été honoré en Suède (et même 23 ans si l’on considère que Gao Xingjian est chinois d’origine). Le jury du Nobel a décidé de récompenser l’écrivain Jean-Marie Gustave Le Clézio et d’après les milieux bien informés, il était un des favoris au titre depuis plusieurs années.

Les spécialistes du sujet auront beau nous expliquer qu’il s’agit d’un écrivain important, dont la voix porte, on se permettra d’émettre quelques doutes sur le sujet.
Si l’on recommandera sans trouble son roman « Désert » (1980 et prix Renaudot), histoire émouvante d’une jeune héritière d’une ancienne civilisation qui survit dans la misère du Tiers Monde et de nos bas fonds, si l’on pourrait éventuellement s’intéresser à ses nombreux travaux sur les anciennes cultures indiennes et valider son ethno-littérature moralement très correcte, nous n’y avions sincèrement jamais vu de quoi obtenir un Nobel de Littérature.

Bon, soyons honnêtes, celui qui a été élu comme le plus grand écrivain français vivant par le magazine Lire (qu’est-ce qu’on rigole bien dans les magazines littéraires, quand même !) il y a de ça quelques années est un mec bien et pas un auteur inintéressant, mais de là à...

Enfin, ceci dit, comme tous les prix, le Nobel n’échappe pas à la critique et tant qu’à faire, autant récompenser un mec sympa qui défend la planète.

Voilà, voilà...

Stéphane Pons

Comme chacun sait, les jurys des Nobel choisissent une œuvre remarquable qui fait, quelque part, avancer l’humanité.
Cette reconnaissance ultime est généralement attribuée fort tard dans la vie des heureux bénéficiaires (plus de 20 ou 30 ans après pour les avancées scientifiques).

Même en faisant partie des amateurs de littérature de l’imaginaire qui auraient préféré voir récompenser Haruki Murakami, on peut se réjouir que le Nobel de Littérature soit cette année attribué à un écrivain qui, tout en maniant avec virtuosité et précision la langue française, a toujours été interpellé par d’autres cultures et d’autres façons de penser.

Hervé Thiellement


Stéphane Pons
9 octobre 2008


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