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Chroniques de Verral (Les) T1 : Le Voyage de l’Ombrelune
Sean McMullen
J’ai Lu, Fantasy Grands Formats, roman, traduction (Anglais - Australie), fantasy, 574 pages, Mai 2008, 24€

Mort-d’Argent est une arme magique d’une puissance phénoménale. Capable de détruire un continent entier, elle excite toutes les convoitises et nombreux sont ceux à vouloir se l’approprier…

« Un succès mondial jusqu’alors inédit en France ! » annonce un bandeau rouge tapageur autour de la couverture. Rien que ça !
Est-ce un moyen de démarquer ce gros pavé parmi de nombreux autres ressortant aussi de la fantasy ? Un gage de qualité ? Ou encore la preuve que Le voyage de l’Ombrelune est très bon ?

Qu’en est-il vraiment de ce premier tome des Chroniques de Verral de l’Australien Sean McMullen ?



Connu en France pour des publications sous l’étiquette science-fiction, cet écrivain nous revient dans un genre qui a le vent en poupe chez les éditeurs -il suffit pour s’en convaincre de voir le nombre de collections dédiées.

L’intrigue du livre tourne autour de Mort-d’Argent, une arme magique qui attire toutes les convoitises. Nombreux sont les protagonistes à vouloir se l’approprier et ce, pour des motifs bien distincts : le pouvoir, la détruire, retrouver un corps intègre…
En effet, Mort-d’Argent a besoin d’un hôte qu’elle soigne et sa capacité de destruction est énorme. Dès le début, nous assistons à la fin de la Torée, un continent de Verral réduit en cendres. Les passagers de l’Ombrelune, un bateau aux possibilités assez étonnantes, assistent à ce déchaînement de violence et en réchappent. Par la suite, ils suivront des voies plus ou moins distinctes, mais toujours dans l’optique de reprendre Mort-d’Argent des mains de l’empereur Warsovran qui rêve de conquêtes.

Résumée ainsi, l’histoire peut paraître complexe. Ce n’est pas faux, mais développée sur 574 pages, ça passe tout seul. Sean McMullen tisse avec habileté sa toile entre les très nombreux personnages se déplaçant à travers la planète.
La galerie d’intervenants dans le récit est impressionnante, de multiples trames se créent, se croisent, s’éloignent, se rejoignent. Régulièrement on s’étonne de découvrir encore de nouveaux personnages, mais les apparitions ne sont jamais gratuites. L’explication arrive toujours et cela rajoute une dimension supplémentaire au « Voyage de l’Ombrelune ».
Sean McMullen joue avec cet aspect et nous régale de quelques beaux portraits, notamment celui de Laron, un vampire bien de chez nous, qui se retrouve sur Verral. Seul de son espèce, prisonnier du corps d’un garçon boutonneux de 14 ans, il obéit aux lois de la chevalerie et, malgré sa condition de buveur de sang, réussit à gagner l’amitié de ceux qui le côtoient. Et l’auteur nous réserve de belles surprises à son sujet. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres !
L’histoire, sans révolutionner le genre, est très agréable à suivre. Même si l’objet est lourd, on hésite à le fermer et le poser, car le lecteur est happé et la multiplication des trames le pousse à avancer dans le récit pour ne pas en perdre le fil et savoir comment tout cela s’imbriquera. De rares temps morts n’altèrent en rien le rythme soutenu. C’est habile, bien fait, pour notre plus grand plaisir.
Même si « Le Voyage de l’Ombrelune » est le premier opus des Chroniques de Verral, il se suffit à lui-même et ne se termine pas sur un agaçant À suivre… Un bon point !
En début de volume, une carte décrit la géographie de Verral et nous permet de repérer les déambulations des protagonistes. Pour trouver l’île d’Hélion, un haut lieu de l’histoire, il faut bien tirer sur les pages de chaque côté pour la faire apparaître à la reliure. Pas très pratique, mais ce n’est qu’un détail. De plus, la couverture n’est pas transcendante, mais les goûts et les couleurs…

Alors que le dossier consacré à Sean McMullen dans le Galaxies n°29 ne m’avait pas donné envie de connaître plus avant l’auteur, là je suis agréablement surpris et révise mon opinion à son encontre.
Au final, même si j’ignore toujours si « Le voyage de l’Ombrelune » est bien le succès mondial annoncé, c’est certain qu’il n’est plus inédit en France et là je dis : « Tant mieux, car c’est un bon bouquin pour les amateurs de fantasy, aussi bien que pour ceux de SF ».
Par son inventivité et son souffle, ce roman contentera tous les lecteurs de littératures de l’imaginaire.
Espérons que le second opus sera du même acabit.

Titre : Le Voyage de l’Ombrelune (Voyage of the Shadowmoon, 2002)
Série : Les Chroniques de Verral (T1)
Auteur : Sean McMullen
Traduction de l’anglais (Australie) : Henri-Luc Planchat
Couverture (souple) : Tomislav Tikulin
Éditeur : J’ai Lu
Collection : Fantasy Grands formats
Directeur de collection : Thibaud Eliroff
Site Internet : Page roman (site éditeur)
Pages : 574
Format (en cm) : 23 x 15 x 3,3
Dépôt légal : mai 2008
ISBN : 978-2-290-00579-8
Prix : 24€


François Schnebelen
23 septembre 2008


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