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Saimbert se plaît sur la Yozone !
Thriller jusqu’au bout du sang
Break Point


Saimbert, un scénariste présenté pour le dossier Les Âmes d’Hélios (2 tomes chez Delcourt, dessin Roberto Ricci), nous donne quelques échos de son travail sur Break Point, un thriller ultime, passionnant de bout en bout puisque l’auteur a su masquer jusqu’au la fin la vérité sur ce cauchemar où manipulations et cynisme se taillent une belle partie de plaisir.
A découvrir en même temps que le travail d’ Andrea Mutti sur la mise en forme...

Eiff’el

" Le Cheval de Troie , tome de 2 de Break Point est paru en septembre 2005. Peux-tu nous en parler ?

Break Point est sorti effectivement le 14 septembre ainsi que le coffret de l’ensemble de la série (Albin Michel).

Le premier opus a reçu un très bon accueil et j’espère qu’il en ira de même pour le second. Mon ami et partenaire Andréa Mutti a d’ailleurs largement entamé une seconde série Thriller (Les brumes hurlantes) signée chez Albin Michel, avec là encore une fin très surprenante.

Qu’est-ce qui t’a donné envie d’écrire sur un casse ?

J’avais envie de donner ma version, mon approche personnelle d’un archétype du Thriller : le casse du siècle. Essayer de prouver que sur un sujet abordé maintes fois on peut encore surprendre le lecteur. C’était un challenge personnel que je m’étais fixé et j’espère de tout cœur avoir réussi, du moins en partie, mon pari.

Quels sont les ingrédients essentiels d’un bon scénario à suspens ?

Trois éléments essentiels : une bonne histoire, une bonne histoire et une bonne histoire (cette célèbre réflexion n’est pas de moi mais de Jean Gabin). Ceci dit, hormis une intrigue en béton, il faut faire un travail psychologique très poussé sur tous les personnages secondaires. Ce sont eux qui donnent de la chair, de l’âme à l’intrigue.

La psychologie des personnages est particulièrement travaillée, surtout celle de 2 des casseurs. (Elle est même essentielle au scénario ;o)). Pourquoi avoir choisi des personnages aussi sombres, désespérés, faibles pour construire cette histoire ? Ce n’est pas l’image des truands que l’on nous sert en règle générale...

Tout d’abord, il faut savoir que je suis un fan de Franck Miller et de sa superbe série « Sin City ». Je me sens très proche des univers sombres et désespérés de Miller. A regarder d’un peu plus près ma bibliographie, je me rends compte que tous mes héros, des Processionnaires aux Âmes d’Hélios, sont à la dérive, se débattant dans des univers crépusculaires et violents.
Je n’ai jamais aimé les héros beaux et immaculés, forts de leurs bons droits et de leur morale. Il n’y a pas de héros. Ils n’existent pas. Tout un chacun peut être un héros un jour et un salaud un autre jour (ou un lâche). Il n’y a que des hommes qui basculent entre l’ombre et la lumière.

As-tu un attachement particulier pour certains de tes personnages ?

Je sais que pas mal de lecteurs (et lectrices !) ont craqué sur William, le narrateur. Un homme qui va exhumer la « part de cristal » (l’expression n’est pas de moi) qui est en lui pour échapper à son destin ou tout du moins le réaliser. Mais mon personnage préféré est Alex. De loin. Il a tout perdu mais va se battre jusqu’au bout pour mourir dans l’honneur. Pour partir sans avoir de regret. Un mec dur, impitoyable mais droit.
Au niveau de l’écriture, La Gorgone a été un personnage jubilatoire : plein d’humour noir et de cynisme.

Comment s’est fait le choix du dessinateur et du coloriste ?

Andréa Mutti et moi-même avions travaillé un an sur un projet de Science-Fiction intitulé « Le tombeau de Dieu ». Malheureusement, ce projet avait été refusé par tous les éditeurs. J’ai donc décidé de donner le scénario de Break Point à Andréa (le scénario étant déjà accepté par Albin). Il est à noter que le titre original était « Le viol de la Matriochka ». Dès les premières planches, je me suis aperçu que son style était en parfaite adéquation avec le Thriller. Andréa ayant cette superbe faculté de donner de l’âme, une incroyable vie à tous les personnages.
Quant à Angelo, c’est Andréa qui me l’a proposé. Là aussi, son apport était tellement évident que nous l’avons de suite intégré dans le projet. Il est à noter qu’Angelo met en couleur à l’huile, utilisant un procédé qu’il garde jalousement secret ! Mais il faut sentir une planche pour pouvoir se rendre compte du travail, de la texture et du rendu de ce genre de mise en couleur.

Quand on arrive à la fin de l’histoire de Break Point), que toute l’intrigue se dévoile, on n’a qu’une envie, relire tout depuis le début avec ce nouveau regard. Comment as-tu envisagé cette relecture (incontournable ;o)) lors de la conception du scénario ?

En fait, une fois que j’ai trouvé le pitch, l’idée originale, je commence toujours par la fin. J’imagine avant toute chose la chute à l’histoire. Je sais où je vais et il ne me reste plus qu’à imaginer les chemins que je vais emprunter pour y arriver. Break Point appartient à cette famille de films à suspense où la fin doit surprendre le lecteur : pour ne citer que de grands classiques tels « Les diaboliques », « Ocean’s eleven », « L’arnaque », « Usual suspect » (un chef d’œuvre !), « Bound », « Les évadés » et tant d’autres !
William est d’ailleurs très proche du personnage magnifique des « évadés » dans le sens où il va accomplir le casse pour trouver sa rédemption.

Mais il est sûr que j’ai pris un grand plaisir à jouer avec le lecteur et ce jusqu’au dénouement final

Entretien réalisé par Isabelle Le Bail
Mise en scène Eiff’el - 11/11/2004



Fabrice Leduc
Isabelle Le Bail
23 novembre 2004




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Saimbert



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Casseurs



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Merci Saimbert



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Carton plein



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...carton plein.



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Ombres, toujours !



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