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Ange mémoire
Robert Charles Wilson
Gallimard, Folio SF, roman traduit de l’anglais, science-fiction, 321 pages, mars 2008, 7,40 €

Ce roman publié en 1987 est le second de R. C. Wilson, auteur du fameux “Spin”, Prix Hugo et Grand Prix de l’Imaginaire. Cet ouvrage traite de la mémoire, du souvenir et de la dépendance.



Le personnage principal Keller est un “Ange”, c’est-à-dire un homme qui, grâce à un câblage particulier de son système nerveux, enregistre les images et le son de tout ce qu’il vit. Tel un journaliste il pourra ensuite monter tout ce qu’il a enregistré. Il accompagne un ancien ami à lui, Byron, ex-Ange, et une jeune femme Teresa au Brésil pour aller chercher un “onirolithe”. Il y a quelques dizaines d’années on a découvert à Pau Seco, au cœur de la forêt vierge, ces étranges pierres venues d’ailleurs qui ont la faculté de renfermer et de restituer la mémoire et les connaissances d’un peuple alien.

Outre leur utilisation pour des avancées technologiques, ces onirolithes provoquent chez les individus qui les touchent des visions de ce qu’eux ou d’autres ont vécu. Cette transe est devenue une drogue, qui peut remplacer les autres. C’est grâce à ces pierres que Byron a sorti Teresa de sa dépendance aux pilules noires (des enképhalines concentrées). Mais Teresa est hantée par une petite fille qui lui demande d’aller se procurer ces nouveaux onirolithes, dits « des profondeurs », plus puissants.

Les Amériques du futur décrit par Wilson sont dirigées par une alliance des pays du Pacifique et ses Agences qui soumettent les gouvernements, dont celui du Brésil, censé empêcher l’exploitation des onirolithes par d’autres que les laboratoires officiels. Car ces pierres peuvent se dupliquer dans certaines conditions, d’où leur marché noir comme drogue.
Les pauvres comme Teresa vivent dans les Flottes, bidonvilles marins entre la côte et les usines marémotrices au large de la Californie. Quant à la mine brésilienne de Pau Seco, c’est un lieu horrible où l’on exploite jusqu’à leur mort les mineurs appelés fourmis. Ces deux théatres d’action sont particulièrement bien évoqués par l’auteur.

Pourtant, le rythme est lent et on s’ennuie un peu aux discours et aux monologues intérieurs répétitifs des personnages. Byron aime Teresa qui ne l’aime pas et qui tombe amoureuse de Keller. Teresa comme Keller ont un passé qu’ils refusent mais que les pierres vont faire resurgir.
Les aspects sentimentaux et “humains” du roman sont sans originalité et tiennent une grande place dans le récit. Il y a quand même un peu d’action vers la fin quand un fou furieux cherche à éliminer les détenteurs de la pierre.

Le message, ce cadeau aux Terriens du peuple aux ailes bleues, est que la mémoire absolue, eidétique, de tout depuis l’origine, constitue la véritable immortalité et que c’est en se rappelant que l’Homme pourra se dépasser et progresser, collectivement comme individuellement.




Titre : Ange mémoire (Memory Wire, 1987)
Auteur : Robert Charles Wilson
Traduction de l’anglais (Canada) : Gilles Goullet
Éditeur : Gallimard
Collection : Folio SF
Numéro : 303
Directeur de collection : Pascal Godbillon
Pages : 336
Format (en cm) : 17 x 10,8 (poche)
Dépôt légal : mars 2008
ISBN : 978-2-07-034349-2
Prix : 7,40 €



Hervé Thiellement
1er septembre 2008


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