Le narrateur, qu’il est impossible de qualifier de « héros », John Stolker, nous raconte quatre périodes de sa vie.

Au début il a 17 ans. Fils de riche (de “Juste”), il vit dans une tour de 400 étages. Il n’a pas de mère et hait son père. On lui bourre le crâne avec la religion, alors il décide que Dieu n’existe pas, ou que c’est l’autre nom de la Mort. Incapable de sentiment, il se défonce avec son copain et sa copine, préfère baiser que faire l’amour, déteste ce monde pourri. Il découvre l’héroïne pure et finit par tuer son prof de religion.
Dix ans après il est guerillero, de ceux qui se battent contre les “Fidèles” et les “Entiers”, des sortes de croyants, avec les pauvres qui vivent au ras du sol. Il a une femme, continue de se défoncer, se comporte comme une ordure finie avec tous les autres, et tue.
Six ans après il est monté en grade, est devenu tortionnaire et se fait sucer tous les matins par sa collègue muette avant de torturer et tuer. Toujours la défonce, accompagnée de la vision de Meddik, un éléphant géant. Il sacrifie son fils aux vautours et tue sa femme qui a tué sa fille. Puis il retourne chez les Justes pour tuer sa gouvernante, son père et son clone.
Dans la période suivante il est sur Mars. À son instigation on a créé là-haut, sur ce nouveau monde neuf, une section de tueurs, les scanners, qui éliminent tous ceux qui ont entendu parler du Messie Rouge. Il tue toujours, sans remords ni aucune émotion, hommes, femmes et enfants.
L’épilogue est un meurtre.

La qualité de l’écriture peut ne pas être une motivation suffisante pour lire un livre.
Le « message » est loin d’être clair. La question philosophique « Dieu existe-t-il ? » qui sous-tend le comportement dément du narrateur ne justifie pas ses plus de 3000 meurtres. Les rares et vagues moments de philosophie et poésie enfantines en guise d’intermèdes ne peuvent équilibrer cet abîme de noirceur totale dont on se demande jusqu’au bout la raison d’être.

Titre : Meddik (ou Le rire du sourd)
Auteur : Thierry Di Rollo
Couverture : Björn Wïrtz
Éditeur : Gallimard, première édition Le Bélial’, 2005
Collection : Folio SF
Collection dirigée par : Pascal Godbillon
Pages : 288
Format (en cm) : 16,5 x 10,8
Dépôt légal : avril 2008
ISBN : 978-2-07-032113-1
Prix : 6,80 €