A l’occasion du 25ème anniversaire de la série, les éditions Asuka rééditent « Hokuto no Ken », le manga mythique qui révéla Buronson.
Un monde post-apocalyptique
Alors, entrons dans ce futur d’après guerre atomique, un monde où la raison du plus fort est définitivement la meilleure, où les richesses passées n’ont plus aucune valeur et où un homme riche est maître de l’eau et de la nourriture. Cet univers est très largement inspiré par la trilogie des « Mad Max » et tout particulièrement le deuxième film. Les guerriers de la route ont adopté la crête à l’iroquoise ou les masques à la Humungus. Buronson différencie rapidement les « gentils », humains de taille disons normale, et les brutes épaisses, tous plus grands et plus larges les uns les autres. Les oasis de vie sont l’objet de toutes les convoitises et malheureusement, ce ne sont pas des tueurs sanguinaires qui sont capables de cultiver des havres de paix
Hokuto contre Nanto
Et dans ce monde va se lever un sauveur, Kenshiro, l’héritier du Hokuto Shinken, un art martial d’assassin, qui utilise les points vitaux du corps humain pour mieux le faire exploser de l’intérieur. Et cet art sans pitié n’accepte qu’un et unique héritier, seul détenteur de toute la connaissance du Hokuto.
Au début du premier tome, Kenshiro revient du monde des morts après avoir été trahi par son meilleur ami, Shin, un héritier de l’école Nanto, un art martial basé, lui, sur le découpage des corps. Si les deux écoles se sont toujours affrontées pour démontrer leur supériorité, ce n’est pas un conflit entre maîtres qui provoqua le combat fatal à Ken. C’est l’amour pour une femme, Julia, pourtant sa promise. Celle-ci préfèrera s’abandonner à Shin plutot que de voir son véritable amour mourir sous ses yeux. De son combat, Ken gardera une marque, 7 cicatrices sur le torse. Et après être laissé pour mort par les hommes de Shin, c’est son obsession pour Julia qui ramena l’héritier du Hokuto dans le monde des vivants. Nombreux seront les adversaires chargés de lui barrer le chemin dans sa recherche de sa bien-aimée, mais rien n’arrête Kenshiro.
Une œuvre titanesque
Asuka nous offre donc le plaisir de redécouvrir l’œuvre mythique de Buronson et Tetsuo Hara. Dans ces 2 premiers tomes, nous allons rencontrer ceux qui accompagneront Ken pendant 27 tomes. Tout d’abord Batt, le jeune voleur au grand cœur, puis Lynn, la petite orpheline qui retrouva la parole grâce à l’art du Hokuto, un art qui permet de tuer mais aussi de soigner, mais nous y reviendrons dans de futurs tomes.
Ces deux volumes vont nous décrire le premier des grands affrontements entre l’école du Hokuto et l’école du Nanto, le duel quasiment fratricide entre les deux anciens amis, Ken et Shin, cette amitié détruite par le même amour pour Julia.
Nous admirons immédiatement le style de Hara, ses personnages aux visages taillés à la serpe et surtout les dégâts occasionnés par les techniques du Hokuto. Bien sûr, tout le monde se rappelle de Ken à travers sa fameuse phrase : « Tu ne le sais pas encore mais tu es déjà mort ». Ou encore les « Aaatatatatata » ponctuant ses attaques. Les dessins sont sans pitié, d’une rare violence et nous montrent réellement un monde dans la pire des décadences.
L’univers de Buronson nécessite d’être pris sérieux, avec sa vision très pessimiste de notre avenir, une vision où les plus bas instincts finissent par prendre le pas sur toute forme de morale. Dans quel camp serions nous en cette année 199X ? En tout cas, mieux être dans celui du Hokuto.
Alors, ne cachons pas le plaisir que nous avons à entrer dans cet univers post apocalyptique, où la violence est synonyme de quotidien.
Hokuto no Ken, The Fist of the North Star
Scénario : Buronson
Dessin : Tetsuo Hara
Traducteur : Tristan Brunet
Éditeur français : Asuka
Format : 112 x 170, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 224 pages
Date de parution : 15 mai 2008
Numéro IBSN : 2-84965-401-9, 2-84965-402-6
Prix : 6,95 €
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