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Brave Story (T1 à 4)
Miyuki Miyabe & Yôichirô Ono
Kurokawa

Brave Story est l’adaptation en manga du roman de Miyuki Miyabe. L’histoire commence par l’arrivée dans notre monde de monstres qui n’auraient jamais dû franchir la porte nous séparant de « Vision », un univers fantastique, parallèle au nôtre, peuplé de créatures étranges et de magiciens. Le jeune Wataru va découvrir ce monde par l’intermédiaire d’un camarade de classe, Mitsuru, qui se révèlera être un « voyageur », un magicien pouvant vaincre ces monstres peu sympathiques et aux tendances anthropophages marquées.



S’échapper du monde réel


Fuir le quotidien et pénétrer dans un monde fantastique, voilà le rêve de beaucoup et le jeune Wataru va se voir offrir une de ces occasions qu’il serait impensable de manquer. Mais si l’idée peut paraître peu originale, son traitement est loin d’être aussi banal. Miyabe nous offre un héros dont la vie se retrouve bouleversée par le départ de son père, abandonnant sa mère pour une autre femme déjà enceinte de son enfant. Cette rupture brutale plonge la mère de Wataru dans une profonde dépression. Mais l’arrivée de Mitsuru va donner au jeune garçon une chance inespérée de recoller les morceaux de sa vie et de sa famille : les voyageurs luttent pour atteindre « la Tour du Destin » et surtout pouvoir ainsi voir exaucer un vœu par la Déesse. Mais comme pour « Highlander », il ne pourra en rester qu’un : seul le premier arrivé aura ce privilège. Et comme tout voyageur, Mitsuru est loin de l’image d’élève modèle dont il s’est paré dans le monde réel, celui des humains. Son seul but est d’être le vainqueur de cette course vers la Tour, peu importe les moyens et les dommages collatéraux.

Vision, un monde pas si idéal


Vision est un pur monde d’héroic fantasy, où la magie régit la vie de ses habitants. Ce monde est divisé en deux continents, le Nord et le Sud. Au-delà d’une séparation physique, une séparation idéologique différencie les deux territoires : les habitants du Sud vénèrent la Déesse, celle qui doit exaucer le vœu du voyageur qui réussira à atteindre sa Tour, et sont appelés Déetistes, tandis que ceux du Nord vénèrent le Dieu créateur de l’univers, et sont appelés Loshinistes. Les Loshinistes sont des êtres belliqueux, cherchant à envahir le Sud et détruire les Déetistes, accusés de corrompre l’Oeuvre de leur Dieu. Chaque continent possède ses défenseurs : pour le Sud, ce sont les Brunch, des sortes de Texas Rangers de fantasy, alors que le Nord possèdent les terrifiant membres du Sigdra, des voyageurs mercenaires. Mais les actions des Loshinistes sont mues par une autre raison que la simple guéguerre religieuse, beaucoup plus profonde, une justification liée à l’essence même de Vision…

Trois races cohabitent dans ces territoires : les ankas, des humanoïdes, les tribus de l’eau, proches des lézards et les bêtes féroces, dont les tribus tigres. Et très vite nous découvrirons le peuple de l’eau à travers Kee Keema, un sympathique homme lézard, totalement fasciné par les voyageurs et qui accompagnera Wataru dans sa quête.

Un voyage initiatique


Prêt à prendre son destin en main, Wataru franchit la porte menant à Vision. Et à compter du deuxième tome, il entame son parcours initiatique. Mais il ne sera pas seule, Kaori, une camarade de classe subjuguée par Mitsuru va le suivre dans ce périple. Et ce sera un vieil ermite – le grand classique des mangas –, le maître Lau, qui leur enseignera les règles régissant le monde de Vision. Tout d’abord, les voyageurs sont munis d’une arme évoluant avec eux, et le moins que l’on puisse dire, c’est que la demoiselle est largement mieux servie que notre héros : une sorte de bazooka contre une petite dague. Pour faire évoluer cette arme, le voyageur doit récupérer des sphères en battant un autre voyageur. Il faut garder à l’esprit qu’il n’y aura qu’un seul élu. La dernière règle pour atteindre la Tour : posséder 5 sphères.

Et comme le veulent les règle basiques des mangas, nos héros vont mûrir au cours de leurs aventures. Wataru, quelque peu imbu de sa personne dans le premier tome, va montrer un grand cœur et une compassion sans bornes. Il s’avérera être le compagnon idéal et rejoindra les Brunch. Kaori, d’apparence si fragile, montrera une force de caractère hors du commun, surtout avec son enlèvement par les Loshinistes. Enfin Mitsuru affichera clairement son mépris pour les autres et son égoïsme patenté. Seule sa quête de la Tour a de la valeur à ses yeux, et tous les moyens sont bons, même se rallier aux dangereux Loshiniste

Une adaptation parfaitement réussie

Si, à première vue, « Brave Story » ressemble à une bonne vieille histoire d’heroic fantasy, ce manga cache surtout une histoire plus compliquée et loin d’un manichéisme facile. Le récit sous le couvert de dessins à priori pour large public, est très adulte, parlant de sujets très sérieux comme l’adultère, le suicide,…
Yôichirô Ono a magnifiquement donné vie au monde inventé par Miyuki Miyabe, avec dans le premier volume, quelques superbes planches entièrement dessinées, digne d’un Art Book. Ono réussit à éviter les dessins trop gores afin de pouvoir garder les lecteurs plus jeunes, mais le discours reste parfois très sérieux, surtout dans ces deux premiers volumes, et c’est un défi brillamment réussi que de peindre de cette manière des situations dramatiques, au sens du drame sociale. Mais rassurez-vous, cher lecteur, « Brave Story » ne manque pas, non plus, d’humour, savamment dosé, avec les classiques caricatures manguesques. Les combats entre voyageurs sont riches d’inventivités, les pouvoirs de ces magiciens sont extrêmement destructeurs mais échappent à l’outrance de série comme « Dragon ball Z ».

Brave Story est au final une superbe fresque à suivre impérativement.


Brave story (T. 1 à 4)
- Scénario : Miyuki Miyabe
- Dessin : Yôichirô Ono
- Traducteur : Frédéric Malet
- Éditeur français : Kurokawa
- Format : 128 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination : T1 et T2 : 208 pages, T3 : 192 pages, T4 : 208 pages
- Numérotation ISBN : 2-351-42270-0, 2-351-42271-7, 2-351-42272-4 et 2-351-42273-1
- Prix public : 6,90 €


© Edition Kurokawa - Tous droits réservés




Frédéric Leray
7 août 2008




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