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Hancock
Film SF américain de Peter Berg (2008)
9 juillet 2008

***



Genre : SF (comédie)
Durée : 1h32

Pour enfants à partir de 10 ans (quelques scènes limites, en fait)

Avec Will Smith (Hancock), Charlize Theron (Mary Embrey), Jason Bateman (Ray Embrey), Daeg Faerch (Michel), Kate Clarke (une infirmière), Valerie Azlynn (la cadre), etc.

Alcoolique, misanthrope, je m’enfoutiste, Hancock n’en a rien à cirer de l’humanité et de ses petits problèmes !
Tout juste daigne-t-il lever ses fesses d’un banc public, sortant difficilement d’une énième nuit de picole, pour aller calmer quelques malfrats en rupture avec les règles du code de la route sur une freeway voisine.
Le problème avec Hancock, c’est qu’un taux d’alcoolémie largement au-dessus de la norme transforme l’arrestation en ignoble chantier ou quelques millions de dollars de la collectivité seront sûrement investis pour réparer les dégâts plus tard. Bref, ça fait chèros l’acte héroïque.
Mais Hancock s’en fout. Il est invincible, il peut voler et rien sur Terre ne saurait l’arrêter. Bref, Hancock fatigue tout le monde...
Tout irait donc pour le pire dans le meilleur des mondes pour Hancock, sauf qu’un jour, notre super bordélique héros sauve la vie d’un publicitaire en mal de gros coups (et de revenus stables) qui sent l’affaire juteuse. Sa grande idée ?
Il va faire de Hancock le vrai “Superman” que tout le monde aimera ! C’est pas gagné, inutile de le préciser.

Avec « Hancock », Peter Berg offre un film hybride, à moitié réussi ou raté, c’est selon. Autant la première partie (45 minutes) est originale, provocatrice et tord le coup aux clichés du genre en dressant le portrait d’un anti-Superman plus vrai que nature. Autant la seconde (le reste du film), beaucoup plus classique, reprend le droit chemin tracé par quelques décennies de culture DC Comics-Marvel. Ce qui était évidemment l’antithèse de départ finit donc par phagocyter le scénario de l’intérieur et construit une histoire très classique (le bon, les méchants, la baston, les sentiments, les explications à deux balles pour lobotomisés du bulbe imaginaire, etc).
C’est d’ailleurs le moment où la tentative d’explication « rationnelle » censée donner le Deus ex machina de Hancock induit des sautes d’humeur dans la narration et quelques incohérences.
Ainsi, Hancock perd graduellement sa panoplie de super-héros et ses pouvoirs s’affaiblissent alors que les mêmes causes produisant les mêmes effets (et l’on nous explique très clairement le pourquoi du comment), tout cela aurait du commencer beaucoup plus tôt.
De même, pour agréable et doté de bons effets spéciaux qu’il soit, l’affrontement titanesque entre Hancock et son ex n’a que peu d’intérêt.
Un, il nous fait trop penser à une scène repompée sur les « X-Men ». Deux, la tentative d’explication mythologico historique amenée avec et l’aspect quasi divin de l’énigme n’ajoute rien d’intéressant à l’objet (voire le complique ou le rend réellement incroyable).
Visiblement, il fallait justifier l’agréable présence de Charlize Theron dans le scénario et le résultat a malheureusement des retombés collatérales pas négligeables sur l’originalité de l’objet...

On savait l’acteur-réalisateur Peter Berg habile faiseur et manieur émérite des séquences ou ça explose de tous les côtés (cf. son très efficace « Le Royaume », tout à la fois Bushien et détestable), on le devine franchement aussi énervant, sacrifiant encore une fois au french-bashing et transformant une petite gamine et terreur de son quartier en Française (forcément) parlant comme l’inspecteur Clouseau dans la “Panthère Rose”.
Clair, ça fait marrer l’Américain moyen (et encore, peut être pas aujourd’hui), mais nous, ça nous fatigue profondément.

Un film porté par un trio d’acteurs impecs (Will Smith, Charlize Theron, Jason Bateman) que l’on soutient pour ses aspects les plus novateurs et politiquement incorrects, mais que l’on a aussi la tentation de balancer avec l’eau du bain par la faute de quelques séquences navrantes suscitant une rupture de la narration assez rédhibitoire.
Entre le très bien et le pas bon, on se retrouve alors avec une œuvrette formatée grand public et finalement « moyenne ».

Dommage car tout en restant un moment de distraction assez sympatoche, « Hancock » ne tient finalement pas les promesses qu’il avait fait naître.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Hancock
Réalisation : Peter Berg
Scénario : Vincent Ngo, Vince Gilligan

Producteurs : Akiva Goldsman, Richard Saperstein, Will Smith, James Lassiter, Michael Mann
Producteur exécutif : Ian Bryce, Jonathan Mostow, Richard Saperstein

Photographie : Tobias A. Schliessler
Musique : John Powell
Directeur artistique : William Hawkins, Dawn Swiderski
Décors : Rosemary Brandenburg, Neil Spisak
Costumes : Louise Mingenbach
Casting : Denise Chamian, Francine Maisler
Montage : Colby Parker Jr., Paul Rubell

Production : Weed Road (USA), Artisan Pictures (USA), Columbia Pictures (USA)
Distribution : Sony/Columbia USA (USA), Sony Pictures Releasing France (France)
Presse : Axel Foy, Anne Lara

INTERNET

Blog officiel, en Anglais : http://hancockwashere.com/



Stéphane Pons
9 juillet 2008



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