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Crime dans la tête (Un)
Film américain de Jonathan Demme (2004)
3 novembre 2004


Genre : Thriller Futuriste (sondes neurales and co)
Durée : 2h10

Avec Denzel Washington (Ben Marco), Liv Schreiber (Raymond Shaw), Jeffrey Wright (Al Melvin), Meryl Streep (Eleanor Prentiss Shaw), John Voight (Sénateur Thomas Jordan), Kimberly Elise (Rosie), Ted Levine (Colonel Howard), Bruno Ganz (Richard Delp), Simon McBurney (Dr. Atticus Noyle), Vera Farmiga (Jocelyn Jordan), Robyn Hitchcock (Laurent Tokar), etc,.

Raymond Shaw (Liev Schreiber), jeune candidat à la vice-présidence, est le petit chouchou des médias et des électeurs américains. En plus de son sourire ultrabright et de ses positions profondément sociales et respectables, il a le mérite d’être un ancien héros de la guerre du Golfe. Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes, si son ancien officier supérieur, Ben Marco (Denzel Washington), n’était constamment assailli par le même cauchemar qui dément l’histoire officielle. Coïncidence troublante, Ben Marco va aussi découvrir que les survivants de sa patrouille ont tous été victimes des mêmes symptômes avant de décéder prématurément... Entre “Syndrome de la Guerre du Golfe” et questionnement sur la vraie réalité des faits, Ben Marco va tenter de dénouer les fils d’une intrigue mélangeant allègrement ambitions politiques, pouvoir des multinationales, sondes neurales hightech et lavages de cerveaux à l’ancienne.

Remake d’un très grand classique de John Frankenheimer situé durant la guerre de Corée -Frank Sinatra tenait le rôle principal- “Un crime dans la tête” version 2004 tente de donner une vision plus moderne et futuriste de cet ancien classique. Outre le fait que pour parler d’une franche réussite, il faudrait posséder un optimisme à toute épreuve, la réalisation de Jonathan Demme nous laisse très perplexe. Autant Frankenheimer mélangeait allègrement anticommunisme primaire et brûlot anti-droite pour laisser les spectateurs de l’époque pantois, autant Jonathan Demme se contente ici de dérouler son scénario sans aucune originalité. On est ainsi bien loin de la simplicité rock’n roll qui animait un “Dangereuse sous tout rapport” ou de l’angoisse clinique du “Silence des Agneaux”.

Si comme dans toute production hollywoodienne formatée grand public, le casting, les décors, les effets spéciaux -en gros, les moyens- sont conséquents, c’est plutôt du coté de Demme que l’on se pose pas mal de questions sur sa réelle motivation à l’affaire. Le déroulement de l’histoire suit ainsi le modèle formaté des films de conspirations où un solitaire obstiné va avoir raison contre le monde entier. Tirons sur la pelote et surprise, le héros se confie aux mauvaises personnes (les méchants) et se méfie des bonnes (les gentils). Pas d’affolement cependant, à la fin, il gagnera et les USA sortiront grandis de cette méchante entreprise initiée par des appétits de pouvoirs personnels et les visées d’une méchante multinationale... Ouf, se dit-on, en gardant juste l’œil suffisamment ouvert pour profiter des rares moments où l’on se surprend à penser que ce bon vieux Jonathan, emporté par un scénario réglé au millimètre, trouve quelques moments de liberté pour péter gentiment les plombs avec la collaboration d’acteurs de seconds rôles imprévus type Bruno Ganz.

Pas d’illusion cependant, les producteurs veillaient au grain et ces instants de liberté sont assez rares. C’est donc dans une ambiance assez cotonneuse et paradoxalement speedée par un scénario censé offrir un événement imprévisible à la minute que l’on assiste, impuissant, à un croisement étrange de “Dead Zone” meets “La Firme” et “L’Echelle de Jacob -une franche réussite du cinéma fantastique sur fond de guerre du Viétnam à titre de comparaison.

Bon, ça n’est pas que l’on s’embête à ce “Un crime dans la tête” mais on se demande souvent quand on va être vraiment surpris.

Si l’on pèse tout cela à l’aune du casting - les performances d’acteurs (M. Streep, J. Voight, D. Washington, L. Schreiber tout particulièrment) restant quand même le gros point fort du film - des espoirs placés en la réalisation de Jonathan Demme - une pointure, quoi ! - et à la thématique futuriste de l’affaire, le tout s’avère très, très léger et clairement décevant.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : The Manchurian Candidate (Le Candidat de la Manchurian)

Réalisatation : Jonathan Demme
Scénario : Daniel Pyne, Dean Georgaris

Producteurs : Tina Sinatra, Scott Rudin, Jonathan Demme et Ilona Herzberg
Producteur Exécutif  : Scott Aversano

Photographie : Tak Fujimoto, ASC
Musique : Rachel Portman et Wyclef Jean
Décors : Kristi Zea
Costumes : Albert Wolsky
Casting : Laura Rosenthal, Kathleen Chopin

Production : Paramount Pictures
Distribution : United International Pictures (UIP)

Publicité : Agence Lumière (Paris)
Presse : Sylvie Forestier assistée d’Anne Crozat (Paris)

INTERNET

http://www.uipfrance.com/


Stéphane Pons
1er novembre 2004



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