Genre : Science Fiction (Monster Movie)
Durée : 1h11
Avec Colin Clive (Dr Frankenstein), Boris Karloff (Le Monstre), Mae Clarke (Elizabeth), John Boles (Victor Moritz), Edward Van Sloan (Prof Waldmann), Dwight Frye (Fritz), Frederick Kerr (Baron Frankenstein), Marilyn Harris (Maria), Lionel Belmore (Vogel), etc.
Henry Frankenstein, un jeune savant génial et brillant a décidé de créer la vie grâce à la puissance de la fée électricité. Dans la plus haute tour de son château, il va procéder à la terrible expérience et animer les morceaux de cadavres que son acolyte a minutieusement récupérés.
Malheureusement, le cerveau de sa création est celui d’un criminel...
Roman emblématique, fantastique, philosophique et sans doute première œuvre de SF (telle qu’on l’entend aujourd’hui), le “Frankenstein” de Mary Shelley illumine le 19è siècle naissant d’une lueur irréelle. L’adaptation cinématographique financée par la Universal dans les années trente et dirigée par James Whale, résonne toujours comme un coup de tonnerre imprévu, déflagration imaginaire quasi créatrice d’un genre (le Monster Movie) et influence incontournable pour des milliers de réalisateurs à venir.
Pourtant, lors du lancement du projet, rien n’était joué d’avance. La distribution finale n’a pas grand chose à voir avec le casting envisagé (Bela Lugosi l’acteur vedette du « Dracula » de Tod Browning refuse le rôle du monstre, Boris Karloff malgré une bonne trentaine de films est un quasi inconnu du grand public, etc) et rien ne prédisait que ce film destiné à simplement faire peur allait s’avérer devenir un succès du box office récoltant presque quarante fois ce qu’il avait coûté. Quant à deviner son futur de monument du cinéma...
Mais voilà, l’alchimie générée par des décors influencés par l’expressionnisme allemand (perspectives faussées, lignes droites qui se croisent et diagonales en surmultipliées), des maquillages très recherchés et poussés et une vision prophétique et simplifiée du roman originel allaient créer ce « monstre » du septième art.
Le scénario est certes beaucoup plus primaire que l’histoire développée dans le roman, mais de nombreux moments qui vont osciller entre le tragique, l’épouvante, l’horreur et le surréalisme le plus total vont marquer des générations de spectateurs. Ce n’est que justice.
On en est même arrivé au point, qu’étrangement, quand le commun des mortels pense à Frankenstein, le nom évoque la créature monstrueuse alors qu’il ne s’agit que du patronyme de son créateur... C’est dire combien le film s’est inscrit dans l’imaginaire collectif de l’humanité, exploration visionnaire et équivalent mythologique pour une société industrielle naissante en quête de contes moraux de ce que fut la légende Arthurienne pour le Moyen-Âge.
Le film est disponible aujourd’hui dans sa version complète (certaines scènes furent censurées dès son lancement puis perdues puis retrouvées) et nous ne serions que trop recommander son visionnage attentif et répété.
Surtout que quatre ans plus tard (1935), James Whale allait donner à la saga naissante une suite encore plus hypnotisante et frappante avec « La Fiancée de Frankenstein ».
D’autres suites sortirent via la Universal Pictures (moins bonnes que les deux premiers opus et meilleures que l’on ne le pense généralement) ou ailleurs jusqu’à ces dernières années et on ne peut qu’encourager l’investissement pour une sortie en salle à ne pas rater.
Il faut le savoir, si des éditions DVD Universal très correctes sont disponibles par chez nous, on ne saurait que trop conseiller l’achat des coffrets “Legacy” de la grande maison version US en zone 1, ceux-ci regroupant de quatre à cinq films avec VO et sous-titres Français pour “Frankenstein”, mais aussi pour “Dracula”, “Le Loup-Garou”, “L’Homme Invisible”, etc.
À voir absolument, évidemment.
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Frankenstein
Réalisation : James Whale
Scénario : Garret Fort, Robert Florey, Francis Edward Faragoh, John Russel, John L. Balderston
D’après la pièce de : Peggy Webling
Inspirée par le roman de : Mary (Wollstonecraft) Shelley (« Frankenstein ou le Prométhée Moderne »)
Producteur : Carl Laemmle Jr.
Photographie : Arthur Edeson, Paul Ivano
Musique : David Broekman, Bernhard Kaun, Giuseppe Becce
Maquillage : Jack Pierce
Montage : Clarence Kolster
Production : Universal Pictures (USA)
Distribution : Carlotta Films (France, 2008)
Presse : Darkstar (Julie Dejode)
