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Saga Return of the Living Dead
Le zombie du jour
24 juin 2008


The Return of the Living Dead
Comédie horreur américaine de Dan O’Bannon (1985)
Avec Clu Gulager, James Karen, Don Calfa,Thom Mathews, Beverly Randolph, John Philbin, Jewel Shepard, Miguel A. Núñez Jr., Brian Peck, Linnea Quigley, Mark Venturini, Jonathan Terry, Cathleen Cordell

En 1984, alors que George Andrew Romero s’apprête à livrer « Day of the Dead », film que tout le monde (Romero compris) considère comme le troisième et dernier volet d’une trilogie, Dan O’Bannon, qui ne peut se résoudre aux décès simultanés du punk et du zombie-movie, passe pour la première fois derrière la caméra pour adresser un « zombies not dead » sous la forme d’une parodie burlesque anti-militariste dopée au punk rock et au psychobilly d’outre tombe.Le scénariste de « Alien » n’y va d’ailleurs pas par quatre chemins et installe d’entrée son « Return of the Living Dead » comme la suite directe de « La nuit des morts-vivants ».

Comme l’explique, à son nouvel employé, le responsable d’un entrepôt de matériel médical, les événements racontés dans « Night of the Living Dead » étaient inspirés de faits réels. Une fuite de gaz expérimental, le 2-4-5 Trioxin, a bien provoqué à la fin des années 60 le retour des morts parmi les vivants dans la région de Pittsburg. Mais sous la pression de l’US Army, George Romero a été obligé de revendiquer son film comme une pure fiction. Tout ceci ne pourrait être, bien sur, qu’affabulations, si les éternels problèmes de suivi logistique de l’armée américaine ne faisaient que plusieurs containers, contenant gaz et cadavres, étaient stockés dans le sous-sol de l’établissement. Il n’en faudra guère plus pour que le chef trop bavard, pressé de prouver ses dires à sa nouvelle recrue, ne provoque à son tour une fuite du produit toxique et le « Retour des Morts-vivants ». Une nuit de cauchemar pour les habitants de Louisville, Kentucky, qui va amener les militaires à prendre des mesures draconiennes.

Farce ultra-gore à l’humour décapant, « Return of the Living Dead » se démarque de « La nuit des morts-vivants » par ses zombies parlants (même si les répliques de ces derniers se limitent souvent au mot « brain/ cervelle », et intelligents (ils n’hésitent pas à tendre des embuscades aux patrouilles de police), ses protagonistes (une poignée de punks en vadrouille) et sa bande son résolument Rock’n roll : The Damned, Tall Boys, The Flesheaters, 45 grave, T.S.O.L, SSQ, Jet Black Berries, Roky Erickson, sans oublier The Cramps, mon groupe fétiche, qui m’a amené très rapidement à m’intéresser à ce retour imprévu des morts-vivants .

Succès exceptionnel à l’époque pour un film de zombies, « Return of the Living Dead », à l’affiche de plus de 1500 salles, rapporte plus que sa mise (4 M$) dans le seul week-end de sa sortie.

Un tel succès mérite une suite… Dan O’Bannon s’est fait plaisir mais ne rempile pas.

The Return of the Living Dead part II
Comédie horreur américaine de
Ken Wiederhorn (1988)
Avec Michael Kenworthy, Thor Van Lingen,Jason Hogan, James Karen, Thom Mathews, Suzanne Snyder, Marsha Dietlein, Suzan Stadner, Jonathan Terry, Dana Ashbrook

Sous la houlette de Tom Fox, le producteur du film de O’Bannon, « The Return of the Living Dead » connaît 3 ans plus tard une première suite.

Ecrite et réalisée par Ken Wiederhorn pour la modique somme de 6 M$, « The Return of the Living Deadpart II » reprend la recette « gags, brains et Rock’n Roll » éprouvée par le premier volet.
On y retrouve les fûts toxiques, tombés cette fois d’un camion lors d’une opération de convoyage, une bande son rock’n roll, et le duo James Karen / Thom Mathews (le responsable et l’employé de l’entrepôt de matériel médical de l’épisode précédent) dans le rôle de pilleurs de tombes.

Si, cette fois, ce sont les manipulations de gamins trop curieux qui ravivent le fléau, le déroulement de la trame, l’enchaînement des séquences, exception faite de la bande de punks absente du tableau, est une redite, ou presque, mais en moins féroce, du métrage de O’Bannon.

Un épisode dispensable.

The Return of the Living Dead III
Comédie horreur américaine de Brian Yuzna (1993)
Avec Melinda Clarke, J. Trevor Edmond, Kent McCord, James T. Callahan, Sarah Douglas, Jill Andre

Tom Fox et la franchise « Return of the Living Dead » sur la touche, Brian Yuzna se porte acquéreur des droits de succession. Fort de son expérience de réanimateur de cadavres sur le « Re-animator » de Suart Gordon (1985) et son propre « Bride of Re-Animator » (1990), il produit et réalise, en 1993, un troisième épisode d’après un scénario de John Penny, en forme d’histoire d’amour tragi-comique morbide ultra-gore.

A la demande de Julie, une petite punkette dont il est follement amoureux, Curt a emprunté le passe magnétique de son père. Grâce à lui, les deux jeunes gens ont pu s’introduire dans la base militaire où son paternel travaille et découverts que l’armée américaine possède un gaz capable de ressusciter les morts. Alors forcément, quand, quelques heures plus tard, Curt se relève d’une chute de moto et s’aperçoit que sa petite amie est morte, son sang ne fait qu’un tour. Il l’installe son corps à l’arrière de sa bécane et reprend la route du laboratoire de son père pour utiliser le gaz sur elle.
L’opération est une réussite, mais la jeune femme ne tarde pas à avoir un comportement étrange. Tiraillée entre sa fringale cannibale et ses sentiments pour Curt, Julie, qui était déjà portée sur l’autodestruction de son vivant, trouve un palliatif à la tentation (la cervelle de Curt) dans l’automutilation. A moins, bien entendu, que le couple ne croise un individu hostile. Dans ce cas, pas de quartier. Curt n’aime pas ça, il ne comprend pas. Mais, il est amoureux, et salement coupable,…
Surtout avec une bande de latinos sur le palto (des individus hostiles) le cadavre d’un épicier coréen à moitié dévoré à l’arrière d’un van volé et les flics aux trousses ; il n’y a plus moyen de réfléchir. .

Antithèse du film Ken Wiederhorn, Brian Yuzna fait table rase des épisodes précédents. S’il conserve les fûts de 2-4-5 Trioxin comme déclencheur d’un nouveau « Retour des Morts-Vivants », il abandonne le côté « Brain » du zombie à la O’Bannon pour tisser une toile originale et complètement folle où s’entrechoquent drame familiale (Curt et ses rapports conflictuels avec son père), Love story tragique façon Roméo et Juliette, et comédie noire rouge sang. Certains critiqueront probablement sa démarche, plus proche d’une variation sur la forme du réanimateur de cadavres que du zombie-movie classique (avec ou sans « Brain »). Il n’empêche que la marque de fabrique du premier film était son savant cocktail d’humour, de monstres et de rock’n roll et sur ce point, ce 3ème épisode (mon préféré de la série) fait carton plein. Il faut dire que Brian Yuzna et son équipe s’en donnent à cœur joie, et ça se voit. L’humour, souvent très noir, est omniprésent, la galerie de créatures hallucinantatoires (bravo aux maquilleurs et autres truqueurs) quant au rock’n roll….. un film de Brian Yuzna est par essence un acte rock’n roll !

Malgré ses évidentes qualités et l’accueil enthousiaste de la critique spécialisée et des fans, la carrière du film Yuzna est tuée dans l’œuf par une distribution limitée aux salles indépendantes : 9 malheureux écrans lors de sa sortie sur le territoire américain au mois d’octobre 1993). « The Return of the Living DeadIII » triomphe l’année suivante au festival du film fantastique d’Amsterdam et à Gérardmer, où il rafle un Silver Scream pour le premier et le Prix du Public au second, mais sa réputation d’échec commercial (2M$ pour 15.000 $ de recettes le week-end d’ouverture) à une époque où le zombie n’est plus bankable, ne va pas lui permettre de trouver de distributeurs. Dommage.

The Return of the Living Dead : Necropolis
Comédie horreur américaine de
Ellory Elkayem (2005)
Avec Aimee-Lynn Chadwick, Cory Hardrict, John Keefe, Jana Kramer, Peter Coyote, Elvin Dandel, Alexandru Geoana, Toma Danila, Diana Munteanu, Serban Georgevici

On pensait, à tort, que l’échec commercial programmé du film de Yuzna avait sonné le glas de la saga « The Return of the Living Dead ». C’était sans compter sur un autre retour, celui de Tom Fox, le producteur rusé. Toujours prêt pour un petit hold-up filmique, il confie la license « The Return of the Living Dead » au producteur de bis russe Anatoly Fradis qui embauche le réalisateur néo-zélandais Ellory Elkayem pour deux séquelles de 5e zone.

Qu’est allé faire Peter Coyote dans cette galère se dit-on au bout d’une demi-heure
Passée une introduction énergique ambiancée façon écran publicitaire et un détour par Tchernobyl, histoire que Peter Coyote récupère quelques fûts de Trioxin, le métrage s’enlise, un premier temps, dans une comédie pour ados insipide qui enchaîne sans vergogne les plans ringards (la séquence de motocross détenant probablement le ponpon) baignés dans une lumière blafarde.
Mais un premier twist improbable ramène tout ce petit monde dans la zombie-way.
Imaginez-vous, en effet, que l’un des camarades du neveu de Peter Coyote s’est tué en faisant le cacou à moto et que sa dépouille débarque en secret dans le centre médical high-tech où bosse justement Peter Coyote. A cela, il faut ajouter qu’une proche du mort (sa petite amie, pour être proche, elle est proche) est en stage à la sécurité du centre et qu’elle assiste à l’entrée de son fiancé sur les caméras de surveillance de l’établissement. Masque à oxygène, perfusion, à son arrivée, le mort n’avait pas l’air si mort que ça. Les ados ne tardent pas à monter une opération commando pour découvrir ce que tout cela signifie. Ils ne sont au bout de leur surprise. Leur copain a été transféré dans l’unité Nécropolis. Le département de recherche top-secret dirigé par….Peter Coyote.

Bon vous l’aurez compris, tout cela n’est pas très bon, assez mal joué et mal filmé.

The Return of the Living Dead : Rave from the Grave
Comédie horreur américaine de
Ellory Elkayem (2005)
Avec Aimee-Lynn Chadwick, Cory Hardrict, John Keefe, Jenny Mollen, Peter Coyote, Claudiu Bleont, Sorin Cocis, Cain Manoli, George Dumitrescu

Quelques mois après « Necropolis », Anatoly Fradis, Steve Scarduzio (que j’avais oublié de citer plus tôt) et Ellory Elkayem remettent le couvert avec « Rave from the Grave ». Comme on ne change pas une équipe qui gagne, on retrouve quasiment au grand complet les protagonistes du premier film. On est donc assez surpris qu’ils n’aient tiré aucune leçon de leur mésaventure, pire qu’ils agissent en amnésiques.

Cette fois, les jeunes ont hérité d’un fût de Trioxin dont ils ont extrait pour analyse un liquide jaunasse aux propriétés hallucinogènes certaines. Comme ils sont totalement insouciants et, apparemment amnésiques, une partie de la bande se lance dans la fabrication de confection de cristaux d’une méta-amphétamine proche de l’ectasy. Ils sont jeunes, ils ont besoins de thunes et ils sont en pleine organisation d’une ravebaptisée : The Rave from the Grave.
Ils ne pensaient pas si bien dire. Leur amphet à la Trioxin va faire des ravages pendant la soirée.

Un peu meilleur que l’épisode précédent, malgré son manque de rythme et quelques séquences interminables « Rave from the Grave » vaut principalement pour son duo d’agents spéciaux décalés - deux enquêteurs nettoyeurs à l’ancienne qui donne un petit accent tarentinesque salvateur à l’affaire - et les apparitions à l’écran du zombie de tous les zombies, ou du moins le dernier (?) mort-vivant des origines, qui conclut d’ailleurs le métrage sur une bonne (elles sont peu nombreuses et donc à souligner) en faisant de l’autostop sur une highway au soleil couchant façon « I’m Poor Lonesome Zombie » qui aurait troqué le « faraway from home » par « The Last Zombie on Earth ».


Bruno Paul
25 juin 2008



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