Durée : 2h23
Genre : Fantasy (Conte fantastique)
Avec Georgie Henly (Lucie Pevensie), Skandar Keynes (Edmund Pevensie), Anna Popplewell (Susan Pevensie), William Moseley (Peter Pevensie), Ben Barnes (Prince Caspian), Sergio Castellito (Le Roi Miraz), Peter Dinklage (Trompillon), Vincent Grass (Cornelius), Liam Neeson (Aslan, voix), etc.
À dire vrai, nous avions été passablement déçu par l’adaptation cinématographique du premier volet des « Chroniques de Narnia » intitulé « Le Lion, La Sorcière Blanche et l’Armoire Magique : Le Monde de Narnia, Chapitre 1 ». Succès mondial oblige, Walden Media et Walt Disney Studios ont décidé de poursuivre l’aventure toujours avec Andrew Adamson (« Shrek 1, 2 & 3 », « Narnia 1 ») aux commandes.
Bonne nouvelle, et changement d’ambiance, après les plus de deux heures de projection du présent volet, ce « Prince Caspian » est l’excellent divertissement, parfaitement ficelé que l’on n’osait même pas espérer.
Peu ou pas de temps morts, des effets spéciaux parfaitement gérés, une distribution adéquate avec une galerie de seconds rôles épatante, une narration énergique, des méchants crédibles, le constat est clair et limpide comme de l’eau de roche, voilà bien le genre de film pour petits et grands que l’on conseille sans aucune restriction.
Pourtant, le défi était de grande ampleur. Contrairement au premier volet, « Prince Caspian » est une aventure beaucoup plus localisée (l’épopée n’est pas géographique), guerrière et sombre, où les situations d’affrontements priment sur les aspects féériques de l’aventure. Pas de Père Noël, point de Sorcière Blanche (enfin si, cinq secondes !) et peu de séquences de dialogues “gnangnans” destinées aux plus jeunes.
Imaginez que l’entrée en matière n’est rien d’autre qu’une histoire d’usurpation ou le méchant Roi Miraz (l’excellent Sergio Castellito) tente de faire assassiner le jeune Prince Caspian (Ben Barnes) dont il était censé favoriser l’accession au trône. Celui-ci, prévenu du forfait par son précepteur (l’acteur Français Vincent Grass) s’échappe in extremis et à la suite d’une course poursuite rondement menée, tombe nez à nez avec les habitants mythiques du monde de Narnia. Eux ne se posent qu’une question, doivent-ils l’aider ou le trucider ?
C’est que l’Âge d’Or de Narnia a vécu, le lion Aslan n’est plus qu’un souvenir et Faunes, Centaures, Nains et autres animaux parlants sont rangés au grand rayon des légendes propres à faire peur aux enfants.
Car il faut le savoir, le temps ne s’écoule pas là-bas comme ici et ce qui n’était qu’une année par chez nous est devenu 1300 ans en terre de fantasy. Entre temps, une tribu humaine plutôt guerrière a fini par coloniser, supplanter et même par faire oublier les anciens occupants des lieux.
L’ancienne Narnia a disparu, s’évanouissant peu à peu sous les assauts du temps, ne laissant que ruines envahies par les mauvaises herbes, fiers mais frêles vestiges d’une époque qui n’est plus. Les quatre enfants Pevensie qui ne s’attendaient pas à cela vont donc avoir une grosse surprise lors de leur retour… Certes, ils ont peu grandi, mais forts de leurs anciennes aventures, ils ne reviennent pas à Narnia en simples spectateurs d’un univers à découvrir. Non, ce coup-ci, leur destin et d’aider à la renaissance d’une civilisation.
Récit sur le souvenir des jours anciens dont l’aptitude à la résurrection sera mesurée, « Prince Caspian » sort du strict cadre du conte initiatique basique pour s’inscrire dans la longue tradition des chansons de geste moyenâgeuse. Les grands sentiments y sont convoqués et traités assez habilement, l’amour et la trahison étant les principaux ressorts d’une intrigue qui ne manque pas de rebondissements.
Néanmoins, pas de peurs infondées, les enfants retrouveront bien tout ce qui fait le charme des « Chroniques de Narnia ». Êtres fantastiques, animaux tout mignons et gentils (une hilarante souris qui n’est pas sans évoquer un Chat Potté largement utilisé par le réalisateur et scénariste de « Shrek » – tiens, quel hasard !), paysages toujours aussi grandioses, etc. Le tout est teinté d’une douce mélancolie liée aux déboires subis par un monde qui a vieilli, mais ne veut pas mourir.
Les plus grands, passionnés de SF, de Fantasy ou pas, pourront également mesurer l’influence d’une œuvre littéraire inspiratrice qui irrigue fondamentalement depuis sa création une grande partie de l’imaginaire anglosaxon. Des « Princes d’Ambre » de Zelazny à « Harry Potter » de J.K Rowling en passant par tous les clones plus ou moins brillants publiés ici ou là, peu d’écrivains se sont risqués à emprunter les chemins de la féérie et de la Fantasy sans accepter de payer le tribu qu’il devait à C. S. Lewis.
Ce deuxième opus remet les choses à leur place et situe cette suite des « Chroniques de Narnia » sur une voie royale qui devrait mener une génération de spectateurs vers la concrétisation sur grand écran de la totalité de saga.
Ce n’est que justice.
FICHE TECHNIQUE
Titre original : The Chronicles of Narnia : Prince Caspian
Réalisation : Andrew Adamson
Scénario : Andrew Adamson, Christopher Markus, Steve McFeeley
D’après l’œuvre originale de : Clive Staples Lewis « Les Chroniques de Narnia : Prince Caspian » (Gallimard, intégrale grand format des 7 volumes et édition de poche en Folio Junior)
Producteurs : Andrew Adamson, Mark Johnson, Philip Steuer, Perry Moore
Photographie : Karl Walter Liindenlaub
Musique : Harry Gregson-Williams
Décors : Roger Ford, Kerrie Brown
Costumes : Richard Taylor, Patricie Soptenkova, Isis Mussenden
Cascades : Allan Poppleton
Effets spéciaux : Howard Berger, Tami Lane
Montage : Sim Evan-Jones
Casting : Nancy Bishop, Pippa Hall, Liz Mullane, Gail Stevens
Production : Walt Disney Pictures, Walden Media, Ozumi Films, Silverbel Films, Stilking Films (tous USA)
Distribution : Walt Disney Studios Motion Pictures France (France)
Presse : BVI (Paris)
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Prince Caspian : le dossier du film
INTERNET
Le site officiel : http://www.narnia.fr