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Seigneur des anneaux (Le), les deux tours
Film néo-zélandais américain de Peter Jackson (2002)
18 décembre 2002

*****



Genre : Heroïc Fantasy
Durée : 2h58

Avec Elijah Wood (Frodon), Ian McKellen (Gandalf), Viggo Mortensen (Aragorn), Sean Astin (Sam), Billy Boyd (Pippin), Liv Tyler (Arwen), John Rhys-Davies (Gimli), Dominic Monaghan (Merry), Christopher Lee (Saroumane), Miranda Otto (Éowyn), Brad Dourif (Gríma), Orlando Bloom (Legolas), Cate Blanchett (Galadriel), Karl Urban (Éomér), Bernard Hill (Théoden), David Wenham (Faramir), Andy Serkis (Gollum/Sméagol), John Leigh (Háma), Bruce Hopkins (Gamling), Craig Parker (Haldir), Sala Baker (Uruk-Hai)

Après un premier épisode remarquable, qui introduisait assez fidèlement le propos, les personnages et la Terre du Milieu de J.R.R. Tolkien, on attendait avec impatience la suite de cette monumentale adaptation du « Seigneur des Anneaux », conçue et tournée, faut-il le rappeler, comme un unique grand film de près de neuf heures. Restait encore à découvrir comment l’enfant terrible du cinéma néo-zélandais, et ses trois co-scénaristes, étaient parvenus à négocier avec « Les Deux Tours », l’éclatement de « La Communauté de l’Anneau », et donc du récit, entraînant la multiplication des situations, des points de vues et des protagonistes. Un défi, surtout lorsque l’on sait la richesse et la complexité de ce second volume, surmonté avec audace par Peter Jackson et son équipe qui, par le biais d’un astucieux remaniement de la structure narrative et d’une mise en image virtuose, délivrent une version parfaitement adaptée au support cinématographique.

D’ailleurs, cette seconde partie prend d’entrée le lecteur à contre-pied en débutant sur les collines d’Emyn Muil où Frodon et Sam cherchent désespérément un passage pour pénétrer en pays de Mordor. Une introduction plutôt judicieuse puisque, en à peine quelques plans (la vision de la disparition de Gandalf qui hante le porteur de l’anneau, celle des versants enflammés de la montagne du Destin qui hante l’horizon, l’influence visiblement néfaste de l’anneau sur Frodon qui tente de se dissimuler à l’œil malveillant de Sauron), elle permet à la pellicule de Jackson de nous replonger dans l’univers de la saga, nous remémorer les enjeux de cette fresque épique et, sans plus attendre, de lever le voile sur l’une des principales interrogations des lecteurs concernant le film, à savoir le traitement du personnage de Gollum à l’écran. Une révélation qui, bien au-delà de nos espérances, va se révéler totalement bluffante, que ce soit sur le plan graphique, d’une fluidité et d’une crédibilité déconcertante, que sur le plan de l’utilisation de ce personnage, dont l’interprétation (Andy Serkis prêtant, par le biais de la motion capture, son jeu à la créature virtuelle) fait preuve d’une très large palette émotionnelle.
De leur côté, Aragorn, Gimli et Legolas lancés à la poursuite de la bande d’Orques et de guerriers Uruk-Hai qui ont tué Boromir et enlevé Merry et Pippin, parviennent jusqu’à la mystérieuse forêt de Fangorn, où apparemment leurs deux compagnons Hobbits ont réussi à s’échapper. Mais à peine ont-ils pénétré dans la forêt magique que l’homme, le nain et l’elfe font la rencontre inattendue d’un magicien blanc qui les charge de se rendre en Rohan, pour libérer le royaume, dont le roi, Theoden, est tombé sous l’emprise de Langue-de-serpent, l’agent perfide de Saroumane.

Entre-temps, Merry et Pippin, qui ont effectivement échappé aux Orques et autres Uruk-Hai, se retrouvent sous la protection de Sylvebarbe, l’un des derniers représentants du peuple végétal des Ents, ces gardiens ancestraux des arbres qui n’apprécient guère les déforestations commanditées par Saroumane.

Vous l’aurez compris, alors que le bouquin avait choisi de séparer bien distinctement le périple de Frodon, Sam et Gollum (relégué dans la seconde partie du roman) de ceux de leurs anciens compagnons, le film de Peter Jackson prend le parti de présenter en parallèle le destin croisé des trois groupes sur fond de progression des armées du Mal, d’exodes et de pillages. Si, comme dans le second tome du roman, « Les deux Tours » permet incontestablement au personnage d’Aragorn, interprété avec beaucoup de charisme par Viggo Mortensen, de prendre du volume et d’imposer sa stature de leader, le cinéaste de Wellington, maîtrisant parfaitement son sujet et l’équilibre de sa narration, va faire monter la pression sur chacun des tableaux pour conclure son propos en un crescendo d’action, d’angoisse et de fureur. Trente-cinq minutes d’une sauvagerie à vous coller au fond de votre fauteuil, au cours desquelles viennent se fondre avec la bataille du Gouffre de Helm, l’attaque de l’Isengard par les Ents, et même un affrontement, créé pour les besoins du film, dans lequel Frodon, toujours prisonnier avec Sam et Gollum de Faramir et des hommes du Gondor, se retrouve à la merci d’un terrifiant Nazgul au cœur des ruines de la citadelle assiégée d’Osiliath.

Même si on avait pu imaginer les Ents plus imposants que leurs avatars de cinéma, ou que l’on soit désappointé par certaines libertés de ton (comme ce lancer de nain ou l’utilisation, par Legolas, d’un bouclier comme d’une planche sans roulette) ou de forme avec l’œuvre originale, cette seconde et avant-dernière partie du « Seigneur des Anneaux » au cinéma s’avère à la hauteur des ambitions de cette trilogie, parvenir à adapter l’univers de Tolkien à l’écran tout en nous offrant du jamais vu. C’est plutôt réussi et c’est grandiose.
Reste maintenant à s’armer de patience, et attendre le « Le retour du Roi »...

FICHE TECHNIQUE

Titre original : The Lord of The Rings, The Two Towers

Réalisation : Peter Jackson
Scénario : Frances Walsh, Philippa Boyens, Stephen Sinclair, Peter Jackson d’après l’oeuvre de J.R.R. Tolkien

Producteurs : Peter Jackson, Frances Walsh, Barrie M. Osborne
Coproducteurs : Rick Porras, Jamie Selkirk
Producteurs exécutifs : Michael Lynne, Mark Ordesky, Robert Shaye, Bob Weinstein, Harvey Weinstein

Musique originale : Howard Shore
Image : Andrew Lesnie
Montage : D. Michael Horton, Jabez Olssen
Distribution des rôles : Victoria Burrows, John Hubbard, Amy MacLean, Liz Mullane, Ann Robinson
Création des décors : Grant Major
Direction artistique : Joe Bleakley, Dan Hennah, Philip Ivey, Rob Outterside, Christian Rivers, Mark Robins
Décorateur de plateau : Dan Hennah, Alan Lee
Création des costumes : Ngila Dickson, Richard Taylor
Maquillage : Peter Owen

Production : New Line Cinema, The Saul Zaentz Company, WingNut Films
Distribution : Metropolitan Filmexport
Effets spéciaux : EYETECH Optics, Sony Pictures Imageworks, Weta Digital Ltd.

LIEN(S) YOZONE

Les autres films de la trilogie :
=> La communauté de l’anneau
=> Le retour du Roi


Photos © Metropolitan Filmexport



Bruno Paul
18 décembre 2002



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