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Speed Racer
Film américain des Frères Andy et Larry Wachowski (2008)
18 juin 2008

***,5



Genre : comédie SF (adaptation de Manga)
Durée : 2h07

Avec Emile Hirsch (Speed Racer), Nicholas Elia (Speed Racer jeune), Christina Ricci (Trixie), John Goodman (Pops Racer), Susan Sarandon (Mom Racer), Matthew Fox (Racer X), Roger Allam (E. P. Arnold Royalton), Kick Gurry (Sparky), Melvil Poupaud (un commentateur TV), etc.

Évidemment, les jugements seront surement tranchés. D’un côté, on ne supportera pas le déluge de couleurs criardes et artificielles, l’ambiance électrique (électronique ?) flashy, de ce « Speed Racer », de l’autre, on adorera sans doute cette volonté cartoonesque à souhait, relecture intéressante d"un Manga culte.

Réalisateurs chocs du sulfureux « Bound », mondialement reconnus grâce la Trilogie « Matrix » dont le premier volet est la pierre angulaire du cinéma SF d’action de ces quinze dernières années, producteurs et scénaristes ambitieux de l’adaptation du « V pour Vendetta » réalisé par l’excellent James McTeigue, les Frères Wachowski ont colorisé à l’extrème ce « Speed Racer », multipliant les effets spéciaux (générique final long comme une nuit polaire sur le sujet), dans une œuvre où tout est irréel et faux.
Point de vue graphique intransigeant et objectif central de l’affaire, créer un langage cinématographique propre à jouer du énième degré pour une aventure forcément pas sérieuse, mais dont l’ambition est de distraire.
Malgré quelques longueurs en forme de blablas rituels et inutiles, le pari est réussi, disons-le tout net.

Pas tant qu’on s’intéresse vraiment à l’affaire et à l’histoire finalement très basique, mais un état d’esprit marrant et décalé s’installe très vite et ne vire jamais le spectateur de son fauteuil. Clins d’oeil répétés à une esthétique à la « Batman » première formule (les couleurs, la musique, la direction des acteurs) et à tout un axe créatif populaire, les Frères Wachowski ont aussu su garder l’esprit enfantin et joyeux d’une bande dessinée venue d’ailleurs. Preuve d’intelligence, ils ont aussi engagé un casting d’acteurs confirmés, aptes à donner l’mpression qu’ils croient en tout cela. Excusez du peu, mais Susan Sarandon (la mère), John Goodman (le père) et Christina Ricci (la petite copine), c’est un trio qui vous densifie déjà les fondations. Quant à Emile Hirsch (Speed Racer, impeccable en héros virginal), Matthew Fox (Racer X, son frère) et Roger Allam (le méchant), leur présence n’est pas inutile non plus.

Pied de nez de l’exercice de style, les Frères Wachowski utilisent à donf des moyens ultra modernes et les dernières trouvailles de la technologie 3D pour finalement imiter des productions cheaps à base de décors à deux balles.
Les fans du Manga trouveront bien sûr des tonnes d’allusions à l’œuvre originale de Tatsuo Yoshida, mais ce qui séduira vraiment le public lambda (et pourra aussi l’énerver), c’est cette manière rigolarde de faire semblant de ne surtout pas être sérieux, de produire de la série Z avec un méga budget et les moyens qui vont avec.
Il ne faudra pas non plus faire l’erreur de croire que « Speed Racer » a quelque chose à voir avec le raté (et très laid) « Ultraviolet » de Kurt Wimmer. Si les procédés techniques de départ sont peu ou prou les mêmes, « Speed Racer » offre une véritable esthétique. Elle n’est d’ailleurs pas sans rappeler les délires visuels d’un Tim Burton dans son « Charlie et la Chocolaterie » alors qu’ « Ultraviolet » ne proposait qu’un pénible travail de tâcheron de la caméra sur un scénario invisible.

Après, on pourra toujours s’amuser à réfléchir sur le sens profond du film, sur cet hymne à la passion sportive ou sur cette condamnation sans concession des dérives du sport-business contemporain. Bon, le scénario n’était pas écrit pour dire autre chose et alors ?

Sans se leurrer une seconde sur la morale enfantine de l’histoire (le bon est gentil, le bon est honnête, son destin est de triompher), sous des aspects politiquement et moralement ultra corrects (pas de mort, pas de sang, pas de sexe, bolides à priori non polluants), ce « Speed Racer » trimballe, une forme d’éloge du mauvais goût artistique assez réjouissante, doublée d’une joie de vivre pétaradante.

Film que l’on qualifierait presque de Pop Art tant il tient du grand n’importe quoi culturel assumé, une forme d’esbrouffe technologique et superfétatoire mûrement réfléchie.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Speed Racer
Réalisation, scénario : Andy et Larry Wachowski
D’après l’œuvre originale créée par : Tatsuo Yoshida (Manga)

Producteurs : Andy et Larry Wachowski, Joel Silver, Grant Hill

Photographie : David Tattersall
Décors : Owen Patterson
Musique : Michael Giacchino
Costumes : Kym Barret
Monteur : Zach Staenberg, Roger Baron

Production : Anarchos Productions (USA), Village Roadshow Pictures (Australie), Silver Pictures (USA), Warner Bros. (USA)
Distribution (France) : Warner Bros.
Presse : Carole Chomand, Sabri Ammar (Warner Bros.)

INTERNET

Le site officiel : [>http://wwws.warnerbros.fr/mach5/]


Stéphane Pons
17 juin 2008



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