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Mechenosets
Film russe de Filipp Yankovsky (2006)
En attente d’un distributeur


Genre : Fantasy
Durée : 1h48

Avec Artyom Tkachenko (Sasha), Chulpan Khamatova (Katya), Leonid Gromov (Roshchin), Aleksei Zharkov (le Père), Aleksei Gorbunov (Klim), Tatyana Lyutayeva (Bella), Angelina Mirimskaya (Ania), Dmitri Mukhamadeyev (Assistant Roshchin), ...

Sasha n’est pas un type comme les autres. Derrière sa silhouette malingre et son regard perçant, il cache un instinct protecteur animal et violent, signifié par la lame aiguisé qui lui sort du poignet. Dépassé par son pouvoir Wolverinien il va tuer le père et sombrer dans une peur de lui-même désespérée, avant de rencontrer Katiya, dont la beauté mystique et l’innocence vont le détourner du mal qui l’habite.

« Mechenosets » est un film déconcertant. Tentative à moitié manquée de melting-pot russe où viennent se croiser les séries B du monde entier, à commencer par celles d’Asie et des States évidemment, il n’en restera pas moins pour certains touchant et intime, naïvement ambitieux dans le fond comme dans la forme. Ancrée dans un décor de briques rouges et de routes pluvieuses, d’intérieurs très BD, prison, hôpital psychiatrique, l’intrigue tortueuse tourne autour d’un personnage mystérieux et taciturne, dont le mutisme impose une présence presque dérangeante à l’écran.

Traversé par des thématiques très sombres, « Mechenosets » est à l’image de son héros ; ambigu. La première demi-heure est à dessein quelque chose de très détachée, où l’on peut avoir du mal à rentrer tant l’histoire met du temps à s’éclaircir. Paradoxalement le récit s’enchaîne à une cadence rare, par à-coups définitifs pour Sasha qui porte sans un mot son fardeau surnaturel. Sa logique action/réaction dessine un montage cut très économe : pas plus d’une minute entre l’apparition de Katiya et son déshabillage ; jamais plus pour que Sasha s’en prenne aux bad guys qui lui barrent la route. Dans le même rythme et à grands coups de montage parallèle, les nouveaux personnages apparaissent et disparaissent toutes les cinq minutes ce qui arrive parfois à donner un peu le tournis. D’autant que le film pioche d’une scène à l’autre dans un panel de références criardes et (trop) diversifiées, on ressent un malaise à vouloir synthétiser les couches, en même temps qu’on est quelquefois touchés par la réussite des clins d’œil (la dégaine de Sasha en Owen Wilson du pauvre, une scène de rêverie à la nippone sur le toit d’un immeuble). Le lyrisme qui habite certaines séquences, souvent très brèves, fouille une psychologie des personnages rarissime – la mère de Sasha regarde une veste noire qu’elle a étendue dehors et qui flotte sous la bise nocturne, avant qu’elle ne disparaisse sans même que l’on ne voit l’ombre du fils. Un film russe d’une noirceur profonde.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Filipp Yankovsky
Scénario : Konstantin Syngayevsky d’après le livre de Yevgeni Danilenko

Producteur : Sergei Selyanov
Producteur exécutif : Sergei Dolgoshein

Musique originale : Igor Vdovin
Image : Marat Adelshin
Montage : Yaroslav Mochalov
Création des décors : Yelena Zhukova
Création des costumes : Aleksandra Gofman
Maquillage : Tamara Frid
Technicien du son : Konstantin Zarin
cascades : Sergej Golovkin

Production : Kinokompaniya CTB


Maxime Loaëc
10 mai 2008



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