Genre : Action - Fantastique (adaptation de Comics)
Durée : 2h05
Avec : Robert Downey Jr. (Tony Stark), Terrence Howard (Lieutenant-colonel “Rhodey” Rhodes), Jeff Bridges (Obadiah Stane), Shaun Toub (Yinsen), Gwyneth Paltrow (Pepper Potts), etc.
Stark Industries est un empire industriel à la tête duquel Tony Stark, inventeur de génie et golden boy, construit et fournit un matériel militaire de pointe au gouvernement américain. Mais, alors qu’il fait une démonstration de sa dernière invention dans le désert afghan, Stark est kidnappé par un groupuscule terroriste qui veut le forcer à concevoir pour eux son invention la plus meurtrière : le missile Jéricho.
Peu à peu Stark se rend compte qu’il est le principal fournisseur d’armes des terroristes. En trompant la vigilance de ses bourreaux et avec l’aide d’un dénommé Yinsen, Tony Stark va alors construire une armure surpuissante pour s’échapper. De retour aux Etats-Unis, Tony Stark décide de faire prendre une voie totalement différente à Stark Industries, tout en concevant secrètement une version plus performante de son armure afin de lutter pour la justice.
Rares sont les films qui maîtrisent totalement l’art subtil du rythme.
Rares encore sont les films dont l’esthétique, à la fois classique et novatrice, embrasse parfaitement la narration.
Rares enfin sont les films où les acteurs nous transcendent et nous transforment.
« Iron Man » est un film rare.
« Iron Man » est d’une précision rythmique métronomique, si tant est que le rythme d’un métronome puisse s’adapter à nos désirs et nos attentes. On peut distinguer dans un film trois sortes de rythme : celui de la narration, celui des dialogues et celui du son et de la musique. C’est surtout au niveau des deux premiers qu’« Iron Man » est le plus remarquable.
D’un point de vue rythmico-narratif d’abord, « Iron Man » trouve un équilibre parfait entre les différents moments, ambiances et unités narratives. L’idée de commencer par un flash forward de l’enlèvement de Stark permet notamment de plonger directement dans le récit tout en gardant les explications pour un peu plus tard. Favreau se permet même une séquence de présentation de la vie de Stark qui n’est pas sans rappeler ce que fit, il y a plusieurs décennies, un certain Orson Welles pour présenter le personnage de Kane dans son « Citizen Kane ». Favreau maîtrise parfaitement l’art de la retenue en jouant sur l’attente des scènes d’action qui viennent enfin comme un coït tant espéré. Les dialogues ensuite, sont d’une finesse et d’un humour léger auxquels les films américains, surtout d’action, ne nous ont pas habitués. La relation entre Tony Stark et Pepper Potts est particulièrement bien gérée par le réalisateur grâce à un jeu de séduction/répulsion et d’ambiguïté de la relation patron/employée. Enfin, d’un point de vue musical aussi, le film est parfaitement rythmé puisque la BO trouve la place qu’elle doit avoir, à savoir soutenir le récit.
Il y a quelques années de cela Christopher Nolan révolutionnait la vision de l’esthétique du super-héros avec « Batman Begins ». Il reniait le gothique des films de Burton et les bouffonneries de ceux de Schumacher en marquant une évolution dans le réalisme du personnage. En effet, Batman, contrairement à d’autres super héros, n’a aucun pouvoir, ce qui en fait un personnage plausible qui pourrait très bien exister, Nolan avait donc choisi d’empreindre son film de réalisme afin de l’inclure dans une réalité extra-diégétique : notre réalité. Iron Man est, à l’instar de Batman, un super héros “plausible” : après tout, avec les progrès de la science, on pourrait peut être concevoir une telle armure.
Favreau adopte donc la même tangente que celle empruntée par Nolan. Mais là où Batman conservait une partie d’invention, par exemple en situant l’action à Gotham City, « Iron Man » marque une avancée de taille en situant une partie de l’action en Afghanistan, contexte ô combien d’actualité. Ce croisement entre la diégèse du film et notre réalité est également signalé par une évolution chromatique : exit les couleurs flashy et la surenchère musculaire au profit d’un réalisme quasi-documentaire.
L’interprétation de Robert Downey Jr est tout aussi ahurissante et le film met en exergue toutes les subtilités de son jeu. Juste au possible, Downey pourrait porter à lui seul tout le film tant il est crédible en golden boy dragueur et intelligent. Il est sans commune mesure avec des acteurs de seconde zone qui ont incarné d’autres super héros comme Tobey Maguire (euh, là ça se discute ! NDLR) ou pire, Brandon Rough. Et des réalisateurs comme Nolan ou Favreau ont compris qu’il fallait des acteurs possédant un grand charisme (Bale, Downey) pour incarner des super-héros. Les personnages secondaires ne sont pas négligés non plus puisque l’on verra Gwyneth Paltrow dans son meilleur rôle.
« Iron Man » est au film de super-héros ce qu’est Mozart à la musique.
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Iron Man
Réalisation : Jon Favreau
Scenario : Marc Fergus & Hawk Ostby, Art Marcum & Matt Holloway
D’après l’œuvre de : Stan Lee
D’après les personnages créés par : Stan Lee, Don Heck, Larry Lieber, Jack Kirby
Producteurs : Avi Arad & Kevin Feige
Producteurs exécutifs : Louis d’Esposito, Peter Billingsley, Ari Arad, Stan Lee, David Maisel, Jon Favreau
Photographie : Matthew Libatique, ASC
Décors : J. Michael Riva, Lauri Gaffin
Costumes : Laura Jean Shannon, Rebecca Bentjen
Son : Christopher Boyes
Superviseur effets visuels : Anthony Mabin, Jonathan Rothbart, Ben Snow, Edson Williams
Superviseur des effets spéciaux : Keith Marbory, Stan Winston
Musique : Ramin Djawadi
Superviseur musical : Dave Jordan
Montage : Dan Lebental, A.C.E
Production : Paramount Pictures (USA), Marvel Films (USA)
Distribution : Paramount Pictures (USA), SND (France)
Exportation/Distribution internationale : New Line Cinema (USA)
Presse : Etienne Lerbret, Anais Lelong (Paris)
SITE INTERNET
http://ironmanmovie.marvel.com (site officiel en anglais)