Après avoir lu le premier volume de cette série, je vous avoue que c’est avec une certaine impatience et un soupçon d’appréhension, que j’attendais la parution cette suite.
D’entrée de jeu, Nicolas Fructus nous offre, une nouvelle fois, une couverture de très belle qualité. Tel un tableau de grand maître, elle nous met instantanément dans le bain.
Une fois la BD ouverte, nous découvrons la deuxième partie du lexique qui regorge de définitions, ce qui prouve l’excellent travail de recherche et le souhait de l’auteur de nous simplifier la compréhension.
Les ombres du Svartalaheim comblent parfaitement mes espérances avec un très bel enchaînement de trois aventures qui se déroulent à des endroits différents. L’époque carolingienne est le lit douillet où cette somptueuse orchestration du récit va pourvoir se développer.
C’est à cette ère que la chrétienté se propageait au cœur des territoires du Nord de l’Europe. Ce qui se prête au développement d’un récit où pourra s’épanouir un antagonisme entre réalité historique rapportée par l’Église et réalité des légendes viking. Sylvain Runberg mélange allègrement ces deux cultures, tout en restant dans un pseudo flou historique de toute beauté.
Il est certain que lors des Écritures, le pouvoir catholique diabolisait ou omettait de retranscrire tout ce qui ne pouvait pas être expliqué ou divinisé. Le pas était donc facile à franchir. Mon avis est que tout peut être vrai. Pourquoi les Skanes et autres Fundinns n’auraient-ils pas existé. Ces êtres, considérés comme des non humains, pourraient très bien être des barbares plus poilus et affublés de masques guerriers les rendant ainsi terrifiants (comme par exemple dans « Le 13ème guerrier »).
Une légende n’est-elle pas une simple amplification de la réalité ?
Peut-elle exister sans un point de départ véridique ?
Charlemagne - Arno de Salzbourg - Harald Larsson
Après cette lecture passionnante, l’histoire est loin de toucher à sa fin.
L’apparition dans ce tome du Roi des Francs, « Charlemagne » et de sa descendance rajoute de nouvelles intrigues à fort potentiel. La quête de la relique sacrée par « Arno de Salzbourg » suit son cours et le fracas d’une terrible bataille commence à se faire entendre. La captivité de Harald Larsson prend fin et la course poursuite pour récupérer sa dulcinée, Lina, commence.
A ce stade de l’aventure, je pense que si le récit conserve ce rythme et que le dessin continue d’évoluer en ce sens, la suite de la série pourrait être merveilleuse.
Oui, le dessin a évolué entre les deux tomes. Talijancic est toujours magnifique dans sa représentation des décors et dans son souci du détail historique (vêtements, bibelots etc, etc.). Pour les scènes d’action, qui m’avaient dérangées dans La peine du serpent, elles ont ici un rendu plus convaincant (sans être encore parfait).
Cette aventure prend en tout cas une véritable ampleur et pourrait s’inscrire comme une référence dans le genre.
Les ombres du Svartalaheim
Série : Hammerfall (T2)
Scénario : Sylvain Runberg
Dessin : Boris Talijancic (Nicolas Fructus : couverture)
Couleur : Irène Häfliger
Éditeur :Dupuis
Collection : Empreinte(s)
Dépôt légal : février 2008
Format : 32 x 24 cm
Pagination : 48 pages couleur
ISBN : 978-2-8001-4089-6
Prix public : 13€
A lire sur la Yozone : Hammerfall (T1) La peine du serpent
© Dupuis, Sylvain Runberg et Boris Talijancic (2008)