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Vieillir c’est moche.
La possibilité d’une île de Michel Houellebecq
Délices & Daubes n° 101


On ne présente plus celui que certains pensent être le meilleur écrivain français d’aujourd’hui. J’avais déjà expérimenté la prose du bonhomme et vous avais causé des Particules Élémentaires (D&D 50).

Ce roman-là, de 2005, a frisé le Goncourt et a obtenu le Prix Interallié en compensation. Alors oui La possibilité d’une île c’est de la SF, une sorte de. Dans quelques années, Daniel1, humoriste, rencontre une secte (les Elohimistes, sosies des Raëliens) et va survivre des siècles après sous forme de clones sur une Terre ravagée. Ce sont ces néo-humains, Daniel23, 24 ou 25 qui commentent la vie de Daniel1, isolés de ce qui reste de l’humanité, des sauvages.

Houellebecq crache sur tout ce qui bouge, lui compris. Sa vision de la fin du monde (on ne fait plus d’enfants et on se suicide ou on tue les vieux) reflète son profond dégoût de l’humanité. Bizarrement, vu sa mysoginie rare, ne subsiste comme réconfort au fait d’exister que l’amour. Ce dernier n’étant que sexuel. Et Daniel ne bande que pour les jeunes salopes au corps ferme.

Je n’ai pas pu aller au bout de ce pavé de 500 pages. Contrairement à d’autres (les vrais critiques littéraires), je trouve que Houellebecq écrit bien. La forme permet d’avancer dans le récit. Mais celui-ci est tellement malsain que je n’ai pas dépassé le milieu du livre. Mysogine surtout et antisémite (anti-juif et anti-arabe), l’humour censé être provocateur ne me fait pas rire du tout. L’obsession du sexe chez ce quinqua aux couilles molles qui met de la pommade pour bander toute la nuit ne ressemble à rien de ce que j’ai vécu. Ce qui se passe dans la tête de David et ses raisonnements sont à des années-lumière de ce que je peux éprouver. Quant à ses prétendues intelligence et lucidité, elles restent à démontrer.

La seule chose qu’on peut avancer pour essayer de comprendre c’est que l’auteur-narrateur arrive à un âge ou son corps se dégrade comme son appétit de vivre, et qu’il n’accepte pas de vieillir. Du coup l’humanité toute entière devient hideuse et doit disparaître. Sauf quelques élus comme lui, tellement intelligents qu’ils méritent la vie éternelle, une survie solitaire, sans émotions ni sentiments, sans rire ni larmes, en compagnie d’un chien.

Bon, j’aurais essayé deux fois de lire ce prétentieux à la pensée tordue, il n’y aura pas de troisième tentative.


Henri Bademoude
28 avril 2008


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Photo de qui ? De Houellebecq !



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