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2046
Film germano-sino-franco-hong-kongais de Wong Kar Wai (2004)
20 octobre 2004

Suite de « In the mood for love » ambiancée SF, « 2046 » est un magnifique objet cinématographique, une œuvre envoûtante, mais qui reste malgré tout inférieure à celle qui l’a précédée.



Genre : chronique sentimentale teintée de SF
Durée : 2h00

Sélection officielle Festival de Cannes 2004

Avec Tony Leung Chiu Wai (Chow Mo Wan), Gong Li (Su Li Zhen), Kimura Takuya (Tak), Faye Wong (Wang Jing Wen/wjw1967), Zhang Ziyi (Bai Ling), Carina Lau (Lulu/Mimi), Chang Chen (cc1966), Wang Sum (Mr Wang/Capitaine du Train), Siu Ping Lam (Ah Ping), Maggie Cheung (slz1960), Thongchai McIntyre (Bird), Jie Dong (Wang Jie Wen)

Hong Kong, 1966. Dans une chambre de l’Oriental Hôtel, Chow Mo Wan (Tony Leung), le journaliste de « In the Mood for Love » devenu écrivain, s’attelle à l’écriture d’un roman de science-fiction. Homme à la vie dissolue, il imagine un étrange récit dans lequel un train conduit ses voyageurs à « 2046 », un espace-temps dont on ne revient jamais, mais, où l’on peut revivre ses souvenirs d’amours perdues dans les bras de belles et séduisantes androïdes. Bien évidemment, pour donner substance à son histoire, Chow, homme à femmes notoire, s’inspire de sa propre expérience et replonge dans ses aventures avec les femmes qui ont marqué son existence. A commencer par Su Li Zhen (Gong Li), la seule sans doute qu’il ait vraiment aimée et qui justement occupait la chambre 2046, voisine de la sienne.

En tout cas, si l’attrait science-fictif de 2046 réside principalement en quelques visions du futur aux parfums de 60’s, Wong Kar Wai justifie tout de même les cinq années passées à accoucher de ce film en dévoilant à l’écran une symphonie cinématographique traversée de crescendo d’une sensualité troublante. Il faut dire que tout est parfaitement orchestré dans « 2046 ». Des interprètes (tous plus beaux les uns que les autres) au design flottant entre rétro et futurisme, de la direction d’acteurs à l’exploration des amours déçues et des regrets du héros, du mouvement d’une étoffe à la séquence la plus torride, de la mise en scène parfaitement photographiée à la bande musicale riche et travaillée, tout semble réglé comme sur du papier à musique... et quasiment sans fausse note.

Quasiment..... Car en effet, « 2046 » s’inscrit tellement dans la continuité esthétique et thématique de « In the Mood for Love » que l’on en arrive à s’interroger sur les motivations de cette « suite » aux allures de variations sur le même rythme. Certes, si l’auteur réalisateur permet, cette fois, à la sensualité contenue dans son précédent long-métrage d’exploser charnellement à l’écran, ou encore d’explorer les parts d’ombre de ses protagonistes par le biais de relations parfois cruelles (à l’image du jeu de la rétribution imposé par Chow à Bai Ling, le personnage interprété par Zhang Ziyi), on est paradoxalement déçu de la trop courte apparition (pour ne pas dire évocation) de Maggie Cheung (l’héroïne de « In the Mood for Love ») et un peu déconvenu de certaines répétitions stylistiques (reste à espérer qu’il ne s’agisse pas de tics) de la narration.

Il n’empêche, malgré ces quelques réserves, que « 2046 » s’avère un objet cinématographique absolument remarquable. Non seulement Wong Kar Wai parvient à se jouer d’une chronologie déconcertante, sautant sans préavis du futur au présent ou aux souvenirs de l’auteur en pleine écriture, mais surtout, il offre aux spectateurs une œuvre fascinante à la sensualité et à la beauté persistantes. Même s’il est à craindre une légère déception de la part du public tombé sous le charme hypnotique de « In the Mood for Love », « 2046 » s’affirme incontestablement comme une réussite de tout premier plan.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Wong Kar Wai

Scénario : Wong Kar Wai
Producteurs : Wong Kar Wai, Zhang Yimou
Coproducteurs : Eric Heumann, Amedeo Panaghi, Marc Sillam

Musique originale : Peer Raben, Shigeru Umebayashi
Image : Christopher Doyle, Kwan Pun Leung, Yiu-Fai Lai
Montage : William Chang
Création des décors : William Chang
Direction artistique : Alfred Yau Wai Ming, Alfred Yau
Création des costumes : William Chang
Technicien du son : Michael Baird, Claude Letessier, Du-Che Tu

Effets visuels : Nicolas Bonnell (BUF)
Cascades : Wei Tung

Production : Block 2 Pictures Inc., Columbia Pictures Corporation, France 3 Cinéma , Jet Tone Films, Jet Tone Production Co., Orly Films, Paradis Films, Shanghai Film Studios, Zweites Deutsches Fernsehen (ZDF), arte France Cinéma, Arte
Distribution : Océan Films
Effets Spéciaux : BUF Compagnie

Relation presse : Michel Burstein pour Bosa Nova


Bruno Paul
19 octobre 2004



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