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Ouvert la nuit
Jessica Abel, Gabe Soria & Warren Pleece
Dargaud

Dave, jeune homme maigrichon, travaille de nuit dans l’épicerie de son tyrannique patron : prince Radu. Le jour où il tombe fou amoureux de Rosa, jeune gothique mexicaine, les choses auraient pu se faire simplement si seulement… Dave n’était pas un vampire.
Et pas n’importe quel vampire : un anti héros, malade à l’idée de boire du sang et pestant sur sa condition de larbin d’un prince capitaliste…
Une histoire pleine d’humour, d’originalité et de sentiments, bref, un bon mélange pour un scénario qui ne manque pas de mordant !



Quand on est propriétaire d’une épicerie de nuit de Los Angeles, quoi de plus commode que d’embaucher un vampire immortel ? C’est ce qu’a fait prince Radu, vampire transylvanien. Le seul souci est que son petit protégé est… végétarien.

Une fois que l’on a commencé, il est difficile de se détacher d’« Ouvert la nuit » avant de l’avoir fini. On entre rapidement dans l’histoire et les personnages sont attachants.
Si les auteurs utilisent les clichés, c’est pour jouer avec et s’en moquer. Ici, les vampires ne sont pas de ténébreux gothiques endimanchés, mais des gens banals, avec leur lot de problèmes et de questions existentielles.

Même s’il donne plusieurs prétextes scénaristiques, le fait que le héros soit un vampire devient par moment presque anecdotique. La non-vie reste au second plan et ne constitue pas le centre du récit, donnant simplement davantage d’ampleur et de contraintes au scénario et permettant un jeu cynique sur les clichés du genre.
Nous sommes bien loin donc des stéréotypes à la Anne Rice et cette version revisitée du monde des vampires est originale et amusante.
Radu, père de Dave, n’est pas un sombre protecteur mystérieux et énigmatique, mais agit plutôt comme un parrain de la mafia, ou selon les termes employés par celui qu’il a crée, un « psychopathe capitaliste roumain ».
Les dialogues sont bien pensés et certaines répliques cinglantes et tordantes.
Pourtant, malgré ses 182 pages, le dénouement est un peu rapide, et on peut avoir l’impression que la fin aurait mérité d’être davantage développée.

Le style de dessin est particulier et agréable. Si les personnages semblent parfois disproportionnés, le cv impressionnant et la maitrise de Warren Pleece (« Hellblazer », « True Faith », « Deadenders »…) pose cette manière de procéder comme un choix et non comme une maladresse. Cependant, il faut admettre que certaines scènes d’action aurait gagné à être plus dynamiques.

En bref, « Ouvert de nuit » est une bande dessinée réussie, agréable à lire et à regarder. Un bon moment en perspective !


Ouvert la nuit
- Scénario : Jessica Abel et Gabe Soria
- Dessin : Warren Pleece
- Couleur : Hilary Sycamore
- Éditeur : Dargaud
- Dépôt légal : mars 2008
- Format : 18 x 24 cm
- Pagination : 182 pages couleur
- ISBN : 978-2205-06137-6
- Prix public : 17 €


© Illustrations : Dargaud, Jessica Abel, Gabe Soria et Warren Pleece (2008).




Myriam Bouchet
17 avril 2008




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