Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Cité de l’Ombre (La)
Jeanne DuPrau
Gallimard Jeunesse, Folio Junior, roman (USA), traduction (américain), fantastique - SF - aventures, 295 pages, 6,40€

Une ville souterraine dont les habitants ont fini par oublier, plus de 240 ans après sa construction et leur installation, qu’ils devaient la quitter il y a déjà bien longtemps.
Une ville qui se meurt par manque de nourriture, d’énergie et où les autochtones, à l’image de leur cité, sont fatigués et résignés.

Et puis, deux enfants, Lina et Doon, qui décident de casser les conventions et de partir à l’aventure.



Née en 1944, la romancière américaine Jeanne Duprau a sans doute été passablement marquée, comme nombre de ses compatriotes, par le contexte de Guerre Froide et le péril atomique qui planait au-dessus de sa tête tout au long de sa jeunesse.

Résultante créatrice de ce traumatisme, elle a publié « La Cité de l’Ombre » (The City of Ember) en 2003. Ce roman est suivi d’un second tome « Le Peuple d’en Haut » (The People of Sparks, 2004) également disponible en Folio Junior (n°1373).
Par contre, The Prophet of Yonwood (2006) qui décrit l’avant « Cité de l’Ombre » et The Diamond of Darkhold (2008) qui est le troisième tome de la série, sont toujours en attente d’une traduction et d’une édition Française.
Tous développent les thématiques liées aux destins des habitants qui, protégés d’un grand cataclysme sous terre par de mythiques bâtisseurs, ont oublié l’existence d’un autre monde, au-dessus de leur tête.
Heureusement, deux jeunes gens, Lisa et Doon, vont pressentir qu’il faut aller chercher ailleurs un futur compromis dans la ville d’Ember dont les ressources s’épuisent inexorablement.

À partir de ce canevas, l’auteur tisse une toile intéressante, mais pas sans reproche. La logique économique de la cité est bancale (des produits ont été stockés dans la cité, mais sont étrangement vendus aux citoyens), le laps de temps censé créer l’oubli du monde de la surface paraît trop court (241 ans) et point le plus troublant, le secret n’a jamais été trahi par personne... L’homme étant l’homme, sur ou sous terre, on doute, on doute... et l’auteur propose d’ailleurs un compromis en toute fin de ce premier volume, se rendant, suppose-t-on, à l’évidence.

Néanmoins, la narration construite pour un jeune public (à partir de 11 ans d’après l’éditeur) est suffisamment intelligente pour que seul un lectorat adulte tique vraiment sur ces détails.
En peu de mots, Jeanne Duprau sait séduire et intéresser. Phrases courtes, nombreux dialogues, descriptions d’un univers étrange et mystérieux, un voyage forcément initiatique qui n’est pas sans rappeler les pérégrinations des explorateurs de Jules Verne au centre de la terre, permettent de saisir dans le suspense de l’intrigue tous les apprentis explorateurs qui passeront à portée de ces pages.
Les passionnés de SF y retrouveront des thèmes apocalyptiques chers et en vogue actuellement, sans les aspects morbides véhiculés par cette catégorie de romans adultes. Parfois, ils croiseront aussi les questionnements posés dans quelques classiques abordant les sujets des nefs stellaires. Objets à la dérive dans l’espace et dont les habitants ont oublié tout à la fois la mission originelle, les objectifs et même leur présence sur un vaisseau spatial.
Autre idée centrale du récit, la notion de recherche de la liberté via le besoin d’aventure et de connaissance ne pouvant faire de mal, on apprécie également cette condamnation imagée d’une société fermée, quasi sectaire et au destin crépusculaire.

Sans être un chef d’œuvre, « La Cité de l’Ombre » suscite l’intérêt et donne matière à lire les suites de l’aventure. Roman bien écrit et imaginatif, il ne déçoit pas, loin de là.
Nul doute que la sortie du film éponyme sur les écrans hexagonaux provoquera une redécouverte de ce petit classique du genre dont la première édition datait déjà un peu.
Espérons juste que Gallimard enclenchera la publication des deux volumes manquants en France, Jeanne Duprau et son univers le méritent.

Stéphane Pons
16 décembre 2008

UNE AUTRE CRITIQUE
Première édition en Folio Junior (2004)

L’ombre plane sur Ember. C’est la nuit permanente. Uniquement percée par la lumière des lampadaires. Mais dernièrement, les coupures de courant sont de plus en plus fréquentes... De plus en plus effrayantes.
Lina et Doon, deux jeunes adolescents, sont persuadés qu’il existe une sortie vers un monde de lumière. Contre l’avis de tous, ils vont se lancer sur les traces de l’eldorado illuminé...

Ce livre américain est un mélange assez habile de fantastique et de science-fiction assaisonné d’un soupçon de steampunk. L’auteur nous plonge dans une histoire sombre où l’espoir n’existe qu’en filigrane pour finalement trouver son chemin au fil des pages.
Les jeunes héros sont émouvants, forts de caractère et pourtant suffisamment fragiles pour que l’on ait l’envie de s’y attacher. Leur quête avance à petit pas et laisse le temps à l’auteur de nous dévoiler un monde oppressé par la tyrannie de l’ignorance. Un soupçon de “ politique ” qui donne du corps à cette chasse à la liberté. Nos deux héros ne veulent pas seulement trouver la lumière qui éclairera leurs regards mais aussi celle qui libérera leurs pensées.

À la fois ode à la révolte et aventure pêchue, ce livre est à mettre entre toutes les mains.

Michael Espinosa
le 16 octobre 2004

Titre : La Cité de l’Ombre (The City of Ember, 2003)
Première édition France : Folio Junior, 2004
Traduction (de l’américain) : Julien Ramel
Couverture : Benjamin Carré
Éditeur : Gallimard Jeunesse
Collection : Folio Junior
Numéro : 1484
Tome 2 : Le Peuple d’en Haut (Folio Junior, n°1373)
Sites Internet : site officiel de l’auteur (en anglais), page roman (site éditeur)
Pages : 308
Format (en cm) : 12,4 x 17,8 (broché, poche)
Code distributeur : A62282
Parution : 21 novembre 2008
ISBN : 978-2-07-062282-5
Prix : 6,40€

LE DOSSIER CINÉMA
Liens, bandes annonces, extraits, photos, critique, etc.

Le site officiel du film


Stéphane Pons
Michael Espinosa
16 décembre 2008


JPEG - 13.7 ko
L’édition Folio Junior de 2004.



JPEG - 18.7 ko
Le second tome et suite temporaire de l’aventure (Folio Junior, 2005).



JPEG - 12.9 ko
La ré édtion Folio Junior de novembre 2008.



Chargement...
WebAnalytics