Suite et fin (officielle) de la série consacrée au monde post-apocalyptique imaginé par Thomas Geha (Xavier Dollo). Après le vivifiant « A comme Alone » et une nouvelle (“L’Ère du Tambalacoque”) en libre téléchargement sur le site de Rivière Blanche, la saga consacrée aux aventures de ce bon vieux Pépé se conclut par un épisode ambitieux et énergique.
Roman unificateur des différentes thématiques et personnages évoqués lors du premier volume, « Alone contre Alone » joue la carte du grand combat final censé livrer les clefs d’un monde futur où tout a dérapé. L’auteur y parvient et plutôt bien. Certes, on regrettera sans doute un peu une fin que l’on pourra juger prématurée tant on se pose encore de nombreuses questions sur certains tenants et aboutissants de l’intrigue. De nombreux éléments liés au récit évoluent fortement et très vite, de nouveaux personnages apparaissent et le sort de l’humanité (rien moins !) est finalement en jeu.
Ouf, peut-être un peu beaucoup d’un seul coup.
Nous avions déjà dit tout le bien que nous pensions de cette saga joyeusement troussée, au ton énergique, baignée dans des ambiances aux « Derniers Hommes » de Pierre Bordage, mais aussi au « Ravage » de René Barjavel. Retrouvant heureusement ce qu’il reste de sa chère Bretagne après quelques moments d’errances dans le Sud de la France, c’est en territoire connu que Thomas Géha a décidé de terminer sa série par un grand affrontement final aux senteurs mystiques évidentes. L’auteur y ajoute un épisode et des dérivations qui empruntent à Lewis Carroll tout comme à « Matrix » (Pépé = Néo ?) dans un final trépidant et pétaradant.
Avantages et inconvénients du procédé, on ne s’ennuie pas une seconde et Pépé et ses potes sont des plus attachants. Par contre, il faut bien le dire, c’est un peu too much à la fin. Accentuant l’intérêt narratif par des dialogues qui doivent beaucoup à Audiard et au ciné de Papa (mais aussi à Tarantino dans une scène empruntée à « Pulp Fiction » et tout aussi hilarante), Thomas Géha joue aussi la carte du second degré qui ne prend pas la tête.
Pas certain que la logique de son monde y trouve ce surplus de cohérence qu’un univers post-apocalyptique requiert. On aurait aimé en savoir plus sur de nombreux sujets (Corbeau, les Jumeaux, les Arkéos, le Tambalacoque, etc). On aurait aimé approfondir de nombreuses pistes dont le lecteur n’aura pas pu suivre toutes les racines (!) jusqu’au bout par ce seul « Alone contre Alone ». Bref, pas convaincu que le romancier ne se sente pas obligé de revenir vers sa création, au moins épisodiquement et via quelques nouvelles.
Bon, je sais, on est un brin chiants à la Yozone car on se contente rarement de ce que l’on nous offre. Soit un bon roman de SF, frais, réjouissant, imaginatif et rondement mené.
Lecture (deux ou trois jours) conseillée et écrivain sincère et honnête à suivre.
Titre : Alone contre Alone
Série : Alone (T.2)
Tome précédent : « A comme Alone » (T.1, roman) et « L’Ère du Tambalacoque » (nouvelle)
Auteur : Thomas Géha
Couverture : Juan
Éditeur : Black Coat Press
Collection : Rivière Blanche
Directeur de collection : Philippe Ward
Numéro : 2043
Sites Internet : le blog de l’auteur, la page éditeur du roman, de la nouvelle
Format (en cm) : 12,5 x 1,3 x 20,4 (broché)
Pages : 230
Dépôt légal : mars 2008
EAN : 9 781934 543337
ISBN : 978-1-934543-33-7
Prix : 17€
Commandes directes auprès de l’éditeur : 17€ + 3€ de port
Le Yo-Welcome vidéo de Thomas Géha-Xavier Dollo