Genre  : Comédie SF
Durée  : 1h41

Avec Jack Black (Jerry), Mos Def (Mike), Danny Glover (Elroy Fletcher), Mia Farrow (Miss Falewicz), Melonie Diaz (Alma), Irv Gooch (Wilson), Chandler Parker (Craig), Arjay Smith (Manny), Quinton Aaron (Q), Gio Perez (Randy), Basia Rosas (Andrea), Sigourney Weaver (Ms. Lawson), …

C’est avec un peu de retard que « Soyez Sympas, Rembobinez », de son joli titre anglais « Be kind, rewind » apparaît en zone YO. Mais, même sans invitation aux projections de presse, il devait en être !
Beaucoup, en effet, attendaient le nouveau film de Michel Gondry. Et pour cause, sur un pitch assez alléchant, le plus loufoque des frenchies adoptés outre-Atlantique s’en donne à cœur joie, et du coup nous aussi : ayant par accident démagnétisé les bandes des cassettes de leur vidéo-club, Mos Def et Jack Black se lancent dans le « suédage » des films, et relancent inespérément la machine de la boutique.

N’en déplaise à certains, Gondry assume encore d’avantage la naïveté et la fraîcheur qui font son cinéma, mais en use de manière pas si innocente que ça. Il reprend par ailleurs son tricotage autour de la perte de mémoire. L’utopisme qui traverse cette comédie ne dessert aucunement son propos, mais contribue au contraire à amener le spectateur à accepter son caractère hautement improbable. À aucun moment, de l’escapade dans la centrale au retour des clients et de la première vidéo suédée – « Pas mal. Qu’est-ce que vous avez d’autre ? », jusqu’à la fin attendue du film, pas un seul instant Gondry ne nous rend cette histoire crédible.
Le mensonge accepté par le public, le film est un régal. Les deux nigauds, Moss Deff en cerveau gentil, Jack Black en faux génie sur pile, enchaînent clins d’œil et ingéniosités (le coup du camouflage), et propagent leur folie pleine d’espoir à tous les personnages. Le vieux Danny Glover ajoute le piment nostalgique, incarnation touchante d’un âge d’or révolu.
« Be Kind, Rewind » baigne volontiers dans l’atmosphère populaire, de la musique de Fats Waller aux films cités par les cinéastes en herbe comme « Ghost Busters », « Men in Black » ou encore « Boyz n the Wood ». S’ils ne sont certainement pas les références du réalisateur, ils lui permettent d’appliquer sa science des rêves en Hi 8. Ils font appel à un imaginaire collectif sans prétention si ce n’est celle du divertissement, d’un cinéma jouissif et résolument fun.

Résultat : on se gausse du début à la fin, on est admiratif devant quelques unes des astuces occasionnées par l’entreprise des deux clowns, et on ne voit absolument pas le temps passer. Empruntant aux séries B en tandem dans une ambiance de quartier plutôt 90’, « Be Kind, Rewind » embarque le spectateur qui n’oppose pas de résistance. Les remakes des films SF, « 2001, l’odysée de l’espace », « Men in Black », sont certainement les plus savoureux et déploient souvent des ritournelles vraiment bien pensées.

Bref, Michel Gondry nous offre un cadeau de Noël après l’heure, un grand joujou d’une heure trente… et on est comme des enfants.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Be Kind, Rewind

Réalisation : Michel Gondry
Scénario : Michel Gondry

Producteur : George Bermann
Coproducteur : Ann Ruak
Producteurs exécutifs : Tobey Emmerich, Guy Stodel

Images : Ellen Kuras
Musique originale : Jean-Michel Bernard
Montage : Jeff Buchanan
Directeur Artistique : James Donahue
Chef Décorateur : Dan Leigh
1e Assistant réalisateur : Michael Hausman

Production : Focus Features / New Line Cinema, U.S.A.
Distribution : EuropaCorp Distribution, France.