Genre : Drame
Durée : 2h38
Daniel Day-Lewis a reçu de nombreuses récompenses pour son rôle de Daniel Plainview, dont le prix du meilleur acteur aux Golden Globes, aux Bafta et aux Oscars.
Le film est adapté d’un roman, « Pétrole ! » écrit par Upton Sinclair en 1927.
Avec Daniel Day-Lewis (Daniel Plainview), Paul Dano (Eli Sunday / Paul Sunday), Dillon Freasier (H.W. Plainview), Russell Harvard (H.W. adulte),
Ciaran Hinds (Fletcher Hamilton), Kevin J. O’Connor (Henry Brands), F. Tompkins (Prescott Paul), etc.
Daniel Plainview est un pétrolier débrouillard et travailleur. C’est seul qu’il fore son premier puits de pétrole. Son entreprise prospère et lors d’un accident, il recueille l’enfant d’un de ses ouvriers décédé. Il se déplace dans l’ouest américain qui se mène une course effrénée pour trouver l’or noir. Aidé par son fils, il visite les fermes prometteuses et les rachète pour extraire le pétrole. Un jour, un fils de fermier l’informe que le terrain de son père est gorgé de pétrole. Prétextant une chasse à la caille avec son fils, Daniel s’y rend et rachète la propriété à la famille sans l’informer de son véritable intérêt.
Plainview investit donc le domaine et construit des derricks. Il fait fructifier la ville. Mais le fils aîné du fermier, Eli, un pasteur prédicateur, le harcèle pour obtenir de Daniel sa promesse de don de 5 000 dollars pour son église. La vie de Daniel bascule le jour où son fils est victime d’un accident sur le chantier…
C’est toujours un très grand plaisir qu’on retrouve Daniel Day-Lewis sur grand écran, lui qui se fait si rare. Acteur incarnant littéralement ses personnages, il a su livrer des compositions inspirées dans notamment « My Beautiful Laundrette », « My Left Foot » ou « Au nom du père ». Ici, il joue Daniel Plainview, un homme solitaire, misanthrope, athée et cruel. Le personnage arnaque les paysans qui n’ont pas connaissance de la valeur financière de leur terrain pour y exploiter le pétrole. D’ailleurs, une phrase qu’il prononce résume parfaitement le personnage : « Plus j’observe les hommes, moins j’ai envie de les aimer. » Tout en lui est détestable, de son allure (il boite, il a des tics) à son regard froid et cynique.
Paul Dano lui donne la réplique. Il incarne le pasteur Eli Sunday, un jeune homme candide habité par la foi. Faible mais décidé, le pasteur poursuit Daniel pour lui faire expier ses péchés.
Les plus belles scènes du film se déroulent entre le pasteur et Daniel. Violents, têtus, radicalement différents, ils s’affrontent sans retenue, l’un dans la parole, l’autre dans les actes. Et sans y paraitre, Daniel parvient à métamorphoser le jeune homme et à en faire son double. Mais c’est un double faible et pitoyable qui, face à cet être abject, ne peut rivaliser. Mais Daniel ne supporte pas le reflet de son propre miroir …
Au-delà de cette confrontation entre deux hommes et entre le bien et le mal, c’est aussi la religion qui est mise en avant.
L’un est pieux, l’autre est athée et les convictions des uns et des autres sont mises en scène avec finesse, par un regard, par un sermon ou par un geste. Le réalisateur ne s’en mêle pas et offre à ses personnages le choix de camper sur leurs positions tout en acceptant la différence d’opinion. Aucun point de vue ne l’emporte sur l’autre, même si le mal semble avoir plus de force que le bien...
« There Will Be Blood », parle aussi les relations père / fils avec toujours ce doublon entre Daniel et son fils et Eli Sunday et son père. Il est surprenant de voir la tendresse que le héros a pour HW, même dans les situations les plus dramatiques. C’est un questionnement qui reste longtemps dans l’esprit du spectateur bien après avoir vu le film. Daniel était-il sincère envers son fils ou feignait-il son amour ? C’est à chacun de décider...
La musique (du violon essentiellement) est angoissante et promet sans cesse au spectateur un événement tragique et déterminant. Elle capte l’attention, elle nous fait retenir notre souffle. Riche et étonnante, la musique surprend aussi par la superposition des morceaux.
Jonny Greenwood, le guitariste du groupe de rock Radiohead, a signé une musique qui restera longtemps dans les mémoires.
Réalisé par Paul Thomas Anderson à qui on doit entre autre « Punch Drunk Love », « There Will Be Blood » bénéficie d’une mise en scène inspirée qui sait tirer le meilleur des paysages et des acteurs.
Que de qualités dans ce film. Un vrai chef d’oeuvre !
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FICHE TECHNIQUE
Réalisateur : Paul Thomas Anderson
Scénariste : Paul Thomas Anderson
D’après l’oeuvre de Upton Sinclair
Producteur : Paul Thomas Anderson, Daniel Lupi, Joanne Sellar
Producteur exécutif : Scott Rudin, Eric Schlosser, David Williams (III)
Directeur de la photographie : Robert Elswit
Compositeur : Jonny Greenwood
Montage : Tatiana S. Riegel, Dylan Tichenor
Monteur son : Matthew Wood
Mixage : John Pritchett, Michael Semanick, Tom Johnson
Directeur artistique : David Crank
Chef décorateur : Jack Fisk
Décorateur : Jim Erickson
Costumier : Mark Bridges
Maquilleur : John Blake
1er assistant réalisateur : Adam Somner
Ingénieur du son : John Pritchett
Directrice du casting : Toni Cobb Brock, Cassandra Kulukundis
Production : Ghoulardi Film Company, U.S.A., Paramount Vantage, U.S.A., Miramax Films, U.S.A., Scott Rudin Productions, U.S.A.
Distribution : Paramount Vantage, U.S.A., Walt Disney Studios Motion Pictures France, France