Genre : Drame
Durée : 1h36

Avec Eva Mendes (Katy), David Krumholtz (Rex), André Braugher (Don), Jay Hernandez (Pablo), Eric Lively (Brad), Katie Cassidy (Jewel), Jeffrey Dean Morgan (Rick), Rob Brown (Byron), Berlinda Tolbert (Clarissa Boyd), Tom Wright (Raymond Boyd), Mark Valley (Blair), Mageina Tovah (Kelly), Todd Stashwick (Dave), Charlotte Ross (Jennifer), Robin Paul (Meagan), Amanda Loncar (Candy), Michelle Krusiec (Dylan)...

Une équipe de tournage suit Katy, une productrice d’émission de télé-réalité pour une grande chaîne de télévision américaine. Au hasard d’une conversation sur leur prochain show télévisé, l’un des collaborateurs de Katy lance en plaisantant l’idée d’un show ou les participants jouent à la roulette russe. Katy relève le concept et va alors commencer un combat pour lancer ce qui s’annonce comme l’un des plus grands shows de l’histoire de la télé réalité.

Un titre bref et éloquent pour un film réaliste et lapidaire. Jamais la phrase « tout est dans le titre » n’aura été plus à propos que dans le cas présent. En effet, les quatre lettres du titre contiennent l’essence même du film et la dualité qui est à l’œuvre par son double sens (en anglais le mot live signifie à la fois « vivre » et « direct »). La vie et par conséquent la mort, sont ici intimement liées au direct, au Live. Nous pourrions d’ailleurs pousser plus loin l’extrapolation en remarquant que le mot live écrit à l’envers donne Evil (Mal), mais ce serait probablement exagérer le goût de l’auteur pour l’étymologie.

Le propos du film a un intérêt certain et est très ancré dans l’actualité. On se souvient par exemple du « Donor Show » qui avait été fait sur une chaîne de télévision hollandaise et où un malade en phase terminale devait choisir à quel candidat il allait faire don de son rein une fois que sa mort aurait été prononcée. Bien que l’opération se soit avérée être un canular, elle posait déjà la question de la limite éthique que l’on doit imposer à la télé-réalité. En cela l’idée d’un reality show basé sur la roulette russe avancée dans « Live ! » n’est peut être pas autant fictionnel qu’il n’y paraît de prime abord.

L’effet de réel est soutenu par la forme du film qui se présente comme un documentaire, choix quelque peu formel de Bill Guttentag que l’on sait issu de ce type de cinéma. Un choix qui n’apporte finalement pas grand chose au film mais ne lui porte pas préjudice non plus. D’autant que pour que ce genre de procédé fonctionne (illusion du documentaire), il faut utiliser des acteurs peu connus (voir les acteurs utilisé par Brian de Palma dans« Redacted »), ce qui n’est pas le cas d’Eva Mendes (« Ghost Rider », La « nuit nous appartient ») et David Krumholtz (surtout connu pour sa prestation dans la série « Numb3rs » de Tony et Ridley Scott).

Un essai dans la fiction transformé pour Bill Guttentag car même si l’auteur semble encore chercher sa forme d’expression, le sujet et son traitement sont d’un indéniable intérêt. A ne pas manquer.

Gianni Zablot

UN AUTRE AVIS

Une directrice de programmes dont la chaîne est en perte de vitesse cherche LE concept d’émission qui marquera l’histoire. Elle décide de mettre en place un jeu de roulette russe. Six candidat pour six balles : cinq chargées à blanc, une réelle. Voyage au summum de la télé réalité...

S’il était sorti deux décennies auparavant, on l’aurait classé dans la science-fiction. Aujourd’hui, personne n’y songerait. Live dépeint avec talent et efficacité un monde barbare : le nôtre. Une société où l’on a dépassé les notions de bien et de mal, et où chacun se prête au jeu de la perversion. Les victimes comme les bourreaux ont le même état d’esprit. Un des (trop ?) rares films dans lequel on n’est pris de compassion pour personne. Le concept, les personnages et le déroulement ont été épurés afin de servir au mieux la volonté du réalisateur. Vous ne verrez pas dans Live d’idées scénaristiques incroyables ou des dialogues à couper le souffle. Un tel sujet aurait pu frapper tellement plus fort ! Paradoxalement, on offre pourtant au spectateur un mélange de genre assez savoureux. La comédie noire se mêle au drame : si Live commence par du rire, il s’achève dans la tension. Le jeu télévisé est savamment orchestré, à tel point qu’on a la sensation d’être sur le plateau. Il est à noter que notre projection se déroulait dans une salle pleine à craquer, de plus de 400 places. Pendant la longue séquence du jeu télévisé, le public de la salle se comportait comme le public du plateau. Cris, rires et applaudissements survenaient selon les évènements du jeu. Vraiment, on ne pourra pas dire que ce film n’est pas efficace... Le gros point faible relève de plusieurs incohérences flagrantes dans le principe même du jeu. En dire plus serait “spoiler” l’histoire, péché mortel sur notre espace (mais qui dit flagrant dit facile à percevoir). Le principal atout est une réalisation surprenante. L’esprit du documentaire se mêlant à la fiction, la caméra devient métaphysique. Parfois invisible, parfois au cœur de l’histoire...

Tom Décembre

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Bill Guttentag
Scénario : Bill Guttentag

Producteurs : Alex Gartner, William Green, Charles Roven, Randy Sosin
Producteur exécutif : Eva Mendes
Producteur délégué : Cynthia H. Margulis

Image : Stephen Kazmierski
Musique originale : Phil Marshall
Montage : Jim Stewart
Mixage : Scott Harber
Décors : Robert de Vico
Costumes : Dayna Pink
Maquillages : Klexius Kolby
Casting : Venus Kanani
Cascades : James Lew

Production : Atlas Entertainment, U.S.A., Mosaic Media Group, U.S.A.
Distribution : Pretty Pictures, France