Genre : Fantastique
Durée : 95 minutes
Avec Silvia Pinal, Tito Junco, Jaqueline Andere, Enrique Rambal, José Baviera, Augusto Benedico, Lucy Gallardo et Luis Beristain
« L’Ange exterminateur » est de nouveau présenté au public lors de la 15e édition du Festival du Cinéma Fantastique de Gérardmer dans le cadre de l’hommage au cinéma espagnol.
Après la représentation d’un opéra, le couple Nobile, Edmundo et Lucia, invitent quelques intimes à une petite sauterie dans leur somptueuse maison. Les hôtes disparaissent alors brusquement laissant leurs invités inquiets. Le trouble devient rapidement frayeur, les pattes de poulets et autres gris-gris commencent à apparaître. Dans l’impossibilité de sortir, les convives décident de passer la nuit dans cette demeure de plus en plus inquiétante. Or, ils sont toujours cloîtrés au lever du soleil.
« L’Ange exterminateur » est un film aussi étrange du genre bizarre qu’inquiétant et déroutant. Entre humour acerbe et rebondissements complètement dingues, c’est surtout une critique acerbe de l’humanité en général et de la bourgeoisie en particulier. Bizarrement, alors qu’elle ne naîtra que bien plus tard, on pense aux émissions de télé-réalité comme Loft Story.
On sent un étrange sentiment de modernité alors que le film date de 1962. L’être humain aurait-il si peu évolué dans son aspect le plus voyeur ? Par ailleurs, c’est à se demander si l’humanité est toujours effrayée par les mêmes démons (ici la claustrophobie) et réagira systématiquement de la même manière (porte-bonheur et autres protections).
Cela étant, on remarque avec amusement les moqueries du réalisateur-scénariste concernant l’hypocrisie religieuse. On n’en a cure la plupart du temps. Mais quand la mort approche, on prie. Ironie du sort : on croit en un Dieu qui n’existe peut-être pas alors qu’il disparaît.
FICHE TECHNIQUE
Titre original : El Angel exterminador
Réalisation et scénario : Luis Buñuel
Producteur : Gustavo Alatriste
Images : Gabriel Figueroa
Compositeur : Raúl Lavista
Monteur : Carlos Savage
Costumière : Georgette Somohano
