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Arlis des forains
Mélanie Fazi
Bragelonne, 311 pages, 13 €


Arlis est un enfant trouvé, il a onze ans et vit heureux au milieu des forains avec Lindy l’ancienne écuyère qui l’a élevé, Emmet le chef des forains, Aaron le dresseur de singes, Jarret le cul de jatte et Katrina la montreuse de serpents. Dans cet univers particulier fait d’errance, il s’interroge parfois sur ses origines un peu mystérieuses mais préfère se réfugier dans l’amour que lui porte Lindy, sa mère de cœur. Ils arrivent un jour à Bailey Creek en Arkansas. Arlis fait la rencontre de Faith (foi). La jeune fille s’est façonné un monde refuge ou s’entremêlent culte de la terre, lithurgie catholique avec forts relents mystiques, allégories christiques à l’aide d’un épouvantail démiurge. Arlis qui oscille entre l’innocence de la petite enfance et l’irrépressible besoin de retrouver ses origines va lui emboîter le pas et faire remonter à la surface de son existence toutes les clés enfouies au plus profond de lui. Mais en retrouvant dans ces rêves éveillés les réponses à ses questions il sera obligé de grandir trop vite au détriment de son innocence et sera confronté à la mort et à la violence.

Mélanie Fazi n’est pas une inconnue puisqu’elle s’est déjà fait remarquer par son premier ouvrage « trois pépins du fruit des mort » ( prix merlin 2004 ) elle signe ici son second roman a la croisée du roman initiatique et du roman fantastique.
Son portrait d’Arlis est fort bien équilibré car elle réussit le tour de force de faire avancer son jeune héros dans les méandres et mystères des adultes sans le dépouiller de l’innocence et de la spontanéité qui caractérisent les enfants. Ainsi toute la puissance du rêve et de l’imagination gardent leur impact dans ce livre, ce qui lui donne un charme particulier. Tout est possible à qui veut croire plus fort que la réalité. Arlis déforme la réalité qui l’entoure par sa propre capacité onirique. Ses rêves éveillés prennent corps et débordent sur la vie qui l’entoure. Où s’arrête le rêve et où commence la réalité ?
Faith (la foi) sera bientôt débordée par Arlis et se retrouvera seule avec son cérémonial alors qu’Arlis grandira sans perdre sa capacité à s’exprimer en tant qu’enfant.
Alors effectivement, il y a bien des défauts mineurs dans ce roman, tel une quasi absence de description de l’univers géographique ( mais pourquoi l’Arkansas bon sang de bonsoir ? )
Ou quelques approximations dans les dialogues qui viennent parfois gêner le lecteur mais au final il reste un joli ouvrage, un roman attachant tout en finesse ou s’entremêlent poésie, innocence de l’enfance, et force éternelle des rêves.


13 octobre 2004


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