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Le cyberespace de l'imaginaire




Permanence
Karl Schroeder
Gallimard, Folio SF, roman (traduction), space opera, 608 pages, janvier 2008, 9€

Ré édité en Folio SF, ce space opera bourré de hard science incompréhensible pour le lecteur lambda, méritait lecture puisque le devoir d’un critique amateur est de se tenir au courant de ce qui paraît. Dont acte.
D’autant plus que cet ouvrage était paru précédemment en Lunes d’Encre, LA référence de qualité, à en croire tous les bien informés, professionnels ceux-là.



Le livre commence par de supposées évidences astronomiques sur des planètes cachées, invisibles au télescope, qui orbiteraient autour de sortes de comètes ou naines brunes (?), entre notre système solaire et Alpha du Centaure, le moins loin des autres systèmes. Ne m’en demandez pas plus, ma culture de base est en biologie, pas en physique des particules ni en astrophysique.
Donc, n’y comprenant à peu près rien, j’admets et poursuis ma lecture.

Une très jeune femme, Rue, malmenée par son frère Gentry dans sa base minière sur un de ces objets obscurs, nommé Allemagne, s’échappe et part à l’aventure dans l’espace. Ce personnage, à peine sorti de l’adolescence, va se révéler une « cheffe-née », qui prend des initiatives qui peuvent changer le cours de l’Histoire de ce monde-là. Elle a la chance de pouvoir revendiquer, au nom des lois de ce futur, la propriété d’un objet étrange traversant l’espace à ce moment-là : un « cycleur ».
Là encore, trop de physiques me sont étrangères pour que je comprenne ces histoires de vitesses infra ou supra luminiques, de filins en chsépakoi sur lesquels sont tractés des vaisseaux loins du moteur en énergie noire avec des pions.

Le space’op en question est définitivement space. Comprenne qui pourra –un étudiant en maîtrise d’astrophysique ouvert d’esprit ?– comment fonctionnent toutes ces technologies de ce futur schroederien. La façon d’appréhender l’absence de gravité, les images réelles et celles imposées par l’infravision des mésorobots ou des IA implantées dans les circuits neuronaux des sujets ne sont que des exemples. Comment évoluent les protagonistes dans les compartiments d’un vaisseau spatial extra-terrestre en plusieurs morceaux est également difficile à suivre, d’autant que tout se modifie au cours de la progression des explorateurs au travers de sas mouvants.

Concernant l’histoire, l’intrigue, le truc qui fait qu’on passe sur ces phrases et paragraphes incompréhensibles au commun des mortels, il y a d’autres niveaux de complexité (ou d’incohérence ?). L’héroïne, on l’a dit plus haut, est une gamine élevée à la dure dans un environnement limité. Pourtant elle a des dons incroyables d’intuition, de prise de décisions, alors qu’elle est présentée comme toute timide. Que ce soit face au grand savant Hérat-plus génial tu meurs-grand expert en extra-terrestres, ou face à son assistant Michael qui fait craquer Rue. Ce dernier vit avec une IA intégrée par religion néo-shintoïste qui lui permet de devenir l’ambiance, de prendre en compte et faire sien les « esprits-dieux » des sites qu’il visite. Mais finalement il décide de ne pas utiliser ces facultés, quoique.
Et c’est sans compter sur le militaire aux grands pieds mais pas si bas du front que ça, avec qui il va falloir jouer serré, négocier ses droits au fur et à mesure.

Au-delà de la forme (space’op dans l’espace, pas sur les planètes ou si peu, bonjour les orbites et la gravité et les vitesses relatives), au-delà de l’intrigue et des personnages (très bavards dans leurs têtes, avec des émotions, des désirs vraiment ordinaires, limite cul-cul la prâline, ou des raisonnements bizarres), le fond, le message, concerne les extra-terrestres.
Il y en a de plusieurs sortes, mais jamais de la sorte qu’on attend. C’est là où l’auteur apporte quelque chose d’intéressant.

Si vous aimez vous laisser emporter dans un voyage où vous ne comprenez pas grand’chose à la façon dont fonctionnent les appareils comme les gens, alors lisez ce beaucoup trop long space opera hard science.
Au moins ça change des dragons et des sorcières, c’est dépaysant, et les ET dépassent le niveau bas de gamme des « petits gris » chers aux X-files et à d’autres.

P.S. : En toute honnêteté, je dois avouer m’être arrêté à la page 364 sur 608. Bravo au bel effort du traducteur (astrophysicien ?), même si son « repapilloter » de la page 347 m’a fait drôle. Private joke ?

Titre : Permanence (Permanence, 2002)
Auteur : Karl Schroeder
Traduction de l’Anglais (Canada) : Jean-Pierre Pugi
Couverture : NASA, ESA, & The Hubble Heritage Team (STScI/AURA) et MNHN - D. Serette
Première édition (France) : Denoël, coll. Lunes d’Encre (2005)
Éditeur : Gallimard
Collection : Folio SF
Numéro : 297
Catégorie : F13
Directeur de collection : Pascal Godbillon
Format (en cm) : 17 x 10,8 x 2,3 (poche)
Pages : 608
Dépôt légal : janvier 2008
Code Hachette : A 34971
EASN : 9 782070 349715
ISBN : 978-2-07-034971-5
Prix : 9 €


Hervé Thiellement
23 janvier 2008


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Première édition en VF chez Lunes d’Encre (Denoël)



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