Genre : animation 2D
Durée : 1h15.

Prix Cristal au Festival d’Animation d’Annecy 2004. Prix du Festival International du Dessin Animé et d’Animation de Séoul 2003. Prix du Jury Jeunes au Festival Ecrans Juniors de Cannes 2004. Prix du Festival Plein La Bobine à la Bourboule et du Festival International du Film de La Rochelle.

Avec les voix originales de Kim Seo-Young (Gil-Sung), Park Sun-Young (le jeune moine), Son Jong-Kwan (Gamie), etc,.

Gamie, jeune fille aveugle et Gil-Sun, son exubérant petit frère, sont orphelins. Ils errent à travers la campagne et vivent d’aumônes jusqu’au jour où ils sont recueillis par des moines bouddhistes. Malheureusement, si Gamie s’adapte parfaitement à l’ambiance du petit monastère de campagne, Gil-Sung ne comprend pas pourquoi sa mère apparaît dans les rêves de sa sœur et pas dans les siens. Persuadé qu’elle est juste « partie », il ne sait pas que sa sœur lui a volontairement caché la terrible nouvelle de son décès. Pris d’affection pour ce petit garçon tourmenté, un jeune moine va proposer aux deux enfants de passer l’hiver avec lui dans un ermitage de montagne afin d’étudier. Il pourrait apprendre à Gil-Sung à ouvrir ses yeux « intérieurs » et à voir sa mère.

Ce dessin animé, qui ne bénéficie malheureusement pas d’une grande et importante distribution en salle, mérite plus que le voyage. Basé sur des techniques de dessins classiques et un graphisme 2D parfaitement approprié, s’inspirant d’une légende bouddhiste dont une version romancée connut un grand succès en Corée dans les années quatre-vingt, « Oseam » préfère s’aventurer sur les chemins de traverse du rêve et de la poésie.

L’esprit du Bouddha plane ainsi tout au long du scénario, imprégnant inexorablement les événements. Si tout débute sur une plage dans les premiers jours de l’automne, ce n’est qu’après la fonte des neiges hivernales et en haute montagne, que Gamie et Gil-Sun atteindront leurs destinés. L’élévation physique et le passage du temps accompagnant l’accomplissement psychique de nos deux petits héros.

Multipliant les envolées de feuilles mortes rouges et ocres, les légers frémissements des brises marines, le doux bruit des cours d’eau, les mélopées hypnotiques des mantras tibétains et les rugissements des tempêtes de neige, le dessin animé distille très vite une ambiance mélancolique et naturaliste. Grâce au parallèle établi entre le cycle immuable des saisons et le déroulement de l’histoire, un sentiment profondément logique entraîne le spectateur vers l’acceptation du merveilleux ou du miraculeux.

Dénué de toute violence physique, « Oseam » est une superbe surprise qui permettra aux plus petits -et aux plus grands- de se frotter heureusement à quelques grandes thématiques : l’amour, la mort, la séparation, la compassion, la religion, etc. Tout comme le chef-d’œuvre japonais « Le Tombeau des Lucioles », dont il est assez proche par l’esprit intimiste, « Oseam » s’ingénie aussi à émouvoir dans la simplicité.

De cette très belle histoire, empreinte d’humanité et parfaitement racontée, on retiendra aussi le sentiment de bonheur qui vous envahit lorsque le mot fin apparaît à l’écran.

La révélation de cette rentrée cinéma.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Oseam (Litt. : Un bouddha de cinq ans est né ici)

Réalisateur : Sung Baek-Yeop
Scénario : Choi Min-Yong, Lee Seo-Gyung, Sung Baek-Yeop d’après un récit de Jeong Chae-Bong

Producteur : Lee Jung-Ho
Producteurs délégués : Kim Byeong-Hyun, Lee Jung-Ho

Directeurs artistiques et photos : Lee Yoon-Ho, Song Guy-Hwan
Ingénieur du son : Lee Young-Bin
Musique : Kang Ho-Jung
Décors : Choi Hyun-Joo

Production : Mago21
Distribution : Les Films du Préau.

Presse : Ciné Sud Promotion (Claire Viroulaud, Thierry Lenouvel)

SITE INTERNET

http://www.anioseam.com(site coréen)