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Bois de Merlin (Le)
Robert Holdstock
LGF, Le Livre de Poche, Traduction (Anglais), Fantastique, 314 pages, 6€

Martin et Rebecca se retrouvent dans la ferme familiale à l’occasion d’un décès, s’aiment et finissent par avoir un enfant, né sourd et muet.

Puis l’enfant retrouve petit-à-petit l’ouïe et la vision et dans le même temps, la mère, Rebecca, s’affaiblit de plus en plus.

Pourquoi ? Un mystère que Martin va tenter de percer en s’imprégnant largement de l’ambiance fantastique et étrange qui borde la forêt de Brocéliande.



Robert Holdstock, bon écrivain et homme sensible et charmant, est surtout connu pour ses deux grands cycles (« La Forêt des Mythagos » et le « Codex Merlin ») qui ont largement contribué à élargir le public de la fantasy à des lecteur peu amateurs d’univers obligatoirement primaires, violents et magiques, tels qu’ils sont généralement décrits par de nombreux scribes de la chose plus ou moins talentueux (plutôt moins que plus, d’ailleurs).

La ré édition par Le Livre de Poche de ce « Bois de Merlin » originellement publié par les éditions Mnémos est néanmoins à réserver aux fans de l’auteur.
Certes, il y a là incontestablement une plume, des ambiances et pas mal d’inventivité. Une certaine cruauté, un rien malsaine et pas habituelle dans ce type de récits, nous titille aussi agréablement les yeux. C’est qu’à la place de la figure classique du héros solitaire, voire accompagné d’un magicien sympa et surpuissant, partant à l’assault de milliers de méchants, armé de son seul courage, on se retrouve dans une histoire fantastique aux bases plutôt incestueuses.
Le tout avoue une filiation inspirée de la légende des amours de Merlin avec la fée Vivianne, transposée à notre époque, dans la campagne bretonne bordant la forêt de Brocédliande.

Et ce qu’on gagne en effort d’imagination, on le perd incontestablement dans la structure interne du récit où jamais l’histoire ne prend son envol. Filandreux, cotonneux, l’univers décrit intéresse par instants mais jamais ne passionne vraiment.

On stagne à la surface des choses, on effleure quelques sentiments, on caresse un espoir... et puis, on passe à autre chose... Comme si Robert Holdstock ne s’était jamais passionné pour l’histoire qu’il tentait de développer.

Le roman, mais en est-ce vraiment un car on pense plutôt à une suite de nouvelles vaguement reliées tardivement entre elles aux forceps, ne gagnant jamais sa vitesse de croisière et frôlant même le ridicule dans ces descriptions de la campagne française, très datées et caricaturales, oblige à pas mal de persévérance pour en venir à bout.
Pourtant, ici ou là, une ou deux pages surgissent, remarquablement bien écrites, senties, émouvantes, vibrantes. Malheureusement, on replonge aussi sec dans une narration approximative et plutôt lassante.
Bref, une page engageante toutes les vingt pages, c’eût été correct pour un auteur quelconque, c’est trop peu quand on lit du Holdstock...

Ce « Bois de Merlin » échoue donc globalement dans son entreprise de séduction et est à réserver aux inconditionnels de l’auteur. Il y en a, ils ont raison et ils y dénicheront sans doute le ton et l’imaginaire d’un écrivain original et à respecter.
Les autres feraient mieux de se plonger dans « La Forêt des Mythagos » (Denoël, Lunes d’Encre) ou dans son « Codex Merlin » (Le Pré aux Clercs), cycles bien plus passionnants et à lire absolument.

Titre : Le Bois de Merlin (Merlin’s Wood, 1994)
Auteur : Robert Holdstock
Traduction (de l’Anglais) : Sandra Kazourian
Couverture : Arnaud Cremet (illustration)
Éditeur : LGF (Librairie Générale Française)
Collection : Le Livre de Poche
Site Internet : Livre de Poche
Format (en cm) : 10,8 x 1,4 x 17,7 (poche)
Pages : 314
Dépôt légal : octobre 2007
Code Hachette : 3118031
EAN : 9 782253 118039
ISBN : 978-2-253-11803-9
Prix : 6€


Stéphane Pons
22 janvier 2008


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Ré édition au format poche (Livre de Poche, 2007).



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La première édition en France était chez Mnémos.



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