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Pollen
Jeff Noon
La Volte, roman (traduction), science-fiction, 380 pages, avril 2006, 22 €

Lire ce roman c’est se plonger dans un autre monde où presque tout a changé. C’est faire un trip, un voyage dans un univers de sensations étranges où seuls subsistent l’humanité des personnages.

En tout cas leurs pensées et leurs désirs, parce que, physiquement, la plupart ne sont pas vraiment humains.



Dans un futur proche, à Manchester, Miss Hobart a découvert comment faire exister les rêves. C’est le Vurt, un monde parallèle au nôtre. Après une attaque virale nommée Thanatos qui a stérilisé les humains, la réponse a été de répandre Fécondité 10, une puissante drogue aphrodisiaque, si puissante que tous les actes sexuels se sont révélés féconds.
Il y a maintenant des zombies et des ombres, fruits de l’accouplement entre vivants et morts. Les premiers, que des mâles, sont laids et agressifs et vivent dans les Limbes, dans la banlieue. Les ombres sont les femelles, belles et qui possèdent le pouvoir de lire les pensées. Il y a aussi les vurts, ceux nés des amours avec les personnages rêvés, les chiens devenus intelligents après croisement avec les humains, les robos, eux aussi humanisés après accouplement et enfin les purs, 100% humains. Et toutes les combinaisons hybrides entre ces différentes espèces, des robochiens par exemple.

Il est impossible de résumer ce texte hors du commun. Le livre s’ouvre sur un éternuement de 3 pages. Tout va tourner autour de ce pollen dont le taux dans l’atmosphère grimpe à des niveaux jamais atteints jusqu’à devenir une épidémie mortelle.
Un dalmatien chauffeur de taxi ramène des Limbes une étrange cliente qui le tue en lui plantant une graine au fond des bronches. Boda, une demi-ombre amoureuse du chauffeur, est accusée à tort et doit fuir en s’échappant du réseau. Elle aussi est taxi mais de X-cab, la société dirigée par Colombus. Si un de ses X-cabs manque à l’appel il perd le contrôle de son réseau.
Sybil Jones est ombre-flic, elle travaille avec Zéro, un chien-flic, et va être chargée de cette affaire. Son chef, un pur, va lui mettre des bâtons dans les roues mais l’enquête progressera grâce à Gombo Ya-Ya, un hippy resté coincé dans les années 60 (alors qu’il n’était pas encore né) et qui fait passer clandestinement sur les ondes les musiques de ces années-là et les informations. Il nargue les flics et Colombus.

Après des retournements de situation, des morts et de drôles d’amours, c’est une Sybil morte mais ressuscitée par son ombre dans sa fille qui résoudra le problème en allant à la source de ce pollen, dans le Vurt. Elle traversera le lac sur la barque de Charon et rencontrera John Barleycorn, alias Hadès-Satan, sa femme Perséphone, la fille de Demeter qui tua le chien taxi, et Alice du Pays des Merveilles.

Comme toujours on peut trouver des défauts ou des faiblesses à ce roman : sa longueur d’abord, et certains passages où on devine plutôt qu’on ne comprend, en particulier les variations de la carte de Manchester, entre réseau X-cab, vraies et fausses rues, distances qui se contractent et écheveaux de racines. Mais c’est un un livre envoûtant, qui parle de l’Amour, du Rêve et de la Mort.

Le travail du traducteur n’a pas du être facile. Merci à lui et à l’éditeur courageux pour avoir fait paraître ce texte dont on ressort secoué.

Titre : Pollen (Pollen, 1996)
Dans le même univers : Vurt (Vurt, 1994) La Volte, sept. 2006.
Auteur : Jeff Noon
Traduction de l’anglais : Marc Voline
Conception graphique : Stéphanie Aparicio
Illustration de couverture : Corinne Billon
Éditeur : La Volte
Numéro : 0-5
Pages : 380
Format (en cm) : 15,5 x 21 x 2
Dépôt légal : avril 2006
ISBN : 978-2-9522217-6-6
Prix : 22€

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Hervé Thiellement
15 janvier 2008


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