Genre : Thriller fantastique
Durée : 1h30
Avec Anat Klausner (Meow), Sandra Sade (La voisinne), Uli Sternberg (Nahman), Pini Tavger (Alex Kaplan), Maor Cohen , Olga Sorkine, Alon Lerner, Assaf Rav, Martin Umanski, Pablo Utin, ...
Petite perle débarquée sans crier gare d’Israël, « Frozen Days » est l’œuvre maîtrisée d’une poignée de guérilleros du cinématographe, prêts à tout pour réaliser leur premier long-métrage. Tourné de nuit, après leurs jobs respectifs (le guérillero bosse le jour pour nourrir sa famille) en noir et blanc avec une caméra DV pour un budget dérisoire de 25000$, ce film, résolument « noir », relate l’équipée solitaire d’une jeune et belle dealeuse précipitée par un événement imprévu dans une quête aux frontières du réel.
Squatteuse d’appartements vides le jour, Meow erre, la nuit, dans les rues et boites de nuit de Tel Aviv et subsiste en revendant du LSD aux night-clubbers en mal de sensations fortes. Adepte de la tchatte sur internet, ce qui lui permet d’entretenir un semblant de vie sociale et d’assouvir ses pulsions romantiques sans avoir à s’impliquer, la belle se laisse néanmoins accrocher un soir par un mystérieux inconnu qui l’a convainc d’accepter un rendez-vous dans une discothèque. Malheureusement, un attentat suicide, à l’entrée de l’établissement, va empêcher leur rencontre.
Secouer par l’explosion, mais sans une égratignure, la jeune femme se lance alors sur les traces de son contact virtuel et découvre que ce dernier n’a pas été aussi chanceux qu’elle. Enveloppé telle une momie par des mètres de bandages, Alex Kaplan gît désormais dans un coma profond sur un lit d’hôpital.
Frustrée par cette possible amourette avortée et désorientée par ce fait divers qui l’a confronte à la dure réalité, Meow s’installe chez le blessé en attendant son rétablissement. S’enfonçant chaque jour dans un bad trip schizophrénique de plus en plus prégnant, la jeune femme prend peu à peu la place de la victime. Elle répond à son courrier, prend ses appels téléphoniques et achève sa métamorphose en revêtant ses habits...
Certes, si dans son exploration de la perte d’identité post-traumatique, « Frozen Days » n’est pas sans évoquer « Le Locataire » de Roman Polanski, le charisme d’Anat Klausner, magnifiée par la photographie de Ram Shweky, la partition de Tomer Ran et la savante mise en abîme de Danny Lerner, en font une œuvre envoûtante en tous points remarquable. Reste à espérer que le nombre de salles dans lesquelles elle sera projetée suffise à ce qu’elle soit remarquée.
Coup de coeur pour film noir
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Yamim Kfuim
Réalisation : Danny Lerner
Scénario : Danny Lerner
Producteurs : Alon Lerner, Danny Lerner, Assaf Rav
Producteur associé : Zevulun Mosheashvili
Producteurs exécutifs : Ehud Bleiberg, Edouard Douek
Musique originale : Tomer Ran
Image : Ram Shweky
Montage : Tal Keller
Son : Itay Halevi
Technicien : Danil Burobin
Production : Bleiberg Entertainment, DPI, Sonatine Films
Distribution : Les Acacias
Relation Presse : Bossa-Nova