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Underskin (T1) : Heaven City
Andrea Iovinelli & Massimo Dall’Oglio
Les Humanoïdes Associés, collection Shogun

Èidos, ville tentaculaire du futur, puissante de son milliard d’habitants, connaît une étrange épidémie de meurtres et de suicides que personne ne comprend.

Enfin, ceux qui sont au courant n’ont pas envie que l’on en sache plus et ceux qui ne savent rien vivraient très bien dans cette douce ignorance du fond des choses.
Bref, le « Meilleur des Mondes » est un peu perturbé et agité...




Issue du monde éditorial Shogun (magazine et collection) des Humanoïdes Associés, la série Underskin est arrivée en album précédée d’un buzz positif certain.

Présentée sous forme de beau volume moyen format avec jaquette couleur à rabats, ce premier tome intitulé « Heaven City » a également été doté d’un beau dossier explicatif de Andrea Iovinelli, co créateur du projet.
Intitulé “Making of”, ce segment informatif, parfaitement documenté, offre des pistes très précises sur la genèse, et la création, y compris graphique, de Underskin. Une galerie de portraits des principaux personnages est offerte en prime et conclue joliment ce copieux premier menu.
Un travail d’éditeur et d’auteurs, respectueux du lecteur qu’il faut ici signaler et saluer. On est par contre pas obligatoirement preneur de toutes les explications si gentiment dispensées par Andrea Iovinelli. Si le plaisir de la découverte d’une œuvre de SF tient aussi à la part importante de secrets qu’elle peut révéler, ici, le scénariste nous explique quasiment tout dès la fin de cet opus. Certes, on ne déflore pas le suspense profond du récit, néanmoins, aussi intéressant que tout cela soit, on en aurait presque appris un peu moins avec autant de plaisir.

Mais parlons de la BD car c’est quand même le plus important. Alors que le second tome intitulé « Cybersoul » arrivera en librairie le 7 novembre (Les Humanoïdes Associés, collection Shogun toujours), nous voici donc pénétrant dans cet « Heaven City ».
Clairement, Andrea Iovinelli le reconnaît sans détour, ce sont quelques grands classiques de la SF cinématographique qui sont les parrains les plus influents de cette histoire. Du « Metropolis » de Fritz Lang, en passant par le « Blade Runner » de Ridley Scott ou quelques visions échappées de la dernière trilogie de « La Guerre des Étoiles », le pouvoir des images est manifeste et traverse heureusement la BD. La littérature n’est pas en reste. Isaac Asimov pour ses descriptions de la capitale galactique “Trantor” bien sur, William Gibson et le Cyberpunk pour cause d’informatique et de cybernétique, et surtout Philip K. Dick et l’immense John Brunner qui ont souvent écrit sur l’autre côté du miroir des civilisations futures. Aspects déplaisants des sociétés idylliques, dérapages industriels aux lourdes conséquences, tous sont des figures tutélaires majeures de cette série.
C’est une évidence, les fées qui se sont penchées au-dessus du berceau Underskin sont de bonnes conseillères à respecter. De fait, ce futur presque parfait ambiancé par des visions architecturales très géométriques de la cité d’Èidos, par une multitude de personnages et d’événements sur fond d’intrigue à base d’humanos-androïdes, ne surprend finalement pas outre mesure.
C’est original si on veut, novateur pour qui découvre ces sujets et construit sur des bases déjà maintes fois abordées par l’école du Manga ou de l’animation du Pays du Soleil Levant (cf. « Ghost in the Shell » et Cie).
Évidemment, quand on a 43 ans, lu et relu tous les romanciers cités par les auteurs ou vu et revu les classiques du cinéma ou de l’animation dont l’histoire se nourrit, l’effet choc est moindre. Sûr qu’à seize ou vingt piges, on a plus de chances d’être ébahi.

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Même dans l’avenir, un escalier reste une escalier et une porte, une porte ! (Underskin tome 1, Heaven City, Andrea Iovinelli & Massimo Dall’Oglio, Les Humanoïdes Associés, Shogun, 2007).


Qualités et défauts inhérents au genre abordé aussi (le Manga), la panoplie de personnages proposés souffre d’un petit manque d’originalité graphique. On peine parfois à distinguer les différences entre untel et untel. À ce propos, comme à l’habitude, on pense que la gent féminine devrait se résoudre à faire un procès aux dessinateurs pour ne plus apparaître avec ces sempiternels cheveux longs et raides, toujours sagement peignés et ces grands yeux ébahis posés sur des looks de bourgeoises bien sages ! Japon, terre d’émancipation féminine, on en doute un peu... Dommage, car tout ce qui touche aux décors, aux arrières plans, est particulièrement travaillé et réfléchi même si parfois, le trait semble sommairement conclu.

Côté histoire, on attend la suite pour en dire plus. C’est assez compliqué (bravo !), un brin mystérieux (très bien), mais pas révolutionnaire non plus (une question de générations ?). Des jalons intéressants sont posés, mais aucun héros ne se détache vraiment de l’ensemble.

Bref, vous l’aurez compris, sans en penser une once de mal et plutôt beaucoup de bien, le critique est un peu perplexe, ne sachant s’il doit saluer l’effort évident qu’est ce Underskin ou se demander si la multitude d’idées exploitées ne nuisent pas un peu à un ensemble de bon goût et somme toute, de grande qualité.

Iovinelli et Dall’Oglio doivent et peuvent faire beaucoup mieux. On le sent bien, on l’espère. En attendant, la série est déjà conseillée sans restriction aucune aux amateurs de Mangas, des thématiques cybers et futuristes et de SF.
Ce qui fait déjà pas mal de monde, convenons-en.


Heaven City (T1)
Série : Underskin
Prochaine volume : Cybersoul (T.2, novembre 2007)
Auteurs : Andrea Iovinelli & Massimo Dall’Oglio
Conception graphique : Coconut Agency (Stéphan Cahn)
Traduction et adaptation : Andy Carene et Hélène Dauniol-Renaud
Éditeur : Les Humanoïdes Asociés
Collection : Shogun
Créée et dirigée par : Guillaume Dorison
Pages internet : Heaven City, la fiche série, tome 2
Pagination : 144 pages
Format (en cm) : 15 x 1,5 x 21 (moyen, souple, N&B)
Dépôt légal : juin 2007
Code H : 43 1236 9
ISBN : 978-2731619577
Prix public : 8,40€



Illustrations : Andrea Iovinelli & Massimo Dall’Oglio, Les Humanoïdes Associés, Shogun Sensei (2007)



Stéphane Pons
29 octobre 2007




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Un premier tome sous influence SF et Cyber évidentes.



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Un sens de l’espace et de l’image choc (Underskin, tome 1).



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Dans un futur pas si éloigné



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Il s’agira de savoir où l’on met les pieds !



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Car les androïdes rêvent peut-être de moutons électriques...



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Et de nombreuses surprises sont encore à découvrir...



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Cybersoul, tome 2 à paraître début novembre 2007 chez les Humanos (collection Shogun).



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