Cette série ne ressort pas du fantastique ni de la science-fiction. Mais c’est une série délibérément « pour adultes », provocatrice et politiquement, voire moralement, incorrecte. Alors elle a sa place dans les chroniques de la Yozone.
C’est l’histoire d’une très jolie veuve Nancy Botwin qui, pour subvenir aux besoins de sa famille (un ado, un pré-ado, une maison et une bonne mexicaine), se voit contrainte de se transformer en dealeuse d’herbe (d’où le titre weeds).
Le générique est à lui seul une déclaration d’intention : dans ces banlieues chics les gens sont tous pareils, même bagnole (4x4), mêmes fringues, même jogging, même fillette blonde, même chien, tous pareils, tous les mêmes dans leurs petites boîtes. Sauf que, derrière cette façade, il s’en passe des choses.
Doug, le fiscaliste combinard, Dean, l’avocat d’affaires et les autres jouent au poker en fumant des pétards. Celia, la femme de l’avocat, un comble dans son genre, ne supporte pas l’excès de poids de sa fille, qui va pourtant gagner plein de sous comme modèle pour jeune ronde. L’avocat va quitter son boulot et devenir manager de sa fille, et se prendre pour un biker. Sa femme rejetée va finir de péter les plombs, qui n’ont jamais été très solides.
Mais on suit surtout l’histoire de Nancy qui, malgré des difficultés non négligeables, poursuit son bonhomme de chemin de vendeuse d’herbe. Son fournisseur, la peu amène Heylia James, lui en fait voir de toutes les couleurs. Mais elle tient le coup et, aidé par le beau Conrad, va produire sa propre variété améliorée, et ouvrir une boulangerie-couverture.
Comment parvient-elle à s’en sortir ? Alors que débarque chez elle son beau-frère obsédé de sexe et de défonce (mais excellent cuisinier) ? Alors qu’elle prend pour amant un agent de la DEA (les stups de là-bas) ? Fin de la première saison.
La super qualité de l’herbe de Conrad fait de l’ombre aux truands en place. Il y a Heylia, bien sûr, qui est très colère, mais aussi le gang des Arméniens vraiment méchants, des Mexicains pas commodes et un truand black pas piqué des hannetons. À la fin de la deuxième saison, Nancy se retrouve menacée par les flingues des Arméniens et des blacks, alors que sa production qu’elle allait vendre a disparue...
On est dans une série américaine, alors on ne finasse pas trop. Mais celle-là est vraiment drôle, avec des situations invraisemblables, des acteurs excellents (même les ados), de la provocation quasi permanente sur la morale, l’éthique, le sexe (en particulier la masturbation du pré ado et de son tonton, qui en voit des vertes et des trop dures), les militaires qui en prennent pour leur grade (on ne va pas s’en plaindre !), les gentils gros qui deviennent vilains méchants, etc.
Au milieu de la troisième saison en cours de diffusion, le rythme baisse un peu, les scénaristes ont un peu de mal à tenir la distance (faut dire qu’ils avaient tapé très fort dans les deux précédentes). Du coup on reste un peu sur sa faim, en attendant...
Mais il ne faut pas bouder son plaisir, ça reste très rigolo et jubilatoire dans la dénonciation du politiquement correct et du tous pareils, tous les mêmes (même pas vrai !).
Pour vous détendre et faire travailler vos zygomatiques, n’hésitez pas à regarder Weeds, éventuellement avec un p’tit pétard, ou un p’tit bourbon.
Production/Direction : Brian Dannelly, Craig Zisk, Christopher Misiano
Distribution : Mary-Louise Parker (Golden Globe Award 2006 comme Meilleure actrice dans une série comique) : Nancy Botwin, très jolie veuve en charge de sa famille et donc dealeuse d’herbe ; Elizabeth Perkins : Celia Hodes, la femme de l’avocat, pèteuse de plombs, préfère la bouteille à la fumette ; Kevin Nealon : Doug Wilson, le fiscaliste défoncé ; Justin Kirk : Andy Botwin, le beau-frère obsédé et défoncé ; Tonye Patano : Heylia James, la peu amène première fournisseuse de Nancy ; Hunter Parrish : Silas, le fils ainé de Nancy ; Alexander Gould : Shane, le fils cadet de Nancy ; Andy Milder : Dean Hodes, l’avocat devenu biker ; Renee Victor : Lupita, la bonne mexicaine ; Allie Grant : Isabelle, la fille des Hodes ; Romany Malco : Conrad Shepard, le beau black horticulteur.
Épisodes :
Première saison (2005)
1 (1-1) Faut pas manquer l’ours (You Can’t Miss The Bear) 2 (1-2) Prise de tête (Free Goat) 3 (1-3) Bonheur sur ordonnance (Good Shit Lollipop) 4 (1-4) Religion et petits plats (Fashion of the Christ) 5 (1-5) Nostalgie disco (Lude Awakening) 6 (1-6) Issue de secours (Dead In The Nethers) 7 (1-7) Sur les bancs de la fac (Higher Education) 8 (1-8) Le feu de l’expiation (The Punishment Light) 9 (1-9) A feu et à sec (The Punishment Lighter) 10 (1-10) Chacun sa route (The Godmother)
Deuxième saison (2006)
11 (2-1) Dîner en famille (Corn Snake) 12 (2-2) Expo : Paradis (Cooking With Jesus) 13 (2-3) Cours très particulier (Last Tango In Agrestic) 14 (2-4) Nancy aux pays des embrouilles (A.K.A. The Plant) 15 (2-5) Panique à bord (Mrs. Botwin’s Neighborhood) 16 (2-6) La rencontre (Crush Girl Love Panic) 17 (2-7) A voté (Must Find Toes) 18 (2-8) L’inauguration (MILF Money) 19 (2-9) Stop ou encore ? (Bash) 20 (2-10) Surveillance (Mile Deep and A Foot Wide) 21 (2-11) Comme les tomates (Yeah, Just Like Tomatoes) 22 (2-12) Pas aujourd’hui (Pittsburgh)
Troisième saison (2007)
23 (3-1) (Doing The Backstroke) 24 (3-2) ( A Pool And His Money) 25 (3-3) (The Brick Dance) 26 (3-4) (Shit Highway) 27 (3-5) (Bill Sussman) 28 (3-6) (Grasshopper) 29 (3-7) (He Taught Me How to Drive By) 30 (3-8) (The Two Mrs. Scottsons) 31 (3-9) (Release the Hounds) 32 (3-10) (Roy Till Called) 33 (3-11) (Cankles) 34 (3-12) (The Dark Time)