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La Louisiane, ses cajuns et ses bayous
Purple Cane Road de James Lee Burke
Délices & Daubes n° 70


Encore un de ces écrivains qui vous font mal au ventre tellement c’est beau comment ils écrivent : Monsieur James Lee Burke. Faute d’en avoir lu ou relu ces derniers temps, je n’avais pas eu l’occasion de vous en causer. Je viens de finir Purple Cane Road, Rivages/Noir, 2007, 440 pages.

C’est du polar, du vrai mais du bon. C’est pas drôle mais c’est beau. De temps en temps faut arrêter de rire. Là ça rigole pas mais c’est d’une intensité, d’une beauté d’écriture, d’une ambiance comme j’en ai rarement lu (et vous savez déjà que j’ai beaucoup lu, même si ma mémoire est approximative, la faute à des neurones un peu cramés par les abus).

Le héros s’appelle David Robicheaux, dit Dave ou Belle-Mèche. Ex- flic de la police de New-Orleans (NOPD), alcoolique repenti mais toujours brûlé à l’intérieur par ses démons de violence et d’intégrité, il travaille maintenant pour la police locale de New-Iberia et tient aussi, avec son vieil ami Batist, une petite boutique de location de bateaux-gargote près de sa maison sur le bayou Tèche. Il a une femme qu’il adore, Bootsie, une fille adoptive, Alafair et un pote de toujours, un géant roux Clete.

Dans ce roman, Dave part à la recherche des assassins de sa mère, 40 ans plus tôt. C’est une plongée dans le passé pour voir ce qui en remonte à la surface longtemps après. L’écriture est parfaitement maîtrisée, l’histoire impeccablement construite, la prose d’une poésie rare tout en violence contenue et en émotion palpable.

Des paysages comme si on y était : les averses sur les champs de canne, les jeux de lumière sur cette végétation entre terre et eau, les bouges infâmes et les quartiers pauvres, la faune qui y rôde. Et tout ce qui se passe dans la tête torturée de Dave.

Burke en a écrit beaucoup, de ces polars hors-normes et hors du temps, pleins de rêves émouvants et de descriptions insensées de cette atmosphère humide du bayou.

Sur son site on peut lire ce qu’il dit de son travail (il a 70 balais, le gars) :

“ I’ve never understood how creativity works. But I believe the story is placed there by another hand, placed in the artist by another hand. Leonardo said he didn’t carve the statue, he released it from the stone. He wasn’t being humble. He understood how the process works. An artist who claims credit for the gift he’s got is about to lose it. Vanity is the enemy of every artist. »

Allez, essayez de lire cet auteur magnifique et poignant. C’est un grand.


Henri Bademoude
14 septembre 2007


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