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Avancer en reculant (pour mieux sauter ?)
Un secret de famille (Les princes-marchands 2) de Charles Stross
Délices & Daubes n° 63


Il y a quelques semaines je vous entretenais de Une affaire de famille (D&D 51) en vous disant (avec mon exagération coutumière) tout le bien qu’il m’avait fait. Alors voilà, j’ai lu le tome deux, Un secret de famille, Charles Stross, en anglais The Hidden Family, étrange traduction de titre, Ailleurs et Demain, 2006, 340 pages. Déçu je suis, un peu.

Bon c’est toujours sympa et enlevé, on ne s’ennuie presque pas, mais il ne se passe pas trop grand-chose. Toujours des problèmes de rivalités familiales pour l’héritage de Myriam qui ne s’en laisse toujours pas compter. En plus de son bel amant lointain en Armani, elle a deux copines qui viennent de l’autre monde, plus sa collègue de Boston, plus sa mère paraplégique, sa vraie fausse maman.

Et surtout elle découvre un troisième monde, à la technologie de début du siècle, avec du fog de pollution, steampunk, quoi. Elle va y monter une affaire, mais pas de trafics de drogue comme dans sa famille, de transfert d’idées en vendant des brevets qui viennent de notre monde.

Pour aller dans ce troisième monde, il faut un talisman légèrement différent. C’est là où réside cette famille du Clan qu’on croyait perdue (de fait cachée) et qui pratique la vendetta intergénérationnelle.

Que va-t-il se passer ? L’héroïne découvrira-t-elle qui sont ses vrai(e)s ami(e)s ? Réussira-t-elle à s’en sortir ? Et indemne ? Oui à deux questions sur quatre.

C’est toujours bien vu dans la psychologie de l’héroïne qui assume son rôle de femme battante mais émotionnellement fragile, très belle aussi quand même. Par contre, c’est assez embrouillé au niveau des sentiments des unes pour les autres. Disons que l’on affine la psychologie de personnages aux rôles changeants.

Ah oui, il y a aussi la réunion en forme d’assemblée générale des actionnaires du Clan - que des nobliaux avec rien dans la cervelle - qu’elle entortille en trois coups de cuillère à pot avec ses cours d’économie comparée entre les mondes et la valeur marchande de la plus-value.

C’est vrai que, finalement, il se passe des trucs dans ce tome deux. D’où vient cette étrange impression que rien n’avance dans l’histoire ?

Attendons donc le tome trois, doudou, dis donc.


Henri Bademoude
21 juillet 2007


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