Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Jericho
Série américaine créée par Stephen Chbosky et Jon Turteltaub

Hybride de films catastrophe et de post-apo façon 80’s sur fond d’Amérique profonde et de drames familiaux, cette soap-fiction va réconcilier les fans de SF avec les vrais habitués de M6, accros à la Nouvelle Star.

Pari réussi avec à la clef de la vraie télévision populaire. Une leçon à retenir.




Une petite ville de l’Ouest américain, dont l’entrée est marquée par un panneau planté au bord d’une route dans les plaines. Welcome to Jericho.

Jack Green revient dans son village natal pour des retrouvailles avec sa famille, où l’on devine de vieilles histoires mal conclues.

Mais la vie quotidienne va être soudain interrompue : dans l’après-midi, les télés du bar et les radios se taisent soudainement. Un champignon de feu s’élève au loin dans la plaine, en direction de Denver. Quelque chose de terrible s’est produit. Le gouvernement est muet, les infrastructures sont détruites. Désormais, les habitants de Jericho ne devront compter que sur eux-mêmes.

Bien vite, ils apprendront que pas moins de six présidents se revendiquent comme détenteurs légitimes du pouvoir, parfois violemment. Mais les habitants de Jericho ont des soucis plus immédiats : se nourrir, et, à l’arrivée d’un terrible hiver, se chauffer...

Certes, la première saison est loin du réalisme d’un « Jour d’après » de Nicolas Meyer au début des années 80, qui se passe aussi dans le centre des USA, et du très britannique mais terrifiant « The Bomb » de Peter Watkins.

L’explosion atomique a certes eu lieu à Denver... Mais Jericho, située en plein centre des États-Unis, est éloignée de toute source de radiations immédiates et échappe aux conséquences directes, dont le cortège d’horreurs est seulement suggéré.

On le comparerait également à tort avec « Testament », autre film du début des années 80 (décidément, la période est fertile), où une petit bourgade du centre des États-Unis se retrouve isolée. Si le sujet est similaire, « Testament » est un drame pathétique où la mort frappe inexorablement les survivants en sursis.

Ainsi, « Jericho » renouvelle le genre post-apocalyptique de plusieurs façons.

Sans grands effets spectaculaires, son charme réside dans sa rusticité. Loin des punks bariolés de « Mad Max », ou d’une morbidité insistante, la série n’est pas sans rappeler l’ambiance rurale de « Malevil », film post-apocalyptique français de la fin des années 70.

Tout comme dans « Jericho », les survivants doivent d’abord leur existence à leur éloignement des centres urbains. Dans « Malevil », c’est Jean-Louis Trintignant, ancien employé de la SNCF, qui devient le tyran de la communauté des « rescapés du train ». Dans « Jericho », les habitants se retrouvent confrontés au village voisin, dont le shérif est devenu un despote, tout cela dans les grandes plaines de l’Ouest américain au lieu des collines du Sud-Ouest.

Les deux productions ont en commun cette âpreté de ton, un réalisme simple et campagnard, éclairé de lumières naturelles et de décors succincts.

Mais là où « Malevil », dans les années 70, se déroule comme un retour nostalgique à la terre, presque une utopie hippie agrarienne et bucolique (d’ailleurs détruite à la fin par l’intervention du gouvernement sanitaire mondial), « Jericho » dépeint un retour a l’Amérique profonde, celle de l’Ouest, de la vie simple des fermiers, des solidarités, de ses hommes d’honneur et de confiance à la gâchette facile, mais aussi de ses lyncheurs, voleurs, et mercenaires sans pitié.

Bref, une métaphore de l’Amérique des pionniers, celle qui lutte pour survivre, contre les éléments, mais aussi contre ses semblables. Un hymne à la liberté, au besoin, si nécessaire (et ça le sera), l’arme à la main.

Mais le discours n’est pour autant ni manichéen ni patriotique. On devine ainsi bien vite que l’ennemi invisible qui a causé la destruction ne vient pas de l’extérieur, du Moyen-Orient ou de Russie. Au contraire.
Il trône aux plus hautes instances de l’état... Ce qui laisse présager de bien étranges questions.

La série met ainsi en exergue le problème de « l’externalisation » de l’armée américaine (près de la moitié des effectifs actuels en Irak sont des contrats privés) et des conséquences de l’emploi massif de professionnels de la guerre...

Au quotidien, c’est Jack et la famille Green qui dominent le récit, avec pour père le maire de ville, vieux cowboy irrascible, un frère modèle malheureux en mariage, sa femme, sa maîtresse, etc.

En dehors d’eux, toute une galerie de personnages habitant la ville illustre les passions humaines de ce monde en miniature, en butte à la survie.

Parmi eux Robert Hawtkins tient une place à part. Arrivé à Jericho juste avant la catastrophe avec sa femme et ses enfants, cet agent « secret » en sait beaucoup, trop peut-être, pour sa sécurité et celle des siens.

Il suffira de dire, pour convaincre le spectateur dubitatif, que CBS a mis fin à la série, dont les audiences se sont avérées « insuffisantes » pour la chaine (ce qui est très souvent une garantie de qualité !).

Sauf que, et c’est sans précédent, les fans ont su faire changer d’avis la chaine américaine, qui est revenue sur sa décision. Il y aura donc une suite.

Et heureusement, car les derniers épisodes placent Jericho face à face avec la vraie menace, en nous laissant pantois et avide de la suite.

Une série s’aventurant dans l’inconscient de l’Amérique, celle qui fascine et celle qui inquiète... Le tout sans avoir à mettre ses neurones en marche, puisque les adeptes du premier degré pourront se servir à satiété de soap et de scènes d’actions.

Finalement il y a encore de l’espoir dans la grille de M6.

(NdReC : On pense néanmoins très fortement à « Jeremiah », l’adaptation de la BD d’Hermann par J.M.Stracinsky, en regardant « Jericho », même si la qualité d’écriture n’est pas en faveur de cette dernière).

Un papier sur la saison 2 et dernière (7 épisodes) par là.


Distribution : Skeet Ulrich ; Lennie James, Kenneth Mitchell, Pamela Reed, Gerald McRaney Ashley Scott, April D. Parker, Brad Beyer, Alicia Coppola, Bob Stephenson, Michael Gaston, Clare Carey, Erik Knudsen, Candace Bailey, Richard Speight Jr., Darby Stanchfield, Shoshannah Stern, Sterling Ardrey, Jazz Raycole, Sprague Grayden, ...

FICHE TECHNIQUE

Saison : 1
Episodes : 22
Format : 42 mn.
Genre : Drame - Science-fiction
Nationalité : Américaine
1ère diffusion : 20 Septembre 2006 sur CBS
1ère diffusion France : rentrée 2007 sur M6

Guide des épisodes :

01 - Home
02 - Fallout
03 - Four Horsemen
04 - The Walls Of Jericho
05 - Federal Response
06 - 9:02
07 - Long Live the Mayor
08 - Rogue River
09 - Crossroads
10 - Red Flag
11 - Vox Populi
12 - The Day Before
13 - Black Jack
14 - Heart of Winter
15 - Semper Fidelis
16 - Winter’s End
17 - One Man’s Terrorist
18 - A.K.A
19 - Casus Belli
20 - One If by Land
21 - Coalition of the Willing
22 - Why We Fight

INTERNET

Site officiel : http://www.cbs.com/primetime/jericho/


Maître Sinh
20 août 2007



JPEG - 12.9 ko



JPEG - 18.9 ko



JPEG - 8.5 ko



JPEG - 15 ko



JPEG - 12.6 ko



JPEG - 16.4 ko



JPEG - 9.2 ko



Chargement...
WebAnalytics