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Rangaku (T1) La Cité Sans Nuit
Lucas Enoch & Maurizio di Vincenzo
Les Humanoïdes Associés, Dédales

Hendrik Ven Effen est un chirurgien Hollandais qui soigne avec brio un samouraï. Cette dette d’honneur dont tout Japonais souhaite s’acquitter au plus vite va permettre à Hendrik de visiter le fameux « quartier des plaisirs » incognito.

Malheureusement, un meurtre a lieu et quoi de plus facile pour les autorités locales que d’accuser un occidental qui ne devrait pas être là !



On l’avoue sans aucune pudeur, c’est avec un grand intérêt que l’on suit les diverses séries historiques proposées par la collection Dédales des Humanoïdes Associés.

Tout d’abord, les récits proposés sont souvent intéressants et originaux. Ensuite, la maison offre aux yeux des bédéphiles, les œuvres d’une grande variété de scénaristes et de dessinateurs.

Luca Enoch (scénario, cf. série Morgana) et Maurizio di Vincenzo (dessin) sont deux dignes représentants de l’école graphique italienne. Histoire crédible, personnages attachants, contexte culturel et historique sobrement présenté et évitant les clichés, ce premier épisode de Rangaku tient toutes ses promesses et ne déçoit pas.

Si de nombreux ingrédients classiques sont présents (le détective malgré lui, l’étranger qui devient un ami contre toute attente, l’accusé à tort, etc), La Cité sans Nuit se double d’une belle exploration du Japon de l’ère Kan’ei, moment culturel et historique crucial où le pays se ferma aux occidentaux.

Nous voici donc au milieu du 17ème, loin, très loin d’une Europe qui vient de découvrir les joies du commerce. C’est qu’au Japon des Shoguns, on s’en fiche un peu de tout ça et surtout de ces agités barbares venus d’ailleurs.
Back to the roots et vers le Japon ancestral, fier de ses traditions, engoncé dans ses certitudes et sclérosé par son apparente grandeur retrouvée.

Intégrer dans le rôle du détective involontaire un jeune chirurgien protestant hollandais (pléonasme !) est en soit une bonne idée. Le personnage va jouer le rôle du représentant du futur “esprit des Lumières” avec un peu d’avance (une bonne cinquantaine d’années, quand même), mais le scénario tient la route et les interactions entre les différents protagonistes sont logiques.

Le graphisme, précis et minutieusement architecturé, sans être foncièrement original, soutient bien l’histoire, délivrant une foule de petits détails, très agréables à l’œil.

Une enquête sympa, des personnages attachants, un contenu fantastique final augurant une suite moins conventionnelle (« Le Masque de Kabuki » à paraître), Rangaku est incontestablement une série que l’on a envie de suivre sur la longueur.

Un bon investissement.


La Cité sans Nuit (T1)
Série : Rangaku
Scénario : Luca Enoch
Dessin : Maurizio di Vincenzo
Couleur : Jean-Jacques Rouger
Couleur (couverture) : Oscar Celestini
Lettrage : Ségolène Ferté
Traduction (de l’Italien) : Anne Buffard
Édition : Les Humanoïdes Associés (Paris)
Collection : Dédales
Dirigée par : Bruno Lecigne
Format : moyen (22,5 x 29,7), cartonné
Pagination : 48 pages couleurs
Dépôt légal : 24 Janvier 2007
ISBN : 978-2-7316-1753-5
Prix public : 10,40€


© Illustrations : Les Humanoïdes Associés - Dédales, Luca Enoch & Maurizio di Vincenzo (2006)



Stéphane Pons
9 avril 2007




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Rangaku - La Cité sans Nuit



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Hendrik découvre d’étranges coutumes



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Avant de partir explorer Nagasaki incognito



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Et avoir un Samouraï dans ses petits papiers peut s’avérer utile !



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Ne serait-ce que pour en savoir plus...



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Ce qui peut toujours servir...



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