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Ils sont gentils les surhommes, et les hommes-dieux aussi.
Les dents du dragon de Jack Williamson - Le sérum de la déesse bleue de Roger Zelazny
Délices & Daubes n°44


En hommage au « doyen » presque centenaire Jack Williamson, qui a cassé récemment sa vieille pipe, je relis ce roman méconnu : Les dents du dragon, Gallimard, Le rayon fantastique, 1956, 252 pages. Peut-être est-ce un roman « mineur » du maestro mais un « mineur » de Williamson, ça vaut tous les « majeurs » de Werber (D&D 1), d’Aubenque et de plein d’autres, non ? Et non, navré pour les amateurs du genre, ce n’est pas de la fantasy. Le dragon du titre c’est la carte de la Nouvelle-Guinée.

Cette histoire ressemble un peu à celle de Plus noir que vous ne pensez, chef d’œuvre de Jack : le héros Dane Belfast ne sait pas qu’il est un Homo excellens et combat ses congénères avant de se rendre compte de son erreur et de changer de camp, convaincu par une sublime créature rousse.

Ces surhommes sont le résultat des expériences d’un généticien surdoué qui manipule les chromosomes avec son énergie mentale. Bon, la biologie moléculaire n’existait pas en 1951 quand est sorti Dragon’s island mais, malgré ses explications délirantes, je veux bien suivre en souriant les hypothèses de Jack, alors que les hardeux approximatifs comme Baxter, qui font les malins en donnant des leçons erronées sur des trucs où ils entravent que pouic, me sont insupportables (D&D 13).

C’est sympathique et rigolo et on aurait pu en faire un film. Il y a des drôles de « mulets », sortes d’esclaves fabriqués à partir d’une algue, des mouches noires modifiées qui inoculent un virus qui rend amnésique, des arbres en métal dont les fruits sont des astronefs atomiques, etc. Mais il y a aussi des réflexions sur le racisme, l’intolérance, la peur des autres.

Un chouette bouquin, ré édité une fois en 1982 chez Néo, si j’en crois la gougle. Et pourquoi pas depuis, hein, pourquoi ?

Il y a une sorte de suite à L’île des morts de Roger Zelazny (D&D 42), c’est Le sérum de la déesse bleue (To die in Italbar, 1973) - notez la fidélité de la traduction -, Présence du Futur, 1976, 191 pages, où intervient aussi Francis Sandow. Mais, même si son rôle est essentiel, on ne l’entr’aperçoit qu’à la fin, notre sympathique créateur de monde, multimilliardaire et fumeur de cigares.

L’essentiel tourne autour de Monsieur H, un homme qui guérit toutes les maladies mais qui est aussi le propagateur de pandémies qui dévastent des mondes entiers. Il y a eu un conflit entre les planètes de NADYA et les puissantes Ligues. Les NADYA ont perdu. Leur dernier commandant, Malacar Miles, est le seul habitant de la Terre ravagée par le feu nucléaire. Son idée est de donner une leçon aux vainqueurs en utilisant Monsieur H. Il y a aussi un copain à lui, John Morwin, artiste et télépathe, Shind, l’amie extraterrestre de Malacar, super télépathe aussi, Jackara, une belle jeune femme qui a la haine des Ligues et vénère Malacar, et d’autres personnages encore dont le Dr Pels, ni mort ni vivant.

En fait ce monsieur H est le réceptacle d’une des (27, 31, 42 ?) déités des Péiens, la déesse très très bleue de la guérison et de la maladie. D’où l’intervention de Francis Sandow, le seul à pouvoir lui faire entendre raison puisque, quelque part, c’est sa sœur à lui, Shimbo, dieu de l’orage.

Tant mieux si vous n’avez rien compris. Z’avez qu’à lire le bouquin. Pour les amateurs fanatiques de Roger, comme moi, c’est du petit lait. Même si j’aurais aimé passer plus de temps avec Sandow.


Henri Bademoude
11 mars 2007


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