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Atomik circus, le retour de James Bataille
Film Français de Didier et Thierry Poiraud (2004)
21 juillet 2004


Genre : Comédie (déjantée, SF et cie)
Durée : 1h31

Avec Vanessa Paradis (Concia), Jason Flemyng (James Bataille), Benoit Poelvoord (Allan Chiasse), Jean-Pierre Marielle (Bosco), Venantino Venantini (Matt Kelso), Vincent Tavier (Chef Brody), Bouli Lanners (Chip), Jackie Lambert (Dips), Dominique Bettenfeld (Peter Cheval), Mar Sodupe (Kitty), Vincent Belorgey (Boon), Daniel Cohen (Peintre), Frédérico Pellegrini (narrateur & un Perros Negros), Toby le chien, etc.

A Skotlett ( !), entre catastrophique grande fête de la tarte à la vache et débarquement extraterrestre, rien n’est ici comme ailleurs. Il y a James Bataille (Jason Flemyng) qui s’évade de prison pour retrouver Concia (Vanessa Paradis), sa charmante fiancée qui veut devenir chanteuse de rock, mais Bosco (Jean-Pierre Marielle), le père de la jeune femme, et une bande d’aliens suceurs de têtes échappés d’une autre dimension ne l’entendent pas de la même oreille.

« Atomik Circus, le retour de James Bataille » est sans aucun doute le film le plus hilarant de ce mois de juillet. Peut-être pas pour les raisons que l’on aurait cru au départ et sûrement pas pour celles grâce auxquelles il recueillit un financement d’envergure lors de sa création (16 millions d’euros quand même). « Atomik... » est un croisement imprévu entre la chèvre de Monsieur Séguin et son berger, une hybridation folle d’un Dr Moreau cinéphile et musicologue, accouplant le surréaliste « L’Âge d’Or » de Bunuel et le « Never Mind the Bollocks » des Sex Pistols. Bref, ça dépote, ça détartre, la caméra à l’épaule bouge beaucoup (trop ?), les scènes d’actions, souvent gore, succèdent à des plans de comédies musicales version Hollywood sur Ploucland, ça dégouline d’un humour souvent gras et provocateur - visiblement les frères Poiraud ont des comptes à régler avec la gente canine en particulier et l’espèce humaine en général- et finalement, le principal intérêt du film tient surtout dans le plaisir que les concepteurs et les acteurs ont pris à sa création. L’argument peut paraître léger mais faudra faire avec. « Atomik... » ou l’enfant de l’amour devenu serial killer et adoré quand même par ses parents...

Comédie SF-Rock ? Tu parles ! Séance majuscule de « Fuck off » survitaminés, je veux !

C’est que le film des frères Poiraud tient une grande partie de son intérêt dans l’équilibre précaire qu’il semble vouloir assumer. Surfer dangereusement entre plusieurs rouleaux. La déjante sérieusement revendiquée en étendard sanglant d’une révolte post adolescente tardive, une grande panoplie de révérences au cinéma SF - y compris et surtout de série Z - que nous aimons tous et d’ovnis agréables mais surestimés comme « Arizona Junior », au passage.

Par conséquent, special warning, internaute qui voyage sur notre site, si tu es un amateur de cinéma léché et classique, passe ton chemin mon ami car tu risques bien d’assister à la plus éprouvante et inimaginable projection de ton existence.

Tout au long de cette séance ou performance - puisque le résultat a aussi un lien avec les émotions contradictoires que peut produire sur le cortex un délire artistique moderne, en résumé, une épreuve souvent gonflante quand on n’est pas dans le truc - j’avoue avoir beaucoup rigolé en imaginant la tête des producteurs ayant cru au scénario de la petite comédie du dimanche soir avec une distribution familiale (Paradis, Marielle, Poelvoord et Flemyng en bellâtre de service) et découvrant l’objet. Disons, pour en revenir à l’imagerie punk, qu’ils devaient ressembler au staff de EMI écoutant « God Save the Queen » en 76 : « Un coupable ! Donnez-moi le nom de l’imbécile heureux qui nous a embarqué dans cette histoire ! » criait le big boss de EMI avant de s’empresser de refiler le bébé à Virgin, jeune compagnie indépendante, qui en fit le premier numéro 1 censuré de l’histoire de la musique British. Bon, espérons-le pour eux mais les chances que possède cet « Atomik Circus... » de taper le box office sont honnêtement plus réduites. Histoires de mentalités (ce foutu cartésianisme franchouillard), de périodes (une sortie fin juillet était-elle la meilleure idée de l’année ?) et d’attentes du public (qui espère un film choquant et surprenant de nos jours ?).

Enfin, tout le monde a le droit de participer au grand jeu de la roulette du succès, les frères Poiraud comme les autres, même s’il est probable que leur futur à 24 images seconde s’oriente brusquement vers la caméra DV et les petits budgets... Il y a dans ce métier des gens qui ont de la mémoire et une rancune tenace...

Un film français avec une thématique déjantée et SF, on n’aurait voulu rater ça pour rien au monde ! Etant donné le résultat final, une petite idée de ce que l’on va se coller dans les mirettes est quand même préférable et préventive d’intenses désillusions.

« Atomik Circus, le retour de James Bataille » ? Atomique et radioactif, tout simplement, effets secondaires compris !

FICHE TECHNIQUE

Réalisatation : Didier & Thierry Poiraud
Scénario : Didier & Thierry Poiraud, Jean-Philippe Dugand, Marie Garrel Weiss, Vincent Tavier

Producteurs : Nicolas Leclercq & Emmanuelle Lepers
Producteur Associé : Claude Letessier
Coproducteur Allemagne : Gereon Sommerhauser
Coproducteur Angleterre : Matthew Justice
Producteur exécutif Portugal : François D’Artemare

Image : Philippe Le Sourd
Montage : Mario Battistel
Son : Brigitte Taillandier
Musique : Les Little Rabbits, Vanessa Paradis
Décorateur : Hervé Gallet
Monstres et Maquillages Spéciaux : Jean-Christophe Spadaccini & Denis Gastou
Effets Spéciaux Numériques : Geoffrey Niquet & Christophe Dupuis
Costumes : Charlotte Betaillole.

Distributeur : TFM Distribution (Issy-les-Moulineaux)

Presse : 213 Communication (Laura Gouadain assistée d’Emilie Maison)

INTERNET

http://www.atomikcircus-lefilm.com


Stéphane Pons
21 juillet 2004



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