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Quarante Signes de la Pluie (Les)
Kim Stanley Robinson
Presses de la Cité, roman, traduction, 397 pages, octobre 2006, 21,50€

Bien que de formation littéraire, Kim Stanley Robinson est un adepte de la « hard SF ». Il n’y a qu’à lire la première page de son nouveau roman pour s’en convaincre. Mais même si vous aimez le genre, vous allez déchanter. Il n’y a pratiquement aucune action ni événement pendant les trois-quarts du livre.




On suit la vie quotidienne d’un petit couple de Washington DC. Charlie est conseiller scientifique lobbyiste auprès d’un sénateur, sa femme Anna est responsable des projets de bioinformatique à la NSF, l’agence fédérale qui distribue des moyens financiers aux laboratoires. Charlie travaille par téléphone et e-mail depuis chez lui où il garde son gamin de deux ans. Vous saurez tout sur le comportement des jeunes enfants, sur la façon de faire chauffer les biberons, sur comment la mère doit se tirer 300g (pas plus ni moins) de lait en changeant de sein au milieu, sur comment commander des pizzas, etc.... Plein de choses passionnantes !

Vous apprendrez aussi, pour peu que cela vous intéresse, le fonctionnement d’une agence comme la NSF, ses experts, sa façon de trier les projets. Incidemment, le troisième personnage principal, Frank, étant un scientifique détaché à la NSF, vous apprendrez aussi comment fonctionnent les relations entre universitaires et acteurs de boîtes de biotechnologie. Et aussi comment faire de la varappe. Et surtout comment “pensent” ces scientifiques qui n’ont qu’une seule passion : la science.

Là où, de mon point de vue, c’est plus grave, c’est quand l’auteur veut vous apprendre des choses en biologie. Parce que, bizarrement, la « hard science » du bouquin ne porte pas sur l’albédo et la climatologie mais sur la bioinformatique et la biotechnologie. J’imagine que KSR s’est entouré d’experts mais il n’en reste pas moins que ce n’est pas en se gargarisant de termes comme “palindromes”, “algorithmes” ou “protéomique” qu’il pourra faire comprendre au lecteur ce qu’il a lui-même du mal à saisir. Peut-être y a-t-il aussi des problèmes de traduction ?

À la toute fin du livre il se passe enfin quelque chose : Frank tombe amoureux dans le métro et Washington est inondée. Si vous ne connaissez pas par cœur les rues et les quartiers de la capitale états-unienne, vous allez encore apprendre des choses palpitantes.

J’ai rarement lu un livre aussi ennuyeux. L’objectif est certes louable (faire prendre conscience aux américains qu’ils sont les principaux responsables des désordres climatiques), mais la forme est vraiment ratée.
Et pourquoi KSR ne soigne-t-il pas son gros complexe de littéraire qui aurait tant voulu être scientifique ?

Titre : Les Quarante Signes de la Pluie (Forty Signs of Rain, 2004)
Auteur : Kim Stanley Robinson
Traduction (de l’américain) : Dominique Hass
Couverture (souple) : Atelier Didier Thimonier, photos Getty Images
Éditeur : Presses de la Cité
Pages : 397
Format (en cm) : 24 x 15,5 x 2,5
Dépôt légal : octobre 06
ISBN : 2-258-06891-6 ; 978-2-258-06891-9
EAN : 9-782258-068919
Prix : 21,50 €


Hervé Thiellement
10 janvier 2007


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