L’apparition d’un nouveau fanzine dans notre petit monde est un évènement suffisamment rare pour être signalé. La dynamique association bretonne de SF – La 29ème dimension - a relevé ce défi en éditant le premier opus de son « Menhir Cosmique ».
D’emblée, on tient en main un bel objet, mis en page et imprimé avec soin, agrémenté d’illustrations qui ne se refusent aucune couleur. La ligne directrice retenue pour l’élaboration de ce numéro est l’écologie.
Un dossier plutôt solide est proposé, s’efforçant de brosser le paysage littéraire SFFF en rapport avec ce thème. David Hervé passe en revue une sélection d’ouvrages, distinguant l’écologie scientifique de l’écologie politique et les classe selon ces catégories. Le thème est vaste puisqu’il peut concerner l’environnement, le climat, la biologie, tant sur Terre qu’ailleurs, et évidemment les conséquences de leurs altérations sur les sociétés humaines ou extra-terrestres. Au regard de son ambition, ce sujet mériterait un plus vaste espace éditorial, et l’on pardonnera que des textes importants comme « Le monde vert » de Brian Aldiss ou « Sécheresse » de J-G Ballard manquent à l’appel. Un focus est néanmoins réalisé autour du roman « Ecotopia » de Ernest Callenbach qui, aux dires du chroniqueur, aborda en précurseur, dès 1975 l’essentiel des thèmes socio-écologiques qui font l’actualité de nos jours. David Hervé n’oublie pas le volet cinématographique de l’affaire et passe en revue quelques films marquants comme « Soleil vert » ou encore « Elysium ».
Guillaume Volant, lui, s’intéresse à l’impact – ou plutôt à l’absence d’impact – du film « Silent Running » sorti en 1972. Disons-le clairement aujourd’hui : en 1972, l’écologie n’était pas une préoccupation majeure de nos sociétés, alors obsédées par la consommation à outrance et la croissance économique ; ce dernier point restant hélas d’actualité. Dans cette ambiance des trente glorieuses finissantes, il y avait peu de chances pour que le message délivré par ce film frappe les esprits et provoque une prise de conscience environnementale. Les personnes sensibles à l’écologie n’étaient alors qu’une poignée et, en SF, je ne vois en France qu’Andrevon qui se soit distingué dès cette époque.
Une courte nouvelle, “Tic et Tac”, signée Rémi Toutarastel vient illustrer agréablement ce premier opus du « Menhir Cosmique ».
Enfin, pour conclure sur une note plus légère, Jean-Pierre Frey nous emmène au Giger Muséum que le visiteur peut découvrir dans la bonne ville – enfin plutôt le gros bourg – de Gruyère,en Suisse bien sûr. Vous ne connaissez pas Hans Ruedi Giger ? C’est le papa de cette gentille créature qui officie dans « Alien ».
Du bel ouvrage donc, auquel on espère une longue descendance.
Titre : Le Menhir Cosmique
Numéro : 1
Directeur de publication : Guillaume Volant
Rédacteur en chef : Guillaume Volant
Couverture : Alexis Jarret
Type : fanzine
Genres : SF, études.
Dépôt légal : 2023
Dimensions (en cm) : 21 x 29,7
Pages : 18
Prix : 3€