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À la Poursuite de l’Avant-Monde
Colin Marchika
Mnémos, Icares, roman, 378 pages, 19€

Le livre s’ouvre sur un reportage de France-Info en 1989 quand débarque au Havre un vaisseau spatial. Avec le deuxième chapitre débutent les écrits (et conférences) de Samuel T. Rull, journaliste et écrivain spécialiste de l’Avant-Monde, quatre millénaires plus tard.
Au chapitre suivant commencent les aventures de sa fille Tatiana, une belle jeune femme blonde, journaliste comme son célèbre père, dont elle souhaite se démarquer en contestant ses écrits sur la réalité d’un « Avant-Monde ».




Cet “Avant-Monde” a une histoire fort compliquée où interviennent plusieurs dizaines de héros dont des “anciens” immortels. Toute cette ligne narrative (les conférences de Samuel T.Rull), qui s’entrecroise avec l’histoire principale, est rédigée dans un style “personnel” qui consiste à énumérer des noms et des événements sous une forme résumée.
Il est impossible de retenir la succession des actions et des guerres interplanétaires et les retournements d’alliances entre les dizaines de personnages impliqués. Ces passages sont augmentés de notes de l’auteur explicitant qu’il est en train de s’inspirer de Jack Vance, de Frank Herbert ou des films de « Star Wars ». Il doit donc s’agir d’un effet comique délibéré.

La ligne narrative principale concerne Tatiana. L’héroïne rencontre des “anciens” qui lui font vivre des aventures sur différentes planètes. C’est un space opera de facture classique où on retrouve les incontournables du genre avec les combats dans l’espace, les planètes étranges, les extra-terrestres sous forme de tas informes (les blops) ou encore les “méduses de l’espace” qui voyagent plus vite que la lumière (et donc dans le temps ?).
L’ambiance générale est bien rendue par la quatrième de couverture qui parle d’un “beau bordel” avec en particulier des sèche-cheveux Babyliss fonctionnant à l’énergie nucléaire.

Pour un lecteur curieux et entreprenant, il est possible de rentrer dans cet ouvrage, à condition de passer outre les effets de style douteux (“Or Oilspead n’était pas dépourvu d’imagination, ni de travail en conséquence.” p.11, “c’était étonnamment commun en guise d’entrée en matière”, p.318), les coquilles orthographiques d’importance (“je n’entrerait pas dans le détail”, p.18) et les coquilles typographiques éparses (mots attachés, utilisation parfois aléatoire des guillemets de dialogue).
Il faudra aussi apprécier la finesse des jeux de mots (“le magicien Dose”, “les indépendantistes brasques”) et la modestie de l’auteur dans ses notes de bas de pages.

La parodie et l’ironie, très prisées de nos jours comme à Canal +, ne sont pourtant que des formes secondaires ou dérivées de l’humour où l’imitation moqueuse et la raillerie tentent de compenser l’absence d’invention et de véritable création comique. Et chacun sait que le mélange des genres, des styles et des points de vue est un exercice difficile.
Quant à l’interpellation du lecteur par l’auteur, il faudrait avoir quelque chose à dire qui dépasse les paris d’étudiants un soir de beuverie.

Titre : À la poursuite de l’Avant-Monde
Auteur : Colin Marchika
Couverture (souple) : Didier Graffet (broché)
Éditeur : Les Editions Mnémos, 15 passage du Clos-Bruneau, 75005 Paris
Collection : Icares
Site internet : www.mnemos.com
Pages : 378
Format (en cm) : 21,5 x 13 x 3
Dépôt légal : novembre 2006
ISBN : 2-915159-90-4
EAN : 9-782915-159905
Prix : 19€


Hervé Thiellement
27 décembre 2006


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