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Host (The)
Film coréen de Bong Joon-Ho (2006)
22 novembre 2006


Genre : Film de monstre
Durée : 1h59

Avec Kang-ho Song (Park Kang-du), Hie-bong Byeon (Park Hee-bong), Hae-il Park (Park Nam-il), Du-na Bae (Park Nam-ju), Ah-sung Ko (Park Hyun-seo)

Six ans après l’empoisonnement délibéré des eaux par un scientifique militaire américain, un monstre mutant émerge du lit de la rivière Han et s’attaque aux promeneurs venus boire une bière ou manger un poulpe sur les berges du fleuve qui traverse Séoul. En quelques minutes l’endroit est transformé en un champ de bataille... Le petit snack de la famille Park est complètement détruit. Hee-bong (le grand-père et tenancier du snack), Kang-du (le père attardé) et Nam-ju (l’oncle éternel chômeur) assistent, impuissants, à l’enlèvement de Hyun-seo (la fille de Kang-du et fierté familiale) par la créature amphibie.

Six ans après son premier long-métrage, une comédie du nom de « Barking Dogs Never Bite », et trois ans après « Memories of Murder », un thriller policier remarquable et remarqué qui se jouait des codes du genre, Bong Joon-Ho s’attaque cette fois au registre horrifico-science-fictif avec un film mutant, mettant en scène un monstre amateur de chair humaine. Si la thématique n’est certes pas nouvelle, le cinéaste sud-coréen ne se limite pas à nous ambiancer une ressucée des « Dents de la mer » version « Surface » avec une créature « Alien » née d’une malveillance bien humaine, mais propose un « monster-movie » à la fois terrifiant et burlesque couplé à une chronique familiale et sociale.

En effet, « The Host », inspiré d’un fait divers authentique qui a choqué, il y a quelques années, l’opinion publique (la scène d’introduction), montre comment, en un instant, un lieu familier et accueillant peut devenir le théâtre d’un désastre, décrit le combat au quotidien d’une famille modeste dans le Séoul d’aujourd’hui, et illustre la métamorphose en guerriers de ces gens ordinaires confrontés subitement à des circonstances extraordinaires.

Les autorités, complètement dépassées, se sont contentées de placer le périmètre et les témoins en quarantaine, afin d’enrayer tout risque de contamination, et font appel, une fois de plus, aux américains pour les aider à sortir de cette crise. Désespérément seuls, les membres de la famille Park se lancent sur les traces du monstre avec l’espoir de retrouver vivante leur fille, nièce et petite fille.

S’il y a peu à redire sur les aspects formels de « The Host » - la créature mêlant animatronique et technologie numérique est une réussite et les séquences « fantastiques » parfaitement maîtrisées - le ton hybride de la pellicule s’avère assez déconcertant. Certes, les inconditionnels de Bong Joon-ho retrouveront avec plaisir les acteurs fétiches et le ton décalé du cinéaste. Mais, là où, avec « Memories of Murder », le scénariste réalisateur dosait subtilement psychologie des personnages, intrigue policière et humour noir, pour les fondre en un thriller réaliste traversé de touches burlesques, il grossit ici singulièrement le trait en jouant résolument la carte de la caricature et de la comédie grotesque.

La farce - et d’autant plus la farce horrifique ou de science fiction - est un Art difficile. J’ai bêtement (à en croire les avis unanimes et dithyrambiques du public et de la critique) décroché juste avant le raid du monstre. Il va donc falloir patienter jusqu’à ce qu’un de mes yo-collaborateurs, moins handicapé du zygomatique, voit aussi le film pour écrire un contre-avis qui rende justice à ce long-métrage phénomène.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Gwoemul

Réalisation : Joon-ho Bong
Scénario : Chul-hyun Baek, Joon-ho Bong et Won-jun Ha

Producteur : Yong-bae Choi
Producteurs exécutifs : Tae-seong Jeong, Woo-Taek Kim

Musique originale : Byung-woo Lee
Image : Hyung-ku Kim
Montage : Seon Min Kim
Distribution des rôles : John Jackson
Création des décors : Seong-hie Ryu
Son : Sean Garnhart
Effets visuels : Kevin Rafferty

Production : CJ Capital Investment, Cheongeoram, Cineclick Asia, Cowell, Happinet Corporation, SBS, Showbox/Mediaplex
Distribution : Océan Films

Relation presse : Pascal Launay

INTERNET

http://www.thehost.fr


Bruno Paul
17 novembre 2006



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