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Concile de Pierre (Le)
Film Français Allemand Belge de Guillaume Nicloux (2006)
15 novembre 2006

**



Genre : Fantastique
Durée : 1h40

Avec Monica Belluci (Laura), Catherine Deneuve (Sybille), Moritz Bleibtreu (Sergueï), Sami Bouajila (Lucas), Elsa Zylberstein (Clarisse), Nicolas Thau (Liu-San), Lorenzo Balducci (Inspecteur Neves), etc.

Laura a adopté un gamin issu du fin fond des steppes Russes. Tout va pour le mieux jusqu’au jour où, les sept ans du bambin approchant, un étrange symbole apparaît sur son torse. De cauchemars récurrents, partagés par le fils et sa maman adoptive, aux accidents étranges et visions inquiétantes, un secret bien gardé émerge des ténèbres.

Toutes les actrices dotées de charmes certains en passent par là, il faut qu’un jour, un réalisateur les enlaidisse pour persuader le grand public -et la belle- que même moche, elle est une grande comédienne. L’échec est presque toujours au rendez-vous, tant ces faux masques ne font que cacher les arguments véritables de l’égérie cinématographique, innocente victime du massacre.
Monica Belluci tente bien de personnifier une mère “classique” (pas fardée, cernes gigantesques, coiffure à la garçon manquée) vivant son petit bonheur familial avec son gamin venu d’un lointain ailleurs. Car le petit Liu-San arrive des frontières de la Sibérie et de la Mongolie via une peuplade quasi disparue.
Certes, tout irait pour le mieux si... Si un étrange soleil n’apparaissait sur son torse à l’approche de ses sept ans, si des cauchemars ne venaient assombrir ses nuits et celle de sa mère, si un aigle ou un serpent ne venaient terrifier l’un ou l’autre.
Ah oui, il y a aussi un mystérieux guerrier-protecteur, diligenté par un gentil chaman, qui vient zigouiller les méchants comploteurs et finit pas se faire estourbir au fond d’un parking.

Bref, d’une scène d’ouverture plutôt convaincante (style exploration énergique d’une ancienne base soviètique qui se finit mal) à une conclusion qui se veut “à suivre”, on ne fait qu’accumuler les poncifs d’une mauvaise production made in Europe. Jamais on ne croit une seconde aux événements, jamais on éprouve un quelconque sentiment pour Laura (Monica Belluci en détresse) qui passe son temps à pleurer ou à crier (voire les deux) en jetant des regards apeurés dans tous les sens. Catherine Deneuve a beau tenter de faire l’initiée diabolique, Sami Bouajila et Elsa Zylberstein (excellents, ceci dit) les faux gentils et vrais méchants, on navigue dans un à peu près scénaristique et cinématographique permanent.
Dommage, dommage car les ingrédients d’un bon thriller fantastique étaient là, mais faute du talent adéquat, ils s’évanouissent à chaque scène, toutes plus ennuyeuses et consternantes les unes que les autres. Jean-Christophe Grangé (« Les Rivières Pourpres », « L’Empire des Loups », etc.) n’a pas de bol, ce « Concile de Pierre » est un échec massif. Regrettable aussi, car on avait connu Guillaume Nicloux (réalisateur), beaucoup plus à son aise dans « Le Poulpe », « Cette Femme-Là » (une thématique quasi fantastique) ou « Une Affaire Privée ».

Ici, pendant la première moitié du film, on baille aux corneilles (pas top), durant la seconde, censée apporter l’action, le mystère et le suspense, on pouffe de rire (pas mieux).
Quant à la fin (le bouquet), c’est tout un roman où le ridicule est à deux doigts de virer au génial lorsque le fameux chaman, complètement à poil (mais on ne voit pas son zizi, l’honneur est sauf) entame une danse de guérison avant de zigouiller un furet (ou une belette, allez savoir). Faut dire qu’au préalable, il avait consciencieusement promené la bête sur le corps (somptueux, reconnaissons-le) de la Monica. Tu parles d’une pratique miraculeuse !
En fait, Monica agonisait, victime d’un délire mortel engendré par des radiations dont on ne connaitra jamais l’origine (un accident, c’est pratique). Le plus tordant, c’est qu’on a vraiment l’impression que l’actrice se mord plutôt les lèvres afin de ne pas exploser de rire vu les chatouilles que l’expérience a du lui procurer.
Autre aberration d’un scénario sur lequel on ne s’attardera pas trop, les cas vraiment étranges que sont les fantômes Mongols et les autochtones russophones parlant quasiment tous français...
Faudrait vraiment qu’ils nous filent leur méthode « Berlitz » à eux, ça pourrait nous servir.

Le spectateur lambda ?
Ca fait un petit moment déjà qu’il se demande ce qu’il est venu faire dans cette galère. Et que l’on ne m’accuse pas de rage atrabilaire, j’avais payé ma place et les regards déçus des collègues parisiens, anonymes des projections payantes dans une grande salle proche de l’Opéra, ne mentaient pas.
On a vu un beau (esthétiquement parlant) navet et les crises de rires ou bidouillages de téléphones mobiles des cinq jeunettes qui partageaient ma travée en devenaient presque excusables.
Quant à mon gamin de 12 ans, pourtant tolérant, il régla l’affaire en quelques mots : « J’ai bien failli m’endormir ! ».

Tu aurais du mon fils, tu aurais du...

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Guillaume Nicloux
Scénario : Stéphane Cabel, Guillaume Nicloux
D’après le roman de Jean-Christophe Grangé : « Le Concile de Pierre », éditions du Livre de Poche (LGF).

Producteur : Yves Marmion

Photographie : Peter Suschitzky
Décors : Olivier Radot
Musique : Eric Demarsan
Costumes : Judy Shrewsbury
Son : Jean-Marie Blondel
Casting : Brigitte Moidon
Effets spéciaux : Jean-Baptiste Bonetto
Montage : Guy Lecome

Production : UGC Images (France), TF1 Film Production (France), Integral Film (Allemagne)
Distribution : UGC (France)
Presse : Christopher Robba

SITE INTERNET
http://www.leconciledepierre-lefilm.com (en Français)


Stéphane Pons
14 novembre 2006



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